RDC : LE FCC RÉPOND AUX PROPOS DE TSHISEKEDI A WASHINGTON

Piqué au vif par les déclarations du Président de la République sur la « megestion » du pays par le passé et son engagement à « déboulonner la dictature qui s’était installée », la plate-forme kabiliste décoche une longue réplique dans laquelle elle rejette ces accusations jugées « tendancieuses » et remet en cause la gestion économico-financière de ces deux derniers mois après avoir rappelé les réalisations antérieures sur le relèvement du cadre macro-économique comme résultats de l’orthodoxie de cette précédente gestion.

Dans une déclaration datée du 8 avril 2019, le Front Commun pour le Congo exprime son désappointement sur des propos tenus par le Président de la République, Félix Tshisekedi, lors de son séjour à Washington. « le Front commun pour le Congo regrette (…) la teneur de certains propos militants tenus par le Chef de l’Etat à l’occasion de cette visite (Ndlr : à Washington), sollicitant l’appui d’une puissance étrangère pour, selon lui, ‘déboulonner le système dictatorial’ en RDC », peut-on lire dans ce communiqué signé par les 18 Présidents des regroupements politiques membres de la plate-forme kabiliste.

 

Le désappointement

Tout en saluant la première visite du Président Félix Tshisekedi aux Etats-Unis ainsi que les perspectives de coopération et de développement entre la RDC et les USA qui en découlent, le FCC estime que « ces affirmations surprenantes mettent (…) gravement en cause l’héritage démocratique ancré dans notre pays depuis 2006 et qui s’est traduit par la toute première passation pacifique et civilisée du pouvoir à la magistrature suprême jamais intervenue en RDC, passation dont le Président de la République est pourtant le bénéficiaire au terme des troisièmes élections libres, démocratiques, pluralistes et apaisées du 30 décembre 2018 ».

Par ailleurs, le FCC « regrette l’approche tendancieuse visant à instrumentaliser les valeurs républicaines telles la lutte contre la corruption et autres antivaleurs en tentant de s’approprier le monopole de leur promotion et de leur préservation, alors qu’elles sont partagées par le FCC depuis l’avènement de la révolution du 17 mai 1997, dans un esprit de concorde, d’harmonie et de continuité des affaires de l’Etat ».

 

Bilan contre bilan

Faisant un survol des acquis de cette lutte par le passé, notamment l’institution de la chaîne de la dépense, le resserrement budgétaire par la gestion sur base caisse, la lutte contre le coulage des recettes publics et le renforcement des réserves de change « initié par son Autorité morale, le Président de la République honoraire Joseph Kabila Kabange, les signataires notent que tous ces efforts ont eu pour résultats « l’amélioration du cadre général de l’économie de 2001 à 2018, ayant permis de ramener le taux d’inflation de 3 à 1 chiffres et le stock de la dette de 12 milliards à près de 6 milliards, pendant que les réserves internationales de change passaient de 26 millions Usd à près d’1 milliard, et que le taux de croissance, jadis négatif, a été jusqu’à frôler les deux chiffres, se situant, pour ladite période, à plus de 5% en moyenne annuelle ».

Considération du FCC : « De tels résultats contrastent sans aucun doute avec la gabegie financière stigmatisée par le Président de la république, sans aucun soubassement probant, au cours de ses diverses communications à l’étranger, notamment celle du 4 avril 2019 devant le « Council on Foreign Relations ». Et le FCC d’ajouter que le Président Tshisekedi oublie « apparemment que c’est grâce essentiellement aux réserves de change qu’il a trouvée lors de la remise et reprise que son programme d’urgence de 100 jours est en train d’être mis en œuvre ».

A l’inverse, le FCC dit constater que « la gestion économico-financière de notre pays, depuis deux mois, non seulement s’est faite en violation de la Constitution et au mépris des textes légaux, mais laisse aussi apparaître des tendances réellement préoccupantes qui devraient faire l’objet de corrections idoines et urgentes par le Gouvernement de coalition dont la nomination du Premier ministre se fait toujours attendre ».

 

Le FCC interpelle Tshisekedi

Manifestement très amère, le Front commun pour le Congo « demande au Président de la République (…), en sa qualité de garant du bon fonctionnement des institutions, de mettre tout en œuvre pour que toutes les institutions nationales et provinciales soient installées et qu’elles deviennent opérationnelles dans l’harmonie ». Tout en réitérant « son engagement à contribuer à la bonne marche de la coalition CACH-FCC, gage de la stabilité et du développement du pays », le FCC « en appelle solennellement et publiquement à une attitude constructive et non conflictogène de tous pour qu’ensemble, nous puissions hisser notre pays, la RDC, à la hauteur des attentes réelles de notre peuple ».

Jonas Eugène Kota

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