LA RDC EN DANGER DU RWANDA, SILENCE EN OCCIDENT

Alors que des bruits de bottes résonnent au Rwanda avec une nouvelle rébellion, à Kinshasa on s’interroge sur le deux poids-deux mesures des occidentaux. D’une part, en effet, l’on assiste à un silence assourdissant face à la situation au Rwanda qui pourrait aboutir à la déstabilisation de la RDC et l’ensemble de la région ; de l’autre l’on joue carrément au pyromane pour des interventions armées dans ce pays tout en émettant des craintes hypocrites sur ce que cela entrainerait quant à la stabilité de la même région.

Après les bruits de bottes évoqués plutôt en pointillés dans les réseaux sociaux au sujet d’une nouvelle rébellion qui aurait vu le jour au Rwanda contre le pouvoir de Paul Kagame, les nouvelles se font plus précises, depuis le début de la semaine. L’on perle, en effet, d’un nouveau mouvement politico-militaire rwandais au sigle sans précision de MRCD.

Un mouvement né d’une alliance entre le PDR de Paul Rusesabagina présenté comme son Président, le CNRD de l’ex-Fdlr Wilson Irategeka qui en est le vice-Président ; et le RRM, un ex-RNC qui est le 2ème vice-Président du nouveau mouvement MRCD.

Les nouvelles disponibles font déjà état d’incursions armées en territoire rwandais, ce qui serait à la base des frictions évoquées actuellement entre Kigali et Bujumbura où serait établie la base-arrière de ce mouvement armé. Dans tous les cas, cependant, les informations sur la situation au Rwanda sont, à ce jour, assez fragmentaires et ne permettent pas une meilleure lisibilité de cette situation.

En République démocratique du Congo, cette situation est, cependant, suivie avec grande attention doublée d’une certaine inquiétude quant à la stabilité de ce pays qui a toujours souffert des déflagrations chez ses voisins, la plus grave à ce jour ayant provenu du Rwanda voisin en 1994. Une déflagration dont la RDC continue de souffrir encore à ce jour.

Mais l’inquiétude, sur cette rive du Lac, c’est surtout ce silence qui s’observe au sein de la communauté internationale – lire « en occident » – qui, ces derniers temps, ne cesse d’exprimer des craintes quant aux conséquences qui découleraient d’une action militaire en RDC. Même les médias occidentaux, en dehors peut-être de BCC, qui évoquent largement l’idée d’une intervention militaire pour déboulonner Joseph Kabila se montrent subitement aphones quant aux conséquences qui pourraient découler d’une explosion d’affrontements au Rwanda. Ceci est d’autant plus inquiétant qu’en raison de la faible superficie de ce pays, la déflagration peut très facilement atteindre les pays voisins et occasionner cette fameuse déstabilisation de la région que l’on ne semble craindre que si la déflagration venait de la RDC, mais sous l’instigation des pyromanes occidentaux.

Kinshasa a, en tous, toutes les raisons de suivre de près la situation au Rwanda où le pouvoir en place s’est déjà clairement prononcé à ce sujet. En effet, lors de la sortie d’une nouvelle promotion de jeunes officiers formés au camp Gako, Paul Kagame a prévenu que son armée, bien formée, est préparée à faire face à «  toute situation inattendue  ».

Pas d’équivoque possible sur ce qu’il entendait par ces termes. Pas d’équivoque non plus sur l’écho de cette déclaration qui a résonné aux quatre coins de l’Occident. Au camp de Gako, en effet, sont basés plus de 400 soldats américains.

L’on peut ainsi légitimement s’interroger sur cette situation deux poids-deux mesures des occidentaux sur la situation dans la région centrale d’Afrique et, particulièrement, dans les Grands Lacs. D’une part, en effet, l’on assiste à un silence assourdissant face à des bruits de bottes qui pourraient aboutir à la déstabilisation de la RDC et l’ensemble de la région ; de l’autre l’on joue carrément au pyromane sur des interventions armées dans ce pays tout en émettant des craintes hypocrites sur ce que cela entrainerait quant à la stabilité de la même région.

PDM

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