RDC/CORRUPTION AUX SÉNATORIALES : VENT DEBOUT AU FCC/PPRD

La plate-forme pro Kabila et son fer-de-lance, le Pprd, ne décolère pas après la suspension de l’installation des sénateurs élus et dénoncent la décision présidentielle comme étant anticonstitutionnelle. Le Pprd rappelle également avoir perdu des sièges en 2007 alors qu’il avait des députés aux assemblées provinciales concernées, comme il en est le cas aujourd’hui à Kinshasa et au Kongo central. Il n’en fait pas un casus belli et invite « les amis de CACH » à cesser d’induire le Président Tshisekedi en erreur.

Le Front commun pour le Congo (FCC) s’insurge contre les décisions prises lundi par le Président de la République au terme de la réunion interinstitutionnelle consultative qu’il avait convoquée pour examiner la situation consécutive aux élections sénatoriales du week-end dernier. Selon un communiqué du Directeur de cabinet du Chef de l’Etat, en effet, le Chef de l’Etat a décidé de la suspension de l’installation des sénateurs élus, du renvoi sine die des élections des Gouverneurs et vice-gouverneurs et de l’ouverture, en justice, des enquêtes en vue de sanctionner les auteurs des actes présumés de corruption.

Ces mesures sont consécutives aux manifestations spontanées des militants de l’Udps à Kinshasa et à Mbuji-Mayi pour protester contre de présumés actes de corruption, ceci au motif que ce parti présidentiel n’a obtenu aucun Sénateur à Kinshasa où il dispose pourtant de 12 députés provinciaux, et un seul au Kasaï oriental où il détient la majorité » à l’assemblée provinciale. A noter que ces manifestations se sont soldées par le saccage des sièges du Pprd à Kinshasa et Mbuji-Mayi ainsi que des résidences des députés provinciaux de l’Udps et même du Pprd, sans oublier le meurtre d’un policier dans la ville diamantifère.

En plus de la vive protestation qu’il a élevée contre ces actes, le FCC s’insurge contre les mesures présidentielles qu’il estime anticonstitutionnelles. La plate-forme pro Kabila trouve injuste que de telles mesures soient prises tout en donnant l’impression d’être sanctionné pour des allégations de corruption qui semblent n’être dirigées que contre ce regroupement.

Même ton de dépit au Pprd, principale force politique au FCC. Patrick Nkanga, rapporteur du parti kabiliste rappelle que la réunion interinstitutionnelle est un cadre de concertation informel et non de décision. Il rappelle également qu’en 2007, le Pprd et l’AMP de l’époque avaient perdu l’élection du Président du Sénat où ils avaient pourtant la majorité ; que, toujours en 2007, le Pprd, qui avait 12 députés provinciaux à Kinshasa, n’avait produit aucun Sénateur.

La même situation se reproduit cette fois-ci aux assemblées provinciales de Kinshasa et du Kongo central où le Pprd n’a produit aucun Sénateur alors qu’il y a des députés provinciaux.

Patrick Nkanga rappelle ses partenaires de CACH aux bons sentiments pour préserver la paix en cessant d’induire le Président Tshisekedi en erreur. « Nos amis doivent faire prévaloir l’esprit de paix et de stabilité politique. Il ne sert à rien d’induire le Président Tshisekedi, qui n’est même pas encore à 100 jours de son pouvoir, vers une crise infructueuse », a-t-il déclaré à la presse.

Pour le reste, on rappelle que des initiatives avaient déjà été prises bien avant la réunion interinstitutionnelle consultative pour tirer la sonnette d’alarme sur les craintes de corruption. Des candidats Sénateurs, aussi bien de l’Udps que du Fcc, avaient désisté pour dénoncer des cas de sollicitations de vente des voix par des députés provinciaux. Luzolo Bambi, qui en avait été victime à Matadi, avait saisi la justice. Il en est de même avec Alain Atundu qui a même cité quatre (4) députés provinciaux qui ont tenté de lui extorquer de l’argent à la Mongala.

Cependant, à ce jour, aucun député provincial n’a dénoncé une tentative de corruption par des candidats Sénateurs.

Jonas Eugène Kota

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