RDC-UE : l’heure doit sonner pour des relations normales et équilibrées

Fini l’époque de la bastonnade contre la RDC et ses officiels motivée par des perspectives cavalières et impérialistes. Ceux qui se sont crus libres de sanctionner la RDC et ses officiels sans s’en tenir à la Charte de Nations unies et aux règles de la diplomatie et du droit international devront, désormais, compter avec la nouvelle classe politique congolaise qui ne jure que par des relations normales et équilibrées entre les puissances étrangères et le pays de Kimpa Vita.

En effet, faisant sienne la règle de la réciprocité en diplomatie, l’exécutif congolais a, depuis jeudi 27 décembre 2018, donné un délai de 48 heures à l’Ambassadeur de l’Union européenne(UE), en RDC pour quitter le territoire congolais. A la base de ce sursis, le renouvellement par Bruxelles le 10 décembre 2018 des sanctions prises en 2016 et en 2017 contre 14 personnalités politiques congolaises au nombre de qui Emmanuel Ramazani Shadary. C’est le patron de la diplomatie congolaise, Léonard She Okitundu, lors de la rencontre dans les locaux du ministère des Affaires étrangères à laquelle ont été conviés les diplomates occidentaux parmi lesquels le Chef de mission de l’UE, le Belge Bart Ouvry, qui s’est lui-même chargé d’annoncer cette mesure congolaise de rétorsion.

Stigmatisant dans son mot pour la circonstance « des sanctions infligées unilatéralement par le Conseil européen à d’éminentes personnalités de la RDC », She Okitundu, martelant d’une voix tendue, a expliqué que « Cette mesure sanctionne, d’une part, le comportement répréhensible de l’intéressé et, d’autre part, s’inscrit dans le cadre de la réciprocité ». Pour le ministre congolais, le plaidoyer pour la levée des sanctions européennes patiemment engagé est demeuré sans effet et le renouvellement de ces sanctions pour une nouvelle année décidé le 10 décembre 2018 par l’UE n’a rien arrangé à la situation.

A l’origine, dans le giron d’une UE où l’heure était à l’intimidation de tous les officiels congolais qui infligeaient des fiascos aux manifestations des structures fantoches et opportunistes à qui la mission de matérialiser une révolution de couleur contre le régime congolais avait été confiée pour les pousser à laisser faire les manifestants, des débats initiés par la Belgique se réalisaient pour voler au secours des manifestants et assurer le succès à leurs tentatives de déchéance forcée de régime Kabila. Des noms des personnalités à intimider ont été transmis, selon des sources dignes de foi, par le responsable de l’Ongdh, Asadho, Jean-Claude Katende. Tous ceux qui se sont montrés vaillants pour défendre le régime Kabila contre les vagues des initiatives pour sa déchéance forcée se sont vus sanctionnés. Même si finalement les sanctions européennes et américaines n’ont pas permis d’avoir le résultat escompté. Joseph Kabila est resté au pouvoir et ne va en partir qu’après la présidentielle prévue pour ce dimanche 30 décembre.

USA et UE ont été désarçonnés et, malgré l’absence des résultats espérés, les personnalités sanctionnées sont restées fidèles à Joseph Kabila et la chute forcée du régime n’a pas été effective, les deux puissances occidentales ont maintenu leurs sanctions. Même après la publication du calendrier électoral du 5 novembre 2017, son acceptation par l’ensemble de la communauté internationale, les signes certains de la tenue des élections et de l’alternance, notamment, la reconstitution du fichier électoral, le vote des lois en rapport avec les élections et, surtout, le choix du dauphin par Joseph Kabila, les USA et l’UE ont maintenu leurs sanctions. Sans doute, ils s’attendaient à en tirer profit dans le cadre de la poursuite de leurs autres objectifs dont influencer ou renverser au besoin le processus électoral congolais.

Reste à voir comment l’UE va réagir à cette mesure de réciprocité congolaise. Quoiqu’il en soit, rien ne vaut des relations normales et équilibrées entre la RDC et l’UE qui ont intérêt à se parler pour un nouveau départ dans leurs relations. Surtout comme le temps a changé, apportant de nouveaux défis qui imposent une certaine rupture avec les anciennes méthodes procédant des seules logiques néocolonialistes. Car, si vraiment ces sanctions n’étaient motivées que par le souci européen de voir la RDC organiser des élections en vue de l’alternance au sommet de ce géant d’Afrique, elles n’ont plus leur raison d’être avec la tenue des élections ce dimanche 30 décembre.

Samy BOSONGO

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