RDC/VOIRIE A KINSHASA : MÉSENTENTE ENTRE OVD, BTC ET OFFICE DES ROUTES

Sur plusieurs chantiers de voirie dans la capitale, l’OVD et l’entreprise ADI Construction opèrent dans une sorte de vase clos, en dehors du BTC et de l’Office des routes censés réaliser des études de qualité pour assurer une longévité aux chaussées et autres ouvrages en réalisation. Au gouvernement et à la présidence de la République d’ouvrir l’œil.

Depuis quelques semaines, les kinois assistent à la multiplication des chantiers de réhabilitation de la voirie urbaine. Les travaux sur plusieurs axes routiers sont exécutés par l’Office des voiries et drainage (OVD) qui en fait sous-traiter quelques-uns par la société ADI Construction.

Ces travaux sont censés être suivis par le Bureau technique de contrôle (BTC) chargé, entre autres, du contrôle technique et financier, en cours d’exécution ainsi que la contre-expertise obligatoire des études et des travaux de génie civil réalisés pour le compte du gouvernement et des entreprises publiques ; et de l’Office des routes dont le rôle est, entre autres, d’assurer, au moyen de son laboratoire national des travaux publics, l’exécution des études et des travaux d’entretien, d’aménagement, de modernisation et de construction des routes d’intérêt général, ainsi que des ponts, bacs et autres ouvrages d’art.

 

Les misères de l’Office des routes

Ces deux derniers intervenants ont ainsi la mission de suivre l’exécution de tous les travaux pour leur garantir la meilleure qualité possible. Cependant, au terme d’une série de descentes sur terrain, il s’observe une certaine mésentente entre, d’une part, l’OVD qui exécute les travaux et, d’autre part, le BTC et l’Office des routes. Les délégués de ces deux organes se plaignent des obstructions dont ils seraient victimes pour l’accomplissement de leurs tâches.

Pour le cas particulier de l’Office des routes censés faire des études préalables sur la qualité des bitumes et des bêtons avant leur application sur terrain, les techniciens se plaignent de constater que l’OVD passe outre ces avis préalables et opèrent directement sans attendre. Cette situation a été vécue particulièrement sur l’avenue Université dont le bétonnage a été lancé alors que les résultats des études de qualité n’étaient pas encore livrés.

 

Le BTC pas mieux

Pour sa part, le BTC se trouve quasiment dans l’impossibilité de donner ses avis puisqu’il n’y a personne comme interlocuteur pour traiter avec ses techniciens. La même opacité a été constatée par la plupart des reporters, dont ceux de congovirtuel.org, descendus sur terrain mais à qui les ingénieurs de l’OVD refusent de donner toute explication au motif qu’ils en auraient reçu l’instruction en haut lieu.

Impossible donc de savoir et de comprendre ce qui se passe réellement en termes techniques pour mieux rapporter l’information. Même les fiches techniques habituellement fournis aux journalistes leurs sont refusées, et les reporters se contentent des explications superficielles de certains ouvriers qui les fournissent carrément sous le sceau du secret, craignant de se faire sanctionner.

 

Les ouvriers broient du noir

Ces ouvriers trouvés sur Université, Saïo, Forces, Kabambare, Kabinda, etc. se plaignent des mauvaises conditions de travail qui se sont les leurs. Sur Université par exemple, les ouvriers (temporaires) trouvés récemment se sont plaint de ne pas manger, alors qu’ils sont obligés de travailler sans relâche du matin au soir. Quant à la prime journalière qui leur est versée par un préposé chinois, ils disent percevoir 4.000 Fc alors qu’au moment de leur recrutement, il leur avait été promis 12 dollars par jour.

Il revient alors au ministère de tutelle et au cabinet du Chef de l’Etat d’ouvrir le bon œil pour prévenir la dégradation rapide des chaussées en réhabilitation. Ces travaux, on le sait, font partie du programme d’urgence des 100 jours du Président de la République, Félix Tshisekedi, qui les avaient personnellement lancés le 2 mars 2019.

Jonas Eugène Kota et Giscard Havril

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