L’AFRIQUE DU SUD AJOURNE LES PREPARATIFS DE PASSATION DES POUVOIRS A L’UA

Suite à l’aggravation de la crise politique en RDC après le discours de Félix Tshisekedi, Cyrille Ramaphosa a suspendu les travaux qui devaient s’ouvrir ce jeudi à Johannesburg pour la poursuite et la finalisation des préparatifs de passation de pouvoir, en février 2021, ente lui et son homologue congolais à la tête de l’Union africaine (sources diplomatiques africaines à Kinshasa).

Le Président de la République a annulé le voyage qu’il devait effectuer ce mercredi pour l’Afrique du Sud. Le chef de l’Etat congolais, dont l’équipe d’avance séjournait déjà dans la capitale sud-africaine, devait procéder à la finalisation, avec la partie sud-africaine, des préparatifs de la passation de la présidence tournante de l’Union africaine.

Selon des sources diplomatiques africaines à Kinshasa, c’est l’Afrique du Sud, qui doit passer la présidence tournante de l’organisation panafricaine à la RDC, qui a ajourné ces travaux, décidant ainsi Félix Tshisekedi d’annuler son déplacement. Les mêmes sources confient que la décision du gouvernement sud-africain fait suite aux derniers développements de la situation politique en RDC où la crise s’est corsée depuis le dernier discours du chef de l’Etat.

Le Président de la Commission de l’Union africaine a séjourné à Kinshasa, début décembre 2020 et pendant 48 heures, où il a eu des entretiens avec le chef de l’Etat congolais. Outre les préparatifs de la passation de la présidence de l’organisation panafricaine, Moussa faki Mahamat a échangé avec son hôte africain sur la situation politique en RDC. Il a eu aussi des entretiens avec l’ancien Président de la République, Joseph Kabila, ainsi qu’avec le bureau du Groupe des Ambassadeurs africains, les Nations unies, l’Union européenne et les ambassadeurs représentants les cinq membres permanent du Conseil de sécurité de l’ONU.

Dans le communiqué ayant sanctionné son séjour, Moussa Mahamat Faki a « appelé l’ensemble de la politique congolaise à œuvrer résolument et sincèrement à l’instauration de la concorde nationale et à la préservation de la paix et la stabilité en RDC ». Au corps diplomatique présent à Kinshasa, il l’a invité « à ne ménager aucun effort pour accompagner la RDC dans sa quête de paix et de développement ».

Les inquiétudes en international

La situation politique en RDC n’a cessé de faire l’objet des préoccupations de la communauté internationale, particulièrement depuis le discours du chef de l’Etat du 23 octobre 2020. Ces préoccupations se sont traduites par le ballet diplomatique, observé avant ce discours et pendant les consultations,    auprès du chef de l’Etat et des acteurs majeurs de la crise.

La semaine dernière, le Secrétaire général de l’ONU a aussi fait part, au Conseil de sécurité, de ses inquiétudes sur cette situation. «Je reste préoccupé par la montée des tensions politiques au sein de la coalition au pouvoir, car elle pourrait compromettre la fragile stabilité politique du pays, réduire à néant les acquis obtenus depuis les élections de 2018 et la passation de pouvoir pacifique qui a suivi, et détourner l’attention des efforts déployés pour résoudre les problèmes de sécurité dans l’est du pays », a, en effet, déclaré Antonio Guterres dans son rapport trimestriel de septembre-décembre 2020.

« Alors que le Parlement poursuit ses travaux et continue de recevoir des projets de loi du Gouvernement, la suspension indéfinie du Conseil des ministres atteste d’une rupture de communication au sein de l’exécutif très préoccupante, qui pourrait bien porter atteinte à la stabilité institutionnelle du pays », a-t-il poursuivi. Le SG de l’ONU a appelé « toutes les parties prenantes à régler leurs différends par le dialogue, dans le respect de la Constitution et dans l’intérêt supérieur du peuple de la République démocratique du Congo ».

Et le 7 décembre, l’Envoyée spéciale du SG de l’organisation mondiale en RDC a réitéré les mêmes inquiétudes suite aux nouveaux événements qui ont fait suite au discours du chef de l’Etat de dimanche dernier. Tout en rappelant les efforts qu’elle a déjà fournis, Leila Zerrougui a souligné « la nécessité de concentrer leurs efforts (Ndlr : ceux des congolais) pour trouver un accord sur les politiques de stabilisation et les réformes institutionnelles essentielles à l’amélioration de la sécurité et de la vie quotidienne des Congolais.  Et de promettre : « Nous continuerons à faire usage de nos bons offices pour faciliter une résolution rapide et pacifique de cette situation politique délicate qui, si elle persistait, pourrait avoir des répercussions sérieuses sur la situation économique et sécuritaire du pays ».

Jonas Eugène Kota

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