COUR CONSTITUTIONNELLE : BENOIT LWAMBA VICTIME DE FAUX (les preuves)

C’est notre confrère « actu30.info » qui dit le fin mot de la saga sur la vrai-fausse démission du Président de la Cour constitutionnelle. Le pot-aux-roses c’est que Benoit Lwamba Bindu, actuellement aux soins à l’étranger, a été victime d’une imitation de sa signature sur des lettres de démission lui attribuées.

Le confrère, qui cite des sources proches du Président de la haute cour, révèle que tout s’est joué le 10 juillet lors d’une plénière des juges qui traitaient d’autres affaires. Ils sont saisis d’une lettre de démission, attribuée à leur Président et collègue, par le Procureur général près ladite Cour, Jean Paul Mukolo Nkokesha récemment nommé par le Président Tshisekedi. Le document est présenté par le Secrétaire des plénières, également Directeur de cabinet du Président Lwamba.

C’est le Président intérimaire Funga qui s’empresse d’en informer ses collègues. Et toutes affaires cessantes, la plénière en prend acte à travers un procès-verbal rédigé sur-le-champ.

Saisi de cette supercherie de Bruxelles où il séjourne, Benoit Lwamba adresse, le même 10 juillet, à ses collègues une lettre de démenti en leur faisant savoir qu’il s’agit d’une rumeur. Ce démenti fait alors l’objet, le même jour, d’une tentative de disqualification par la publication d’un document présenté comme étant sa lettre de démission. Et le samedi 11 juillet, le Directeur de cabinet de Lwamba revient à la charge, sur demande de ce dernier, pour confirmer que son chef n’a pas démissionné.

On en était donc là quand actu30.infos a apporté, ce dimanche, ce nouvel élément que congovirtuel a pu recouper. Nos sources renseignent, en effet, qu’après comparaison, il s’est dégagé une nette différence entre la signature apposée sur la prétendue lettre de démission et celles d’autres documents signés par Lwamba Bindu.

Les indices de faux décelés par congovirtuel.org

Par ailleurs, des analyses faites par congovirtuel sur les différents documents attribués à Benoit Lwamba ont permis de révéler plusieurs anomalies qui consolident la thèse de faux en écriture et usage de faux. A titre illustratif, on retient qu’au niveau de la numérotation des lettres de démissions supposées adressées au Président de la République et aux juges de la haute Cour, les chiffres 06 et 00 sont en caractères gras italiques différents du reste des documents. La numérotation de la lettre dite adressée au chef de l’Etat est curieusement floutée, alors que même sur des copies, le reste du document est totalement clair.

Autres indices, le style même des textes qui est loin de correspondre à une personnalité de la trempe de Lwamba Bindu. Celui-ci dispose, en effet, d’un secrétariat administratif suffisamment aguerri pour ne pas commettrre de telles légèretés. A l’exemple de cette formule finale « Très haute considération » trop simpliste et trop plat quand on s’adresse à un chef d’Etat.

Il est donc clair que le Président de la Cour constitutionnelle a fait l’objet d’une vaste manipulation avec, apparemment, le concours du Procureur général près la haute Cour. En effet, les observateurs ne s’expliquent pas comment une correspondance adressée aux juges pouvait passer par les services du Procureur général.

Et aussi rocambolesque, et même invraisemblable, que cela peut paraître, on est manifestement en présence d’une entreprise criminelle en bande organisée. Car, au-delà des juges, c’est toute l’opinion qui a été embarquée dans cette opération à travers les médias. Particulièrement Jeune Afrique qui a publié, dans la même encablure de temps, un article plutôt surprenant avec des détails suspects impliquant la personne même du Président de la République. Le scénario, du reste largement évoqué avant cet article par des inconditionnels de Fatshi, voulait que Benoit Lwamba avait déjà exprimé au chef de l’Etat son souhait de démission au motif qu’il faisait l’objet de pressions. Des pressions qui viendraient même du FCC, la famille politique qui lui est attribuée.

Seulement, entre un souhait et un acte, il y a bien tout un monde. Et toutes choses restant égales par ailleurs, le scénario aura manqué de réalisme en tentant d’opposer un Lwamba qui, flanqué dans le camp du FCC, est censé être, par sa position, un rempart des kabilistes. Scénario mal ficelé aussi par cette curieuse coïncidence entre tous ces faits et l’arrivée de Lwamba à Bruxelles le même 10 juillet. Autant que l’on peut bien se demander comment la démission d’une si haute personnalité pouvait rester secrète durant une semaine – la lettre prétendue date d’une semaine, soit le 27 juin – pour n’être divulguée aux destinataires, qui en prennent tout de suite acte, seulement en l’absence du principal concerné.

Enfin, la question à pose maintenant est : à qui profite ce crime ? En attendant d’y répondre, des sources de la Cour constitutionnelle font savoir que la prise d’acte de cette fausse démission est frappée de nullité, non pas seulement du fait du faux, mais aussi parce que, d’une part, la plénière qui a statué se tenait un jour irrégulier et que le sujet d’était pas préalablement inscrit à l’ordre du jour. Un autre indice de coup monté.

Dossier à suivre

Jonas Eugène Kota

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