KONGO CENTRAL : FELIX TSHISEKEDI SOUTIENDRAIT-IL ATOU MATUBUANA ?

Le Président de la République aurait-il confié à Atou Matubuana la mission de rassembler le peuple Kongo ? En tout cas, c’est ce que laisse croire un communiqué publié le 12 juin par son cabinet, communiqué selon lequel Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo lui aurait recommandé d’organiser un « forum sur la paix, la réconciliation et le développement ».

Cette incise du communiqué suscite des interrogations sur cette nième manœuvre du Gouverneur déchu qui, de l’avis de ceux qui suivent le dossier Kongo Central depuis maintenant deux ans, en est là à jouer au trafic d’influence avec le nom du Président de la République. Des principaux notables aux les élus nationaux dont les sénateurs de la province en passant par les chefs des principales et influentes confessions religieuses au Kongo Central (kimbaguistes, catholiques et protestantes), personne n’a été en mesure de confirmer une telle recommandation du chef de l’Etat. « En sa qualité de garant de la nation, Félix Tshisekedi aurait pu formuler cette recommandation à tout le monde directement et non à la seule personne d’Atou Matubuana qui a perdu toute crédibilité et même toute légalité après l’arrêt de la Cour constitutionnelle », nous déclare une de ces notabilités visiblement écœurée. Avec raison, car « personne n’est, aujourd’hui, en mesure de croire que le chef de l’Etat s’est associé avec Atou Matubuana dans son entreprise de violation perpétuelle de la constitution », curieusement sans que personne à Kinshasa ne s’en offusque.

On rappelle, en effet, que sur requête de l’Assemblée provinciale du Kongo Central par son Président, le Dr Anatole Matusila, la Cour constitutionnelle avait déjà rendu son Arrêt d’Interprétation sous R. Const 1171 en date du vendredi 29 mai 2020. La plus haute Cour du pays en cette matière avait établi clairement et notifié au Gouverneur, en date du 6 juin 2020. Ont également été ampliataires les hautes autorités du pays, notamment le Président de la République, ainsi qu’aux greffiers de toutes les juridictions, aux autorités civiles et militaires ainsi qu’aux particuliers concernés. Tous ceux-ci y sont liés et astreints désormais.

Dans son arrêt sus-évoqué, la Cour constitutionnelle avait clairement établi la validité du vote intervenu à l’Assemblée provinciale réunie à l’Hôtel Bilolo de Matadi et qui avait donc déchu le Gouverneur pour immoralité, notamment. C’est dans l’intention délibérée d’entretenir un amalgame dépassé que Matubuana continue à se prévaloir du jugement de la Cour de cassation qui n’a fait que prendre acte du désistement de l’hnorable Lusiama. Celui-ci avait saisi cette cour en appel contre les décisions des juridictions précédentes dans son procès contre une autre députée qui avait porté plainte contre lui.

Pour l’autre volet de l’affaire concernant, notamment, l’Assemblée provinciale et ses différents procès-verbaux des plénières ayant conduit à la déchéance d’Atou Matubuana, le vice-Premier ministre en charge de la Justice avait donné injonction au Procureur Général près la Cour de Cassation de se pourvoir en cassation contre le jugement du Tribunal de Paix de Matadi condamnant Lusiama. Dans la même période, et sur base de graves indices de tripatouillages judiciaires au niveau de Matadi sous l’instigation de qui l’on sait, l’Inspecteur général des services judiciaires avait demandé le transfert de ce dossier à son office sis à Kinshasa.

Par la suite, la Cour constitutionnelle a rendu son arrêt en interprétation et dont on connaît le fond et la forme. Cet arrêt a formellement été notifié au Gouverneur Matubuana en date du 6 juin 2020. Et le Gouverneur devait démissionner au plus tard le 9 juin dernier.

A défaut de l’avoir fait, l’opinion des Ne Kongo veut que Matubuana jouisse d’appuis particulièrement solides au niveau de Kinshasa pour ainsi fouler au pied les décisions de justice dont la clarté n’appelle aucun doute. Les ne Kongo en appellent ainsi à une clarification de la haute hiérarchie de l’Etat sur cette situation qui continue de diviser le Kongo Central et de priver ainsi tout le pays des recettes issues de son bon fonctionnement.

Sans quoi, conclue-t-on ici, « les rumeurs de connexions pourraient être confirmées ».

JEK

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