LE SCANDALE DE MATADI ET LES MŒURS DES POLITIQUES CONGOLAIS

Il faut que les problèmes arrivent pour qu’on se lance dans la quête des solutions. Outre cet aspect, les problèmes qui émergent dans les sociétés humaines dans tel ou tel autre domaine ou secteur sont symptomatiques des hiatus dans ces secteurs. Des problèmes qu’il sied d’identifier et aux quels s’attaquer ou proposer des remèdes. Que nous enseigne, par exemple, le scandale sexuel survenu au gouvernorat de la province du Kongo Central impliquant le vice-Gouverneur Justin Luemba et Mimi Muyita  l’assistante du Gouverneur, Atou Matubuana ?

Bien sûr, des débats dans tous les sens se font déjà sur la compréhension des raisons en vertu desquelles les vidéos du scandale ont été diffusées via les réseaux sociaux. Des débats qui font penser à un guet-apens dans lequel serait tombé le vice-Gouverneur de la part de son titulaire qui verrait du mauvais œil la relation entre son assistante et le vice-gouverneur. Néanmoins, il reste non moins vrai que ce scandale pose la problématique des mœurs des politiciens congolais. Dans les quartiers et avenues de la capitale Kinshasa, en effet, tout comme dans l’arrière-pays, il n’est pas rare d’entendre des anecdotes où il est question des turpitudes sexuelles des politiciens congolais qui entretiennent des liens extra-conjugaux ou qui conquièrent des jeunes dames et demoiselles des quartiers kinois comme le très connu quartier Bon Marché dans la commune de Barumbu où des ministres partiraient à la conquête des filles de joie. Des députés nationaux comme provinciaux, des sénateurs, des officiers de l’armée et de la police, des membres des services de renseignements, des mandataires de l’Etat et autres autorités provinciales sont réputés comme livrés à la concupiscence.

Ces politiques ou cadres congolais divers ont en commun les hautes études réalisées qui leur ont donné des diplômes supérieurs ou universitaires. Mais en versant dans la débauche, ils montrent qu’ils ont un problème d’éducation de base. Certains incivismes managériaux de la part de ces cadres congolais seraient explicables par leur opiniâtreté à entretenir des liens extra-conjugaux avec des dames et demoiselles pour l’entretien desquelles ces cadres se livreraient aux magouilles. D’où l’impérieuse nécessité de réhabiliter et de vitaliser l’éducation de base au ras de familles et des églises dont l’apport dans la formation morale de la nation  doit être renforcée. Désormais, l’on doit responsabiliser les familles au sein desquelles les enfants successeurs des ainés et parents doivent être instruits. En parlant des familles, l’on doit se focaliser sur la formation des parents qui doivent dispenser une bonne éducation aux enfants, particulièrement à la maman qui passe plus de temps avec les enfants. N’est-il pas déjà établi qu’une femme bien éduquée est le gage de l’obtention de bons citoyens dans la nation ?

Il est possible qu’à côté des familles, les écoles soient bien mises à contribution. Et l’on doit, pour ce faire, inscrire dans les programmes scolaires, des cours à caractère moral et civique à forte pondération pour façonner dans le sens du devoir et de la probité morale la jeunesse.

Etre expert dans un tel ou tel autre domaine pour gérer les secteurs de vie sociétale a montré ses limites avec la pandémie ou le foisonnement des cas des cadres immoraux et inciviques pour qui la politique est une opportunité de vedettariat et d’enrichissement facile, rapide et illégal. L’expertise a aussi ceci de dangereux que les cadres simplement experts peuvent justement se servir de leur expertise pour voler le pays sans laisser des traces et le maintenir mal en point. Il faut, ainsi donc, adjoindre à l’expertise de la probité morale pour façonner la bonne moralité des cadres tout autant que « la science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Cela entre même  dans le cadre du changement des mentalités, condition sine qua non d’une bonne gérance du pays par ses cadres et d’un bon comportement des Congolais où qu’ils vivent de par le pays pour un renouveau dans le pays de M’zee Kabila.

Yvon RAMAZANI

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