PRESSE/RDC : LE CONGRES DE L’UNPC AJOURNE, LES ETATS GENERAUX EN GESTATION

Après l’ajournement du congrès controversé de l’Union nationale de la presse du Congo (Unpc) qui devait se tenir à Moanda, l’idée de l’organisation préalable des états généraux de la presse voit le jour dans les milieux de la profession. Des groupes d’initiative entreprennent, en effet, des réflexions autour de la tenue de ce forum qui pourrait intervenir 24 ans après les assises de 1996.

Selon la dynamique initiatrice de ces cogitations, les états généraux de la presse auraient pour objectif principal de faire l’évaluation des résolutions et recommandations de ceux de 1996 afin de formuler de nouvelles orientations pour l’avenir. Pour les initiateurs de cette dynamique qui n’est encore qu’au stade embryonnaire, cet exercice est devenu aujourd’hui plus que nécessaire pour marquer un arrêt afin de faire le diagnostic général et sans complaisance du secteur de la presse pour l’expurger les maux qui la rongent et lui imprimer un nouveau départ.

Les états généraux de la presse de 1996 avaient été organisé dans la foulée d’autres assises du genre tenue dans d’autres secteurs de la vie nationale suivant une recommandation de la Conférence Nationale Souveraine. Ce forum avait débouché sur une véritable refondation du secteur avec, notamment, une nouvelle loi portant exercice de la liberté de presse, un code d’éthique et de déontologie du journalise relu et actualisé, mais aussi et surtout la vive recommandation de créer une nouvelle organisation faitière des journalistes sur les cendres de l’UPZA. C’est de là que l’UNPC verra le jour après le congrès de 2004, soit 8 ans après les états généraux.

Les probables matières des états généraux

Aujourd’hui, un nouvel exercice du genre devient nécessaire pour élargir le regard au-delà de l’exercice même du journalisme. Les états généraux de la presse travailleraient notamment sur la relecture de l’architecture organisationnelle de la profession. Il s’agirait de voir, par exemple, dans quelle mesure supprimer l’OMEC, qui est un observatoire, pour renforcer la commission de discipline en lui dotant d’un centre de monitoring. Plusieurs observateurs au sein de la profession se sont toujours interrogé sur l’opportunité et l’utilité de cette structure qui, à l’époque, répondait plus au besoin de « caser » autant de « bonzes » possibles de la presse en plus de l’UNPC qui était née en même temps lors du congrès de 2004.

Une telle restructuration rendrait ainsi la commission de discipline plus proactive en ce qu’elle disposerait désormais d’un outil lui permettant de mieux observer et surveiller l’exercice du journalisme, et traquer les infractions par l’auto-saisine. Cette pro-activité de la commission de discipline est devenue aujourd’hui une nécessité lancinante au regard des graves dérives qui ne cessent d’interpeller les consciences.

Autres matières à re-éxaminer : l’arsenal des lois du secteur. Notamment la loi portant exercice de la liberté de presse dans plusieurs sens. Par exemple son renforcement avec des closes soutenant la dépénalisation des délits de presse, l’insertion des médias en ligne sur lesquels il faudrait peut-être légiférer. Il y a aussi la loi de 1981 portant statut du journaliste. Il serait question de la mettre à jour pour renforcer ou réitérer certaines matières telles que l’organisation de l’accès à la profession, la perte de la qualité de professionnel des médias ou encore la suspension de carrière, notamment pour la période où un journaliste accéderait à des fonctions politiques ou travaillerait dans des structures à caractères politiques.

Mettre fin aux ignominies de l’UNPC

Depuis plusieurs années, plusieurs initiatives de révision de la plupart de ces textes avaient été introduites à l’Assemblée nationale, mais elles souffrent d’un manque de suivi. L’UNPC qui était censée assurer le lobbying dans ce sens est engluée, depuis sa création, dans des crises sur de honteuses affaires d’argent.

Les états généraux de la presse se pencheraient aussi, avec plus de sérénité sur le cas de l’UNPC d’aujourd’hui et d’hier pour l’exorciser des démons qui plombent son épanouissement et qui, d’années en années, souillent son image et la profession tout entière.

La dynamique pour les états généraux de la presse se propose de murir donc toutes ces réflexions pour conduire vers des travaux plus formels qui produiraient une matrice des matières à travers un groupe préparatoire. La réflexion pourrait alors s’élargir à d’autres centres de réflexion avant d’arriver à l’étape de l’organisation matérielle de telles assises. A ce stade l’initiative pourrait peut-être rejoindre celle qui avait été annoncée par le Ministre d’Etat en charge de la communication et médias en janvier 2020 pour l’année en cours, mais dont on est resté sans suite, alors que l’année tire à sa fin.

Ce week-end devrait être déterminant dans cette nouvelle dynamique visant à redorer l’image plus que souillée de la presse congolaise… au-delà des ignominies de l’UNPC.

Jonas Eugène Kota

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