UNPC : ON A TOUCHE LE FOND ET FROLE LE CHAOS !

La nouvelle du renvoi sine die du congrès controversé de l’Union nationale de la presse du Congo (Unpc) a soulé bien des consciences au sein de la profession journalistique, de la société congolaise en général et même d’autres pays en Afrique et ailleurs dans le monde. L’initiative de ce forum, qui devait se tenir à Moanda, avait, en effet, soulevé de vives controverses non seulement sur la manière dont il était organisé, mais aussi sur ce qui se tramait derrière et surtout au regard des confrontations entre factions qui avaient fini par se cartelliser sous des bannières notoirement tribales.

Des initiatives de réconciliation en cours

Pour l’heure, les sources de congovirtuel.org font état d’une initiative de réconciliation des membres du comité directeur et d’autres organes statutaires de l’Unpc. Une rencontre devrait avoir lieu cze week end entre Kasonga Tshilunde, Président contesté, et Walter Mukenge qui préside la commission de la carte. Les mêmes sources indiquent que d’autres rencontres pourraient concerner le Secrétaire général Benoît Kambere et Gustave Kalenga, Président de la commission de la carte. Bref, les principaux protagonistes au sein des organes de l’UNPC.

Tant mieux, disent ceux qui ont également appris cette nouvelle, pour autant que ces rencontres débouchent sur la réhabilitation de l’image de la profession et de l’UNPC conformément à ses textes. On doit déjà croiser les doigts pour que ça marche, vu que deux tentatives précédentes, dont celle du Ministre d’Etat en charge de la communication et médias, avaient échoué.

La Première Dame abusée dans sa bonne foi

La clameur qui a accompagné la traînée de tous les scandales de ces dernières semaines aurait fini par faire raviser la distinguée Première Dame, première contributrice financière, qui, selon nos sources, aura été gravement induite en erreur par des personnes sans foi ni loi bien connues au sein de la profession. Ceux-ci auraient travaillé de connivence avec certains entremetteurs au niveau de la présidence, sur lesquels quelques billets verts présidentiels seraient également tombés…

L’épouse du Chef de l’Etat ainsi que d’autres contributeurs comme Rawbank et  Matata Ponyo auraient certainement appris, par exemple, que les fonds qui leur ont été soutirés l’ont été en violation flagrante des procédures tels que prévues dans les statuts et règlement intérieur de l’Unpc. Tout le travail de foundraising a, en effet, été mené personnellement par le Président de l’UNPC sans le Secrétaire général ni, moins encore, le trésorier. Les dépenses ont également été faites dans des conditions d’opacité totale.

Le processus de convocation du congrès court-circuité pour imposer un agenda de prédation

Bien avant cela, la convocation même du congrès a défoncé aussi les textes de l’Union. En son article 10, en effet, les statuts de l’Unpc décrivent le processus devant conduire à la convocation d’un congrès et aucune des étapes n’a été empruntée. Il ne pouvait, d’ailleurs, pas en être autrement quand les structures de ce processus sont en conflit ouvert.

Ce sont, d’ailleurs, ces conflits qui ont également conduit à l’échafaudage d’une cabale qui allait déboucher sur la révision de certaines dispositions des statuts de l’UNPC pour renforcer les pouvoirs de son Président sur les autres membres du comité directeur. Une démarche qui tendait à conférer au Président des pouvoirs illimités lui permettant, par exemple, de se passer de la signature du Secrétaire général dans les matières financières ou du trésorier dans les mêmes matières. La même logique aurait vu la commission de discipline se faire coiffer d’une instance de recours ou de cassation pour amoindrir ses prérogatives sur la profession.

Bref, des initiatives manifestement chevillées à des individus au détriment de la profession tout entière.

Tribalisme : Malembe Tamandiak était dans le bon

Ce n’est pas tout. Dans cette bataille, les antagonismes entre membre des organes de l’Union en sont arrivés jusqu’à cette affaire de tribalisme qu’avait évoquée le Professeur Malembe Tamandiak. Une sordide affaire qui lui a attiré les foudres jusqu’à atteindre sa personnalité alors que le patriarche avait dit la vérité. En effet, qui ne sait pas qu’une faction du Kasaï Central s’est formée autour du Président Tshilunde ? Qui ignore qu’une autre faction du Kasaï Oriental s’est constituée au niveau de la commission de disciple que l’on dit dominée par des originaires de cette province ?

Ce sont ces deux factions tribalo-provinciales qui se trouvent en confrontation depuis que l’une est donnée pour être à la base de la radiation du gourou de l’autre. Et cette configuration est bien visible dans les débats des réseaux sociaux sur l’UNPC.

L’autre faction est celle que des observateurs ont vu se profiler autour de Tabasenge Bakiya, porte-étendard du grand Bandundu. Enfin, il est revenu à congovirtuel.org qu’une dynamique lualabaise était aussi en gestation en vue de mettre le grappin sur la vice-présidence de l’Union. Cette dynamique a la particularité d’être actionnée par des lobbies tribalo-politiques tapis en dehors de la profession.

300 dollars pour « acheter » les congressistes

Voilà donc où se situe aujourd’hui l’UNPC. Depuis le début du triller du congrès, personne n’a encore entendu le moindre propos autour des besoins de la profession. Tout le monde bataille ferme pour aller dans un congrès de positionnement aux contours tout aussi politiques. Au même titre que ces batailles qui s’observent autour du « contrôle » de la Cour constitutionnelle et de la CENI…

Pour cela, la stratégie devait bien passer par le contrôle de la dynamique de la plénière. Les stratèges de la croisade y ont bien pensé aussi. Sinon, des participants qui figuraient sur la liste confectionnée on ne sait comment, n’auraient pas reçu leurs invitations dans des enveloppes qui contenaient autour de 300 dollars selon les cas.

Où vont les 900 dollars de loyer de l’appartement de l’UNPC ?

On a donc touché le fond et on a frôlé le chaos. L’heure est peut-être à l’évaluation des dégâts avant de revenir sur les vrais problèmes de l’UNPC puis de la profession tout entière. Des problèmes comme cette opacité dans la gestion du loyer de l’appartement de l’Unpc loué actuellement par JED. Savoir auprès de qui JED verse les 900 dollars mensuels dont presqu’aucune trace n’est visible à la trésorerie, alors que des sources soutiennent qu’ils changeraient souvent des mains dans des débits de boisson. Pendant que le Secrétaire général, le seul censé statutairement être rémunéré, accumule 54 mois (deux ans et demi) d’arriérés de salaire.

On a touché le fond et frôlé le chaos, mais il faut faire les comptes, il faut aussi rendre ses comptes…

Jonas Eugène Kota

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