JOHN TSHIBANGU : LA FIN D’UNE AVENTURE

John Tshibangu, ancien officier de l’armée ayant fait défection en pour s’engager dans une rébellion, a été extradé à Kinshasa ce lundi février 2018 aux premières heures du matin. Il est gardé dans les locaux sécurisés des FARDC en attendant la procédure judiciaire à entamer à son encontre.

Cette extradition est le fruit d’une coopération judiciaire entre la RDC et la Tanzanie qui avait arrêté, une semaine plus tôt, le concerné lors d’un contrôle de routine à l’aéroport de Dar es Salaam. La fouille à laquelle il a été soumis a permis de découvrir sur lui passeport zambien au nom de Jordan Kabamba et un autre centrafricain au nom de Samuel Nguerefara.

De son vrai nom Dédé Mulamba, alias John Tshibangu devrait être poursuivi pour plusieurs chefs d’accusation, notamment l’organisation d’un mouvement insurrectionnel en vue de renverser le pouvoir légalement établi. En effet, après avoir fui l’armée au motif d’exiger la vérité des urnes après les élections de 2011, l’intéressé a monté un mouvement armé, le Front du peuple pour le changement et la démocratie (FPCD) pour ses menées insurrectionnelles. Très récemment, soit e 18 janvier 2018, il a diffusé une vidéo de son supposé maquis dans laquelle il donnait au Président Kabila 45 jours pour quitter le pouvoir, sans quoi il allait lancer l’assaut pour le renverser.

Commandant adjoint et Chef d’état-major de la 4ième Région militaire à Kananga avant sa désertion, alias John Tshibangu traine une réputation sulfureuse au sein de la diaspora congolaise par ses pratiques d’arnaque sous prétexte de lever les fonds pour sa lutte armée. John Tshibangu, qui s’est bombardé le grade de Lieutenant Général, écume aussi des pays comme la Centrafrique, le Sud Soudan, la Zambie, la Tanzanie, l’Ouganda ou le Kenya où il s’adonne au faux monnayage et au trafic des minerais. Il entretient également une bande de mercenaires dont certains de ses lieutenants ont été récemment arrêtés en République centrafricaine, tandis que lui-même était activement recherché dans ce même pays pour association avec des mouvements rebelles locaux.

Ainsi prend fin aussi la cavale de six années, mais aussi une aventure militariste qui n’avait pas d’avenir dans le nouveau contexte de la coopération régionale qui s’est déployée comme un filet autour de ce personnage passant plus comme un desperado. D’ailleurs, Kinshasa avait déjà lancé un avis de recherche auprès du gouvernement centrafricain sur le même cas de John Tshibangu sur qui pesaient des soupçons de connivence avec l’ex-Seleka, un groupe rebelle de Centrafrique, ainsi que d’autres groupuscules sud-soudanais. Certains de ses lieutenants avaient été arrêtés en Centrafrique pour les mêmes raisons avant que l’un ne s’évade.

Peter Kasongo

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