Visite de Félix Tshisekedi aux USA : l’hypocrisie américaine à l’oeuvre

« Notre engagement commun envers un Congo plus paisible et plus prospère », tels sont les termes dans lesquels l’ambassadeur américain à Kinshasa justifie la décision du Président Félix Tshisekedi de faire de Washington la première étape de ses voyages en dehors de l’Afrique, dans un communiqué de la semaine du 24 au 31 mars 2019 à Kinshasa. Un communiqué qui aborde la visite dite de travail du 3 au 5 avril 2019 du 5è président congolais. Voyage décrit comme devant permettre d’aborder des questions relatives à la sécurité, à la création d’emplois pour les Congolais via l’attrait de plus d’investissements américains.

D’un point de vue géopolitique, les propos de l’ambassadeur américain sont bourrés d’hypocrisie et de diversion de Washington qui ne veut pas que l’opinion congolaise sache qui il est et ce qu’il fait, en réalité, contre la RDC. Exploitant l’histoire récente de la RDC, il y a lieu de mettre en évidence le combat contre la paix et la prospérité en RDC mené par les USA. Ce sont eux qui instrumentalisé Congolais et pays du rift africain pour créer l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) dont la campagne martiale pour chasser Mobutu sur instigation américaine a donné lieu à l’hécatombe des Congolais et aux pillages de leurs ressources par les peuples des pays du rift africain. Pareil avec les guerres du CNDP et du M23, sans oublier l’insécurité à la fois aiguë et chronique établie à demeure par les autres forces négatives qui exploitent des matières premières au profit des multinationales américaines pour les intérêts desquelles, à peine arrivé au pouvoir, le Président Donald Trump a abrogé la loi Dobb Franck qui exigeait la traçabilité des minerais dont s’approvisionnaient les entreprises américaines. La loi Dobb Franck abrogée, le quitus était donné à ces entreprises d’encourager l’activisme des forces négatives de l’Est de la RDC.

En plus, entre 2015 et 2018 la paix en RDC a été perturbée par la révolution de couleur décidée par Washington contre le régime Kabila depuis août 2014. Les armadas du protocole de cette révolution a créé troubles et confusions en RDC et a entretenu la division sur fonds de conflits en fait des questions politiques entre Congolais. Ce sont encore les USA qui ont pris des mesures économiques et financières contre la RDC sous Joseph Kabila qui se sont soldées par la dépréciation de la monnaie congolaise au point que la parité dollars USD et franc congolais est parti de 920 Fc pour 1 $ à plus de 1650 Fc entre fin 2016 et fin 2018.

Le code minier de juillet 2002 élaboré par la Banque mondiale a privé les Congolais de la jouissance au niveau souhaité des richesses minières de leur pays en dépit de la croissance économique à presque deux chiffres connue par la RDC entre sous Matata Ponyo. Et les multinationales américaines sont du nombre de 7 géants miniers contrôlant 85 % de la production minière congolaise qui s’activent à faire abroger le nouveau code minier plus équilibré de mars 2018 pour les Congolais. Et il y a moult exemples pour démontrer que ce sont les USA en vertu de leur politique impérialiste envers la RDC qui combatent la paix et la prospérité en RDC.

« Cette visite offrira l’occasion d’examiner plus en détail notre intérêt commun à lutter contre la corruption, à respecter les droits de l’homme, à améliorer les services de santé et d’éducation pour le peuple congolais », a, aussi, ajouté l’ambassadeur américain à Kinshasa. Il est un fait archi-notoire que les USA provoque des crises dans le monde dont ils ne savent gérer les conséquences ou les complications. La libye a sombré après la chasse à M. El Kadhafi. La RDC vit un sinistre humanitaire depuis les guerres des rébellions créées par les USA. Outre le cas de Larry Devlin, le chef de la station de la CIA à Léopold ville à qui les USA avaient remis beaucoup de moyens financiers pour corrompre les politiques congolais d’alors afin de leur faire faire ce que voulait l’Oncle Sam, une corruption qui s’est répandue sous Mobutu, l’agent américain, l’on documente la corruption des Congolais et citoyens des pays du graben africain soudoyés par les USA pour fragiliser la RDC pour leur compte. L’Ouganda et le Rwanda sont corrompus pour servir d’Etats-gendarmes des USA dans la sous-région de Grands Lacs.

La politique américaine impérialiste, par essence, est un viol massif et indescriptible des droits de l’homme. Les USA violent le droit de disposer d’eux-mêmes des Congolais en les terrorisant via divers mécanismes et en leur donnant des injonctions pour n’appliquer que les volontés américaines. Il en advient que la classe politique congolaise n’est pas libre de coopérer à sa guise avec la puissance étrangère de son choix. Si elle le fait sans violer aucun principe de la diplomatie ou du droit international, elle se fait attaquer par les USA. Ceux-ci ont fabriqué divers organismes, NDI, Fondation Carter, Forbes, Bloomberg pour orienter insidieusement la politique et l’économie de la RDC. Et Joseph Kabila a été battu en brèche par ces organismes pour avoir tendu la main aux pays du Brics dont la Chine.

Et c’est un secret de polichinelle que Félix Tshisekedi a été invité aux USA pour être influencé voire intimidé en faveur des intérêts américains en RDC où ils perdent du terrain face à la Chine. Mais ces finalités occultes sont cachées par des évoquations attrape-nigauds empreintes de populisme et de démagogie. Martin Fayulu ayant échoué au scrutin présidentiel du 30 décembre 2018, toutes les puissances prédatrices de l’Occident vont se rabattre sur Félix Tshisekedi, le président actuel de la RDC, pour s’assurer leurs intérêts dans le pays de Simon Kimbangu. Tous les arguments qui seront utilisés ne seront destinés qu’à berner une opinion ignorante des mécanismes de domination impérialiste. Jusqu’ici la France et les USA ont donné le ton. La France qui conseille Félix Tshisekedi à prendre ses distances vis-à-vis de Joseph Kabila qui est immunisé contre l’impérialisme et les USA qui multiplient des alibis, exploitant n’importe quoi pour justifier leur rapprochement de Félix Tshisekedi.

Samy BOSONGO

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