CENI/Succession à Nangaa : le casting « prématuré » des églises fait jaser

« Prématuré » ! C’est le terme le plus approprié pour résumer l’accueil réservé à la décision des confessions religieuses d’entamer la désignation du successeur de Corneille Nangaa à la CENI avant les réformes électorales attendues de tous. De la classe politique à la société civile – même au sein de certaines confessions religieuses – la surprise a, en effet, grande d’entendre les princes d’église revenir sur le même schéma que celui de 2020 qui avait conduit à la crise que l’on connait après la désignation de Ronsard Malonda.

Nouvelles injonctions du Président de l’Assemblée nationale sur les églises?

Samedi 20 mars dernier, en effet, une délégation des confessions religieuses avait conféré avec le Président de l’Assemblée nationale sur cette question. Selon le communiqué lu par l’Abbé Donatien Nshole, Christophe Mboso avait pressé ses interlocuteurs de lancer la procédure de désignation des membres sans attendre les réformes électorales déjà annoncées. Elles justifient leur engagement aussi après avoir pris acte du discours du Président de l’Assemblée nationale à l’ouverture de la session de mars 2021, ainsi que de l’engagement et du rôle de l‘Assemblée nationale d’opérer des réformes électorales une priorité au cours de la présente session.

Les confessions religieuses disent, par ailleurs, avoir opté pour le proposition de loi de Lutundula. Celle-ci, selon eux, aurait l’avantage d’être déjà passée par le gouvernement, et il ne reste plus qu’elle soit soumise au débat.

La charrue de nouveau avant les bœufs

Malgré ces explications, les acteurs sociopolitiques n’en reviennent pas de constater que les confessions religieuses reviennent exactement sur la démarche qu’elles avaient tentée en 2020 avec Mabunda et qui avait provoqué la crise que l’on connait. A l’époque, les mêmes confessions religieuses avaient rejeté la responsabilité sur Jeanine Mabunda au motif que c’est elle qui les avait induits en erreur en leur demandant de mettre la charrue avant les bœufs.

mais après coup, et au regard de ce qui se passera par la suite, le même Donatien Nshole passera dans les médias pour dire le mea culpa de l’église en reconnaissant leurs erreurs.

(Lire, à ce sujet, notre précédent article à ce lien : http://congovirtuel.org/wp-admin/post.php?post=5132&action=edit)

Cette fois-ci encore, les princes de l’église avancent le même argument en mettant en avant les assurances du nouveau Président de l’Assemblée nationale. Mais on se demande comment les confessions religieuses peuvent prétendre que la proposition Lutundula aurait l’avantage de procédure alors que depuis son dépôt en septembre 2019, elle n’a jamais quitté les tiroirs du bureau de l’Assemblée nationale. Son auteur, Christophe Lutundula, ne cesse, d’ailleurs, de s’en plaindre dans les médias.

En voulant revenir sur ce qu’ils avaient renié hier, les observateurs estiment que les églises – principalement les catholiques et les protestants – trahissent leur logique d’hier. En 2020, en effet, elles s’étaient retirées du processus de désignation du successeur de Nangaa après avoir constaté que leurs candidats étaient éliminés ou n’avaient aucune chance face au profil largement alléchant de Ronsard Malonda. D’où la politisation de l’affaire jusqu’à ce qui s’est passé.

JEK

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