FRAUDE DOUANIÈRE A ‘’BILANGA’’ : AUGUSTIN KABUYA ET L’UDPS DOIVENT S’ASSUMER

Les FARDC ont délogé l’Udps de la « base bilanga » de Kasumbalesa où elle s’adonnait à la fraude douanière depuis six mois

Pendant six mois, et malgré les plaintes de toutes parts, même de la Zambie voisine, l’Udps/base Bilanga a semé le désordre et l’anarchie à la frontière de Kasumbalesa où elle a levé les taxes douanières et d’immigration qu’elle a amenées partout sauf dans le trésor public. Le parti présidentiel s’est substitué à l’Etat jusqu’à remplacer le drapeau national par le sien, et l’hymne national par le sien également. A Kasumbalesa et à Lubumbashi, en effet, l’Udps faisait cesser toute forme de vie alentours là où elle hissait son drapeau en chantant son hymne. Bref, autant de crimes et d’autres qu’Augustin Kabuya et son parti devraient assumer courageusement au lieu de chercher à dédouaner son parti en se réfugiant derrière l’antériorité du désordre à la frontière de Kasumbalesa.

Hier mercredi au cours d’une matinée politique, le Secrétaire général de l’Udps a voulu dégager la responsabilité de son parti sur les agissements de ses militants à la frontière de Kasumbalesa. « Ce qui se passe à la frontière de Kasumbalesa est inacceptable. Le phénomène Bilanga existe depuis longtemps. L’Udps est venu trouver ce phénomène qui est à la base de la fraude à la frontière de Kasumbalesa. Qu’on ne cherche pas à responsabiliser l’Udps dans des pratiques laissées par nos prédécesseurs. Les gens qui favorisent la fraude à Kasumbalesa sont des gens qui s’y trouvent depuis longtemps. Ils veulent faire porter le chapeau à l’Udps. Certains membres de notre parti ont été accusés d’être à la base du désordre à Kasumbalesa. Ce qui n’est pas juste. Ils ont voulu remettre de l’ordre à la frontière mais malheureusement ils n’ont pas suivi la bonne procédure », a-t-il déclaré.

L’Udps récidiviste sur les affaires d’Etat

Une façon pour Kabuya de minimiser la lourde responsabilité de ces militants qui, sans aucun droit, s’étaient substitué aussi bien aux services d’ordre et de sécurité qu’à la douane et à l’immigration, bref à tous les services aux frontières, pour faciliter et participer, en âme et conscience, à la fraude douanière. Ce n’est, d’ailleurs, pas la première fois que l’Udps comme parti politique s’immisce et interfère dans le fonctionnement des institutions publiques. En effet, lors du lancement du programme des 100 jours du chef de l’Etat, par exemple, le Secrétaire général de l’Udps – fait privé – s’était trouvé entrain de tenir un discours au cours de cette cérémonie officielle. De même, pendant trois mois, récemment, des militants du même parti présidentiel avaient assiégé les installations de la maison communale de Ngaliema pour protester contre la suspension du bourgmestre issu de l’Udps. Malgré la promesse de Kabuya de les en déguerpir, ils y avaient demeuré jusqu’à la fin de cette suspension.

A Kasumbalesa, l’Udps avait bafoué l’Etat et l’Etat de droit pendant plus de six mois

Le SG du parti présidentiel omet de dire à l’opinion que depuis l’indépendance de la RDC, c’est la première fois qu’un parti politique, puisqu’il est au pouvoir, s’octroie le droit de se substituer à l’autorité et aux services publics prétendument pour « remettre de l’ordre ». Et Augustin Kabuya ne trouvera aucun texte de droit donnant à un quelconque parti politique le droit d’aller « mettre de l’ordre » où que ce soit sur le territoire national, et il n’existe aucune « procédure à suivre » qui légitimerait de tels actes. Ça n’existe nulle part au monde et aucun élément de la nature ne prédispose la RDC à devenir pionnière dans ce genre d’antivaleurs.

Dans un état de droit digne de ce nom, cela s’appelle au bas mot « usurpation des pouvoirs ». On peut également y ajouter une rébellion à l’autorité publique, bref autant d’actes délictueux ayant entraîné une grave évasion fiscale. Des actes qui ne devraient pas être occultés par des pirouettes politiciens pour les faire passer par pertes et profits.

Qui dit Etat de droit, dit justice, et qui dit justice dit sanctions. Sans quoi, l’on patauge dans la fange hideuse de l’impunité doublée d’une désinvolture politicienne qui n’aurait d’égal que cette irresponsabilité que justifie un grave déficit du sens de l’Etat. Un homme d’Etat digne de ce nom ne peut pas dénoncer des actes délictueux sans demander qsue justice soit faite.

Mais à l’Udps, la justice semble être devenue une réalité à géométrie variable au profit des manœuvres politiciennes. En effet, lorsqu’Augustin Kabuya réprimande ses militants qui se comporteraient encore comme s’ils étaient dans l’opposition et déshonoreraient ainsi le chef de l’Etat, il omet de dire que cette posture est le reflet fidèle de ce que leur renvoie la haute hiérarchie de leur parti politique qui, ces derniers mois, ont travaillé activement à la désacralisation des institutions étatiques et leurs animateurs. Autant d’actes qui ont travaillé insidieusement sur le mental des militants jusqu’à ce qu’ils se croient en droit de faire ce qu’ils croient les institutions incapables de faire.

Augustin Kabuya et l’Udps doivent s’assumer

Pendant six mois, et malgré les plaintes de toutes parts, même de la Zambie voisine, l’Udps/base Bilanga a semé le désordre et l’anarchie à la frontière de la Kasumbalesa. Au vu et au su de tout le monde, ses militants, conduits par le nommé Isaac Tshiswaka, ont levé les taxes douanières et d’immigration qu’ils ont amené partout sauf dans le trésor public.

Sans titre ni droit, ils se sont substitué à l’Etat jusqu’à remplacer le drapeau national par celui du parti du chef de l’Etat, et l’hymne national par celui du même parti. A Kasumbalesa et à Lubumbashi, en effet, ils faisaient cesser toute forme de vie alentours là où ils hissaient leur drapeau en chantant leur hymne.

Si donc tout ceci n’est pas suffisamment grave aux yeux d’Augustin Kabuya, au motif que le désordre à Kasumbalesa date de longtemps, alors on devrait encore continuer à chercher des hommes d’Etat au sein de la classe politique en général, et de l’Udps en particulier…

Jonas Eugène Kota

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