Le pardon de Charles Nawej : une grande première et un antécédent politique en RDC

Des voix ont été élevées et des manifestations soldées en un bilan barbare pour montrer au Député Charles Nawej qui, au jugement de ceux qui l’ont reproché, a osé parlé mal du chef de l’Etat lors de son intervention à la plénière du vendredi 7 juin à l’Assemblée nationale sur les ordonnances des nominations du chef de l’Etat sur des entreprises du portefeuille  de l’Etat, en l’occurrence la SNCC et la Gécamines.

Contraint de demander pardon par les combattants de l’UDPS et pour calmer leurs ardeurs vindicatives sans un appel au calme des cadres du parti présidentiel, Charles Nawej a, dans une déclaration diffusée aussi bien sur les réseaux sociaux que des médias en ligne, depuis le samedi 15 juin, exprimé ses plus profonds regrets et sollicité la clémence tant du premier citoyen congolais que de tout le peuple congolais. Ce qui a paru une grande première et un antécédent politique historique en RDC. Des voix réclamaient même que le bureau de la Chambre basse lève l’immunité du député battu en brèche afin qu’il  soit attaqué en justice pour outrage à l’endroit du chef de l’Etat.

A l’époque de Joseph Kabila, un tel scénario n’a jamais été observé alors que les opposants de même que la fraction du peuple sous leur contrôle se donnaient toute sorte de libertés pour injurier, même de façon exécrable, le président Kabila et décrier mêmes ses bonnes actions qu’ils transformaient verbalement, usant de sophismes, d’une méchanceté et d’une désinvolture inouïes, en mauvaises actions. Et lorsque quelques-uns  de ceux qui se donnaient ainsi de la hardiesse et de l’outrecuidance pour s’attaquer à Joseph Kabila se faisaient arrêter, l’on disait que même dans les pays occidentaux, on injurie et critique publiquement le chef de l’Etat. Et cela se vit en effet en France et dans les USA, ces pays de vieille démocratie pris pour modèles en démocratie où Emmanuel Macron est critiqué et caricaturé, de même que Donald Trump sans que cela n’entraîne des réactions du type vécu en RDC après les propos de Charles Nawej.

Pourquoi les mêmes qui s’opposent au point de faire la démonstration de la capacité  de vandalisme et de nuisance volontaires se sont-ils distingués, il y a peu, par des critiques voire des injures contre Joseph Kabila parce que chef de l’Etat d’alors ? Le fabuliste français, Jean De La Fontaine, a, dans une de ses fables, La Bésace, écrit que « L’on se voie d’un œil qu’on ne voit son prochain ». Et la Bible dit en Matthieu 7 : 12 que « Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites le de même pour eux ». Ceux qui ont critiqué et injurié hier refusent curieusement qu’on leur oppose le même traitement aujourd’hui. Avec quel esprit injuriaient-ils et critiquaient-ils alors ? Se croient ou se font-ils spéciaux aujourd’hui quand ils  refusent qu’on leur fasse endurer ce qu’ils ont, hier, fait endurer aux autres ? La démocratie congolaise aurait beaucoup gagné si les débats se sont limités aux idées. Et là, même en retard, il doit être organisé une séance de demande de pardon à Joseph Kabila qui a reçu et reçoit encore des milliards de tonnes d’injures, de calomnies, etc. pour que justice soit faite et qu’il y ait équité. Désormais, l’on devrait apprendre à ne pas se donner des libertés pour parler d’un chef d’Etat en RDC. Même si lui-même ne réagit pas, les siens doivent-ils mettre le pays à feu et à sang estimant que le leur a été injurié ?

Nathan MBISA

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