NATIONALITÉ DE KATUMBI : ALERTE A LA TRIBALISATION!

Pour défendre la cause de ses ambitions politiques personnelles, Moïse Katumbi loue désormais les services des autorités coutumières, semant ainsi une dangereuse confusion entre la question de sa nationalité qui est d’ordre légale et ses origines qui sont d’ordre sociologique. Une dangereuse pente qui rappelle les conflits interethniques qui ont souvent endeuillé la RDC et que Katumbi cherche à allumer chez les bemba et les lamba du grand Katanga.

L’affaire de la nationalité de Moïse katumbi Chapwe, candidat déclaré à la présidence de la République, prend une tournure aussi dramatique que dangereuse : la tribalisation. En effet, en date du 17 mars 2018, un groupe de chefs traditionnels des ethnies bemba et lamba dans l’ex-Katanga ont publié une déclaration tendant à protester contre « des rumeurs tendant à renier l’authenticité des origines congolaises » de leur fils Moïse Katumbi Chapwe. Les signataires retracent sommairement la lignée du concerné et se disent donc indignés de suivre le débat autour de la question de sa nationalité.

Cette réaction des autorités traditionnelles est d’autant plus dangereuse et dramatique qu’elle sort la question de nationalité de son cadre purement juridique pour l’enserrer dans des considérations sociologiques en faussant ainsi les faits. Jusqu’à mardi 27mars 2018 avant que le procureur général de la république ne se saisisse officiellement du dossier, aucune déclaration n’a renié à Katumbi ses origines qui ne sont pas à confondre avec sa nationalité. Légalement, en effet, rien ne peut ôter à Katumbi ses origines sociologiques et traditionnelles, mais ses propres choix ont produit des effets juridiques sur sa nationalité. Ceci a pour conséquence sa perte de certains droits dont les droits civils et politiques. Selon la loi congolaise, en effet, toute personne qui acquiert une autre nationalité perd automatiquement la nationalité congolaise. Mais la même loi laisse une ouverture quant au recouvrement de cette nationalité.

Or, à ce jour, il est établi que Moïse Katumbi a acquis la nationalité italienne avant d’y renoncer, mais qu’il n’a entrepris aucune démarche pour recouvrer la nationalité congolaise comme le prévoit la loi. Semer ainsi la confusion entre cette question légale de nationalité et ses appartenances sociologiques n’est autre chose que chercher à provoquer des confrontations autrement pklus dangereuses comme on l’a longtemps déploré aux Kivu et en Ituri, mais également au Tanganyika où s’affrontent des pygmées et les bantous. Et ceci est d’autant plus dramatique que les choix politiques de Katumbi ne concernent que ses ambitions personnelles qui ne sont pas à faire endosser à une ethnie ou une tribu, car rien ne dit qu’au sein des ethnies bemba et lamba il n’y a que des opposants au régime en place. Chaque citoyen est libre de ses opinions politiques et il n’appartient même pas à une autorité traditionnelle d’embarquer qui que ce soit dans des sentiers aussi glissants. Et le terme de « sujets » abusivement utilisé pour désigner les membres d’une tribu ou une ethnie n’a aucun impact sur les choix politiques de chaque membre de cette tribu ou ethnie.

Encore une fois, il faut souligner que personne n’a renié à Katumbi ses origines congolaises dans l’ex-Katanga, mais que le concerné a des délicatesses légales par rapport à sa nationalité. De même Katumbi a la latitude d’entreprendre des démarches administratives en vue du recouvrement de la nationalité congolaise comme le prévoit la loi.

Au demeurant, lorsqu’il avait acquis la nationalité italienne en 2000, Katumb n’était pas encore politicien et n’appartenait donc à aucun parti et ne nourrissait aucune ambition politique.

PDM

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