RESULTATS SENATORIALES : DES REACTIONS A RECADRER

Il a fallu que les sénatoriales du 15 mars 2019 soient tenues et leurs résultats publiés le même jour pour qu’on assiste à des réactions des acteurs politiques congolais qui dévoilent aussi bien leur propension à l’opportunisme, leur indélicatesse, leur agenda caché ainsi que leur immaturité politique. Des appels à l’annulation des sénatoriales et au soulèvement populaire ont été lancés et des gens qui n’ont aucun lien avec le fiasco électoral de l’UDPS ont été pris à partie voire terrorisés. Certaines réactions ont même prôné l’arrestation de tous les membres du bureau de la centrale électorale congolaise.

Appel au soulèvement populaire

Un appel lancé par Martin Fayulu qui, l’occasion faisant le larron, a tiré la couverture de son côté, espérant trouver une preuve de l’injustice électorale dont il aurait été victime pour n’avoir pas été proclammé lauréat de la présidentielle du 30 décembre 2018. Pour lui, invité le 17 mars au journal télévisé de TV5 dans son périple européen, « Les résultats de ce scrutin ont été fabriqués et ne requièrent pas l’assentiment du peuple congolais», se réjouissant au vol, tout en le rayant, que Félix Tshisekedi l’ait réjoint dans la réclamation de la vérité des urnes. Il sied de rappeler que le soulèvement populaire pour évincer le régime Joseph Kabila avant même la tenue des élections a été l’agenda des impérialistes occidentaux qui instrumentalisaient les opposants radicaux congolais dont Martin Fayulu. Ce dernier, lorsqu’il a été désigné candidat commun de cette opposition avec l’implication des multinationales minières et puissances occidentales impérialistes en novembre 2018 à Genève en Suisse, a reçu, selon les sources concordantes, la mission de bloquer le processus électoral usant de n’importe quelle stratégie pour engager la RDC dans une transition dont les prédateurs impérialistes allaient profiter pour remettre leurs valets nationaux sur la course à la présidentielle à postposer. Après le fiasco des méthodes utilisées et la grosse pelle ramassée au scrutin présidentiel, beaucoup d’observateurs, analysant les propos de Mbusa Nyamwisi y relatifs, ont prédit que Lamuka était sur la voie de créer un soulèvement populaire, un chaos, voire une rebellion dans les murs congolais. Quand, à tort et à travers, Martin Fayulu fait une telle déclaration, l’on comprend qu’il a sorti imprudemment un projet qu’il dissimule en lui, conformément à l’agenda caché de Lamuka.

Arrestation des membres du Bureau de la CENI

C’est une autre demande de Martin Fayulu. La Commission électorale nationale indépendante ne vote pas en lieu et place des électeurs et ne fait que rendre compte des suffrages obtenus par chaque candidat. En plus, pour les s énatoriales dont Fayulu a profité pour faire ses déclartions, s’il y a eu présomption de corruption, c’est antérieurement aux opérations de vote proprement dit que la corruption se serait réalisée. Ainsi, la CENI n’y est pour rien. La responsabilité de la CENI aurait été engagée si on avait signalé ou enregistré des irrégularités durant les opérations du vote. Chose qui n’a été rélévée par personne jusqu’ici. Les gens s’attaquent juste aux résultats, sans décrier l’irrégularité dans aucune phase du déroulement de vote.

Annulation de sénatoriales

C’est la demande de Jean-Marc Kabund à Kabund, le Président ad intérim du parti présidentiel, UDPS. Y a-t-il une disposition légale en RDC qui exige que lorsque les députés d’un parti donné n’ont pas fait élire sénateurs les candidats aux sénatoriales de ce parti, les sénatoriales soient abrogées ? Selon les analystes, il n’en existe aucun et ils se demandent pourquoi l’UDPS demande une telle procédure. Le problème est interne dans le giron de l’UDPS et c’est aux dirigeants de ce parti de le résoudre à l’interne selon les statuts de leur parti. S’ils sortent du cadre de leur parti, ils doivent s’assurer que leur volonté ou démande est conforme aux lois congolaises. On ne peut abroger une élection que si les accusations sérieuses ou avérées ont ponctué son organisation. S’il y aurait eu corruption, celle-ci se serait réalisée en marge des opérations de vote. Et cela n’entame en rien la régularité des sénatoriales du 15 mars 2019. Il s’agit d’un problème entre les députés provinciaux élus sous le label de l’UDPS et la discipline du parti.

Même si l’on se plaint que les sénatoriales organisées au suffrage universel indirect favorise la corruption de grands électeurs par les candidats, ce n’est pas de cette façon qu’on peut chercher à obtenir le changement. La loi n’ayant pas encore été changée, il faut attendre qu’elle le soit régulièrement pour éviter que les députés provinciaux ne s’enrichissent en se faisant corrompre à loisir lors des sénatoriales et les élections de gouverneurs et vice-gouverneurs. Ce qui pose toute la dialectique liée à l’opportunité du maintien du suffrage universel direct tant pour les sénatoriales et les élections de gouverneurs et vice-gouiverneurs que pour les élections des maires de villes et bourgmestres de communes. Cette expérience constitue un précédent qui devrait pousser à la révision prochaine de la loi, mais dans l’expectative, on doit sportivement accepter les résultats publiés par la CENI. Si les députés de l’UDPS étaient acquis à la lutte contre la corruption, ils auraient pu même prendre l’argent et dénoncer ceux qui avaient tenté de les corrompre et la sitaution aurait été tout autre. Mais ils auraient accepté la corruption et agi dans le sens de la corruption pour être les seuls fautifs dans cette affaire.

Samy BOSONGO

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