Ruses et alibis pour ravir la primature au FCC

L’application de la Constitution en RDC est tributaire de l’intérêt qu’on y porte. Quand Joseph Kabila a été vomi par les Occidentaux impérialistes pour souverainisme et adoption des pays du Brics, l’exigence du respect de la Constitution a été brandie parce que les tenants de cette exigence y ont vu le moyen efficace de se débarasser adroitement du successeur de M’zee sans qu’on ne crie à une ingérence néocolonialiste. Les apologistes et larbins occidentaux trouvaient des arguments faciles du type populiste ou intoxicateur voire sophiste pour dissimuler la vraie raison de l’objectif impérialiste. Pourtant dans d’autres pays de la région, il a été procédé aux référendums et révisions constitutionnelles pour lever la limitation à deux des mandats présidentiels sous l’œil myope voire complice des Occidentaux.

Le plus curieusement du monde, l’on s’applique à violer la Constitution quant au chapitre de la désignation et de la provenance du Premier-ministre, matière que règle si bien et sans appel l’article 78 de la Constitution. Pas plus tôt que le mercredi 8 mai 2019, dans leur déclaration à Kinshasa, les forces du progrès de l’UDPS ont invité, alors que le pays est dans la fièvre de l’attente de la nomination du Premier-ministre et qu’à ce sujet beaucoup d’eau a déjà coulé et coule sous le pont, le Président Félix Tshisekedi à être vigilant par rapport à la coalition entre le Front commun pour le Congo (FCC) et le Cap pour le changement (Cach). C’est à laisser penser que la coalition va priver Fatshi de la jouissance de ses attributions, compétences ou prérogatives ou l’entraver de quelque manière. Si l’on se fie à l’affirmation de Sébastien Luzayadio, Président de  cette branche de l’UDPS, « Les forces du progrès demandent au Président de la République de prendre  en compte les résolutions des forces politiques alliées de l’UDPS, lui réclamant la primature, au regard de leurs accompagnement et apports aux côtés de l’UDPS ». Ces forces alliées ont-elles aidé l’UDPS ou le Cach à grappiller la majorité de sièges au Parlement ?

Il s‘agit, en définitive, d’une demande sans équivoque au Chef de l’Etat de marcher sur les droits constitutionnels du FCC qui a la majorité au Parlement à s’en tenir aux résultats officiels des élections du 30 décembre 2018 publiés par l’institution attitrée et habilitée qui est la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Une demande qui laisse comprendre que ces forces ainsi que les alliés de l’UDPS croient que quand on est chef de l’Etat, on peut se permettre de diriger la RDC selon son libre vouloir, allant même jusqu’à ignorer des procédures définies par la Constitution sur telle ou telle autre matière. Voilà la prise de tangente ou la dérive dictoatoriale à laquelle ils incitent le Président de la République qui, à s’en tenir à sa déclaration de Windhoeck sur la question du Premier-ministre, semble abonder dans ce même sens. Sans perdre de vue, les mauvais conseils des Occidentaux, au nombre desquels, Emmanuel Macron qui, à Nairobi en marge de One Summit Planet, a conseillé à Fatshi de prendre son indépendance vis-à-vis de Joseph Kabila en cet instant de formation du gouvernement. Faut-il donc rejeter la Constitution et utiliser d’autres logiques rien que sur cette question de nomination du Premier-ministre vu que Fatshi n’a pas eu la majorité au Parlement ? Les extrémistes de tout bord s’emploient à faire violer la Constitution à Fatshi et les experts et conseillers ne semblent pas l’aider à n’appliquer que la Constitution, la seule option suffisante et satisfaisante.

La coalition anéant-elle l’apport ou le poids des parties formatrices de la coalition ? Ce ne sont même pas des évocations républicaines qui peuvent justifier la non nomination d’un  cadre du FCC à la primature et arborer ou exploiter le mauvais passé managérial de certains cadres du FCC ne suffit pas pour escamoter la primature au FCC. C’est la raison, et non les sentiments sous n’importe quel prétexte, qui peut ériger la paix et la cohésion en RDC. Et l’UDPS devrait faire attention pour ne pas payer les frais de son passé où elle a excellé dans la diabolisation à outrance de la Majorité présidentielle au point que ses militants qui s’opposent à la nomination d’un cadre du FCC à la primature ne reprennent que des arguments faux autrefois utilisés par les cadres de l’UDPS dans leur élan d’accéder au pouvoir. Il sied alors de faire comprendre à ces militants que tous ne sont pas mauvais au sein du FCC (tous sont-ils bons dans l’UDPS ou Cach ?) et que c’est en vertu de la Constitution qu’on doit appliquer, sans autre forme de procès ni de considération, que la primature doit revenir au FCC. Malheureux que certains cadres du Cach, nonobstant la coalition FCC-Cach, tiennent toujours un discours de diabolisation dans l’espoir d’instrumentaliser une certaine fraction du peuple afin de mettre le pays en ébullition si un cadre du FCC est nommé Premier-ministre par Fatshi. La coalition ne donne pas le droit au Cach d’aliéner les droits du FCC qui n’a pas besoin de la coalition  pour réclamer la primature et qui ne se sert pas de la coalition pour réclamer des postes du ressort exclusif des attributions, compétences et prérogatives constitutionnelles du chef de l’Etat.

Samy BOSONGO

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