ELECTIONS EN RDC : QUAND WASHINGTON SOUFFLE LE CHAUD ET LE FROID

Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), se prépare à accueillir, du 13 au 15 mars prochains, l’émissaire du Président américain Donald Trump. Tibor Nagy, parce que c’est de lui qu’il s’agit, est le secrétaire d’Etat adjoint des Etats-Unis  aux affaires africaines. Cette mission en RDC devra le conduire également dans d’autres pays de la région des Grands Lacs ainsi qu’au Cameroun de Paul Biya.

Cependant, avant son périple, le missi dominici de l’Etat américain s’est confié au magazine francophone Jeune Afrique. Dans ses déclarations, monsieur Afrique de la maison Blanche a fait quelques confessions, parmi lesquelles  il reconnait que « la République démocratique du Congo a organisé la meilleure de toutes les élections de son histoire. » Et de poursuivre : « pour moi, c’est très cohérent. Des millions de Congolais se sont rendus aux urnes de bonne foi. La majorité des candidats eux-mêmes a participé aux élections de bonne foi, en dépit de ce que disent les analystes… C’est probablement la meilleure (élection) que le Congo ait jamais connu jusqu’à maintenant… »

Aux yeux de l’opinion, cette déclaration contraste avec la panoplie de sanctions infligées  à Corneille Nangaa, Norbert Basengezi et à Marcellin Mukolo Basengezi, respectivement Président, vice-Président et Conseiller du patron de la Commission électorale nationale indépendante en charge des nouvelles technologies. Nul n’ignore que ces personnalités sont les hommes orchestre même de ces élections organisées par le régime de Joseph Kabila, ancien Président de la RDC, et qui ont porté à la magistrature suprême un candidat du principal parti de l’opposition, à savoir Félix Antoine Tshilombo Tshisekedi. Un paradoxe qui étonne plus d’un à travers le monde.

Un double langage qui cache bien des choses. En lieu place de saluer, d’encourager  le travail abattu, premièrement par le Gouvernement congolais, qui a financé sur fonds propres ces élections et deuxièmement de féliciter le travail de la Ceni qui a organisé ces élections, les Usa ont par contre préféré infliger injustement des sanctions aux artisans même de ces meilleures élections dont se félicite Tibor Nagy. D’où la question de savoir, quel serait alors le fondement de ces sanctions  si, d’un côté, l’on qualifie de meilleures les dernières échéances et, de l’autre, l’on brandit des sanctions contre ceux qui ont permis à ce que ces élections soient non seulement effectives mais aussi meilleures ?

Pour plusieurs observateurs, la réponse à cette question n’est pas à chercher loin. Les Usa n’ont jamais digéré le fait que Joseph Kabila, pendant son dernier mandat, s’est plus ouvert à la Chine qu’à l’Occident, particulièrement les USA. La signature des contrats avec la Chine, contrats lui ont permis de réaliser différentes promesses faites aux populations congolaises lors de la campagne électorale des élections du 28 novembre 2011, voilà la goutte d’eau qui a débordé le vase de l’acharnement contre Kabila et tous ces acteurs qui l’ont accompagné dans la gestion du pays.

Et ce n’est pas tout. La promulgation du nouveau code minier, qui donne des avantages à l’Etat congolais en vue de son développement et de l’amélioration des conditions de vie des congolais, rentre dans ce chapitre.

Par Tibor Nagy, qui tient à rencontrer le Président de la RDC nouvellement élu, le pays de l’Uncle Sam veut tout simplement chercher à faire fléchir le nouveau locataire du Palais de la Nation pour qu’il réexamine la nouvelle loi sur les minerais congolais. C’est à cette même condition que les USA entendent coopérer avec le nouveau régime établi au Congo de Lumumba.

Giscard Havril

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