DÉSIGNATION DU PREMIER MINISTRE : CES INGÉRENCES ÉTRANGÈRES QUI COMPLIQUENT LES CHOSES

Des ingérences étrangères seraient à l’origine du long temps et des complications  dans la désignation du Premier ministre du régime Félix Tshisekedi et la volonté de ce dernier d’avoir un Premier ministre qui corresponde à sa vision du changement ne serait qu’un alibi vrai d’apparence.

L’opinion se souviendra de la demande d’Emmanuel Macron, le Président de la France, à Félix Tshisekedi lors d’un dîner entre lui, Uhuru Kenyata et Félix Tshisekedi en marge du 3ème sommet One Planet du 13 mars 2019 à travers laquelle le chairman français a signifié au 5è président congolais, de concert avec Uhuru Kenyata, « de prendre son indépendance vis-à-vis de l’ancien président Joseph Kabila, au moment où on attend toujours la nomination d’un premier gouvernement ».

On ne sait pas trop ce que Belges et autres officiels occidentaux ont dit à Félix Tshisekedi lors de sa visite à Washington. Mais l’on sait, de par toute la littérature sur l’impérialisme, que ses tenants n’aiment pas les dirigeants des pays du Tiers-monde qui résistent à leurs injonctions ou qui gèrent dans le sens des intérêts de leurs peuples. Selon l’article du Jeune Afrique « RDC : Joseph Kabila rénonce à imposer Albert Yuma à la primature »,  « Joseph Kabila, qui proposait initialement le nom d’Albert Yuma, aurait ‘pris acte’ du refus de Félix tshisekedi, et proposé d’autres noms ».

Comment expliquer « le refus catégorique de Tshisekedi » à nommer Albert Yuma Premier ministre pour que Joseph Kabila soit amené à lui proposer d’autres noms ? Jeune Afrique donne un début de réponse. A l’en croire, citant un haut cadre du FCC qui avait requis l’anonymat, « Le Président Tshisekedi est soumis à des pressions venues de l’éranger. Des gens qui savent que si Albert Yuma est nommé à la primature, le nouveau code minier sera rigoureusement appliqué. Et ils ne veulent pas de cela ». Pour le média français, « De fait, Albert Yuma, président du Conseil d’administration du géant minier congolais et président de la Fédération des entreprises du Congo(FEC), est un fervent partisan  du Code minier promulgué en mars 2018, qui a débouché sur un bras de fer entre l’Etat congolais et les sept grandes sociétés minières mondiales (Randgold, CMOC et Glencore entre autres) »

L’on se souvient du combat d’Albert Yuma pour l’abrogation du code minier très déséquilibré de juillet 2002 élaboré par la banque mondiale et simplement promulguée par Joseph Kabila et pour la mise au point d’un nouveau code assez équilibré pour les Congolais.  C’est lui qui disait en 2017 : « Depuis la mise en place du code minier qui date de 2002, les différents partenaires de la Gécamines ont exporté pour plus de 48 milliards de dollars et l’Etat a reçu en net- soit le revenu moins les bonus fiscaux qu’il a donnés- moins de 3 milliards de dollars. …Depuis 15 ans, nos partenaires nous ont trompés et, disons-le, volés. Cela doit s’arrêter ». Tony Busselen, le spécialiste belge dans son article « Qui sont les vrais pilleurs de l’Afrique et du Congo » qui a rapporté ces propos, commente : « Ces chiffres de Yuma n’ont été contredits par aucune instance ».

Tous ceux qui ont été immunisés contre la dictature et les méthodes de prédation impérialiste sont devenus indésirables pour la classe des prédateurs mondiaux intéressés à la RDC. Vu son régime semi-présidentiel à cause duquel le Premier-ministre a beaucoup de pouvoir et définit, eu égard à la Constitution, la politique du Gouvernement en concertation avec le président de la République, les impérialistes intéressés à la RDC ne pouvaient qu’intimer l’ordre à Félix Tshisekedi de ne pas accepter une personnalité comme Albert Yuma. L’alibi du changement de personnes dans la dynamique de la politique du changement du nouveau raïs congolais est un argument attrape-nigaud pour les ignorants en géopolitique. La vraie raison de refus de nommer Albert Yuma reste son immunité face aux méthodes de domination impérialiste.

Il en sera de même avec tous ceux de l’espèce d’Albert Yuma. On a voulu que le pouvoir passe à l’opposition. Mais si cette opposition est acquise aux causes impérialistes, on le voit déjà avec de tels actes, la jouissance par les Congolais au niveau voulu des richesses de leur pays va être renvoyée aux calendes grecques.

Il est très instructif de noter ce que dévoile Tony Busselen. En effet, à l’en croire : « La Banque Barclays, une des cinq plus grandes banques britanniques, spécialisée dans le secteur des mines mondial, témoiganit de l’arrogance dictatoriale et de la mentalité coloniale du grand capital dans son bulletin d’octobre 2010. Le texte dénonce ce qu’ils appellent « le nationalisme  des matières premières ». Certains pays veulent toujours gagner plus avec leurs richesses naturelles, grand scandale ! « Mais le plus grands risque pour le secteur des métaux et des mines vient de la part de la république démocratique du Congo. » Et le plus grand facteur de risque est bien Kabila : ‘ Le ministère  des Affaires étrangères des Etats-Unis considère le président Kabila comme on ne peut plus imprévisible, et cela ne promet rien de bon ». L’expert étasunien, Jason Stearn, figure comme mégaphone et titre sur son site de façon triomphale : « Un vote de non-confiance contre Kabila ». Stearns applaudit le fait que le grand capital punira certainement le méchant gouvernement congolais pour avoir osé pensé à tirer profit des richesses congolaises pour le pays même ». Comme quoi, l’Occident impérialiste ne tolère aux postes clés que les cadres qui lui sont acquis.

Samy BOSONGO

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