FÉLIX TSHISEKEDI, UN « SÉJOUR PRIVÉ » TRÈS CHARGÉ A BRUXELLES

Depuis dimanche dernier, le Président de la République, Félix Tshisekedi, séjour à Bruxelles, officiellement pour un « séjour privé ». Les services de communication de la présidence congolaise n’en ont rien ajouté de plus. Rien de plus que cette annonce laconique illustrée de l’image de Tshisekedi et son épouse embarquant à bord d’un avion dimanche dernier à l’aéroport international de N’djili.

A Bruxelles, même les médias curieux ne savent percer le mystère d’un tel séjour qui intervient dans un contexte bien particulier en RDC. Un pays en proie à des crises politiques qui ont déjà mis aux prises les institutions, mais dont le garant du bon fonctionnement des institutions choisi d’aller passé un temps en pays étranger. La RDC est aussi en proie à la montée des tueries à l’Est du pays, qui tend à démontrer les limites des stratégies en œuvre à ce jour. C’est en cette même période que ses frontières poreuses sont allègement violées par des troupes étrangères régulièrement en brefs séjour sur le territoire congolais.

Enfin, la RDC c’est le pays sous la crise du covid-19, confiné dans un état d’urgence dont l’une des mesures est la fermeture des frontières aux trafics passagers internationaux. Félix Tshisekedi a, d’ailleurs, quitté le pays à la veille d’une nouvelle prorogation (la sixième) de l’état d’urgence et, le mardi matin, les congolais se demandaient d’où Tshisekedi avait bien pu signer cette nième ordonnance, si pas en territoire étranger, chose apparemment nouvelle depuis 60 ans d’indépendance de la RDC. Après tout, il faut bien un début à tout…

C’est donc ce package congolais que Fatshi a laissé derrière lui pour un « séjour privé » que des courtisans habillent avec des justifications du genre « repos mérité » ou « de reconstitution après un temps de travail harassant ». Dans la capitale belge, pourtant, le chef de l’Etat congolais fait l’objet d’attentions habituellement réservées à un Président en séjour de travail. Rien que l’escorte constituée d’une unité spéciale de la police belge pour son arrivée a suffi pour mettre la puce à l’oreille.

Un certain David Baylard, avocat congolais de la place genevoise et proche du chef de l’Etat congolais, se veut, pour sa part, plutôt bavard dans sa discrétion simulée. Sur sa page facebook, en effet, cet homme, qui avait tiré la délégation tshisekediste d’une affaire de grivèlerie hôtelière en Suisse l’année dernière, égraine une feuille de protocole plutôt longue comme le bras : « Dans la discrétion la plus totale, SEM Félix Antoine Tshisekedi est annoncé en des rendez-vous avec plusieurs personnalités politiques du Royaume de Belgique, celles de l’Union Européenne, des Envoyés spéciaux de plusieurs Chefs d’Etat et de gouvernement, des Ambassadeurs et plénipotentiaires qui sont accrédités auprès de l’Union Européenne, des Ministres et des hauts fonctionnaires de la Hollande notamment de la Haye (Cour Pénale Internationale) qui fait partie du Benelux ».

Vrai ou faux ? En tout cas, le contexte bien particulier de la RDC et l’ambiance bien morose du covid-19 détonnent, avec une particularité soulignée, avec un tel voyage qui suscite bien d’interrogations bruyamment silencieuses dans les salons capitonnés de Kinshasa la curieuse. Surtout qu’il ne s’agit pas d’une première.

L’année dernière, en effet, Félix Tshisekedi s’était offert un premier « voyage privé » mystérieux à Washington. Bien que littéralement pour un aller-retour.

Le genre de virées donc qui font dresser les oreilles à Kinshasa. Surtout au regard de l’activisme particulier de certaines chancelleries ces derniers temps. Un activisme qui a vu exceller, curieusement, des diplomates européens (Bxls est la capitale de l’Europe), mais surtout de Mike Hammer, le plus américain des ne Kongo. Enfin, un activisme qui n’a laissé personne indifférent… autant que ce « séjour privé » qui va encore faire jaser…

JEK

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