SINDIKA DOKOLO, LE ‘’BLANCHISSEUR’’ DES DOS SANTOS EN RDC ?

Danois d’origine congolaise, Sindika Dokolo est revenu dernièrement à Kinshasa après plus de dix années de vie à l’étranger (exil ?) ayant pour base Luanda (Angola) à cause, manifestement, de son mariage avec la fille du Président angolais Dos Santos. Sindika Dokolo qui, ces dernières années, s’était montré particulièrement offensif en politique contre le régime Kabila, disait venir, non seulement apporter son appui à l’éclosion de la démocratie à travers son mouvement dit citoyen, « Debout Congolais », mais aussi pour explorer des opportunités d’investissement.

Lors d’un passage sur la radio kinoise Top Congo Fm, ce fils de l’ancien banquier et magnat zaïrois Dokolo Sanu faisait état de gros investissements qu’il comptait consentir. Normal alors, dira-t-on à l’époque, qu’il ait trouvé portes-ouvertes à la présidence de la République jusqu’aux appartements du chef de l’Etat en personne. Mais les dernières publications dites « Luanda Leaks » sur sa fortune et celle de son épouse viennent subitement jeter la lumière sur un autre visage de ce personnage pour le moins fuyant et dont personne, dans son pays d’origine, ne maîtrisait vraiment l’origine de cette grosse fortune alors qu’à sa mort, son père n’avait légué à sa progéniture qu’un modeste empire immobilier pouvant générer juste quelques rentes de loyers.

A 47 ans, en effet, ce passionné des arts aura su couvrir son vrai visage et l’étendue de ces points d’intervention qui vont du diamant au pétrole en passant par la brasserie, la cimenterie, l’immobilier, etc. des points d’intervention qui lui ont procuré une telle influence pécuniaire qu’il s’est vu approcher par des lobbies polito-affairistes occidentaux et congolais pour tenter l’aventure du pouvoir en RDC. Aujourd’hui, Sindika Dokolo – du moins en attendant qu’il prouve le contraire de la sommes d’accusations qui pèsent sur lui – devra la jouer ferme pour rassurer toute cette jeunesse désabusée, qui a naïvement cru en lui et en ses intentions. « Comme ses œuvres d’art qui lui ont servi de couverture, Dokolo, sentant le vent tourner, a tenté de rappliquer sur sa RDC natale où il a voulu se servir de la couverture politique pour délocaliser ses louches affaires », commente un ancien de Luanda.

Sinon, poursuit-il, « on n’expliquerait pas autrement ce come-back subit dans son pays seulement maintenant, alors qu’il avait fait l’objet d’une condamnation à Kinshasa en juillet 2017 dans une affaire de spoliation des biens meubles et immeubles » (ndlr : Affaire Kusuamina Vs Dokolo au Tripaix de Kasa-Vubu : http://congovirtuel.org/2366-2/). En tous cas, le nouveau jour sous lequel il apparaît aujourd’hui doit avoir fait réfléchir sérieusement, non pas seulement dans les couloirs de la présidence, mais aussi et surtout auprès de tous ceux qui s’attendaient à des intentions saines de la part de Sindika Dokolo.

Empêtré déjà dans des dossiers judiciaires avant d’être littéralement englouti dans cet ouragan des Luanda Leaks, les perspectives immédiates doivent lui être bien sombres.

Avant de quitter définitivement Kinshasa dans les années 1998, Sindika Dokolo était sociétaire de l’Association des jeunes entrepreneurs du Congo (AJEC) qui réunissait, pour la plupart des cas, des fils d’anciens bonzes du régime mobutiste engagés dans les affaires et même dans la politique. Il y avait, notamment, les Olivier Kamitatu, Jean-Pierre Bemba, jean Bamanisa, etc. C’est à la dissolution de cette association par le ministre de l’intérieur de l’époque (et pour des raisons non élucidées à ce jour) que la plupart de ces sociétaires vont quitter Kinshasa.

Certains, comme Olivier Kamitatu et JP Bemba, des amis d’enfance, vont se retrouver dans la rébellion du MLC, tandis que Dokolo va se blottir dans la douillette proximité de sa riche belle-famille à Luanda. A l’avènement de Joseph Kabila au pouvoir, Sindika Dokolo initie et obtient un rapprochement avec lui. Jusque dans les années 2012 lorsqu’il produit un almanach pour la méga exposition d’arts contemporains à Luanda et propose de le faire dédicacer par le Président congolais.

Joseph Kabila décline la sollicitation, estiment qu’il n’a pas à offrir le prestige de la personne de chef de l’Etat qu’il est à un exposé d’un fils du pays qui va attirer les phares du monde sur un autre pays. De là partira une fronde politique qui, cependant, suscitera un intérêt plutôt marginal à Kinshasa…

JEK

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