100 jours de Félix Tshisekedi : bilan au gré des sensibilités

Du 24 janvier 2019 au 4 mai 2019, 100 jours se sont écoulés depuis   que Félix Tshisekedi a l’effectivité du pouvoir présidentiel en RDC. Qu’il s’agisse des milieux politiques ou non, des intellectuels ou non, l’heure est, dans les murs congolais, à l’évaluation du bilan du 5 ème président du pays de Simon Kimbangu. Un exercice que les Congolais s’imposent de gaieté de cœur étant donné l’énorme espoir suscité par la prise du pouvoir suprême par un opposant et surtout par la mise en œuvre d’un programme d’urgence de cent premiers jours du chef de l’Etat.

Alors que les travaux de réfection routière s’observent ici et là à travers toute la République, mais plus dans la capitale, preuve de l’effectivité de ce programme, il est à rappeler que ledit programme n’a pas repris ou retenu que les travaux d’infrastructure routière. En effet, conçu le 27 février et rendu public le samedi 2 mars 2019, le programme d’urgence des cent premiers jours concerne les secteurs de route, de la santé, de l’éducation, d’habitat, de l’énergie, du transport, de l’agriculture, de la pêche et de l’élévage de même que d’autres actions sectorielles. Fait des tableaux avec des données chiffrées et sources de financements indiquant les liquidités disponibles et celles à pourvoir pour chaque type d’activités retenu en mode d’urgence dans tel ou tel autre secteur, ce programme n’est qu’un avant-goût de l’action quinquennale du chef de l’Etat.

A l’actif de ce programme d’urgence, divers travaux d’infrastructures en maints endroits du pays, des progrès dans la lutte contre l’épidémie de la maladie à virus Ebola, retour graduel de la sécurité dans le Mai-Ndombe et le Nord-Kivu, parachèvement du volet descrispation politique de l’accord de la Saint Sylvestre avec la libération des prisonniers politiques et le retour des exilés politiques, la maîtrise des effets pervers d’une cohabitation mal vécue par la mise sur pied de la coalition FCC-CACH, etc.

Parmi les critiques, l’on note la légère augmentation du taux de change entre le Franc congolais qui est passé de 1600FC le dollar US à plus de 1650 FC le dollar US, le chômage qui persiste et qui aurait même augmenté, l’insécurité persistante à l’Est. Cependant dans un pays dont la gérance est structurée et hiérarchisée par la Constitution et les lois du pays, sans le gouvernement responsable, on ne peut s’attendre à ce que des matières qui relèvent de la compétence des ministères nationaux soient résolus par le Chef de l’Etat dont les compétences, attributions et prérogatives sont clairement définies par la Constitution. Il sied d’attendre la mise sur pied du gouvernement central pour voir des évolutions positives prendre corps. On croit savoir que c’est juste la volonté d’annoncer les couleurs de ce que le pays va expérimenter sous Félix Tshisekedi et pour parer au plus pressé que ce dernier a conçu et lancé le programme d’urgence de cent jours dont les bénéficiaires saluent l’effectivité.

Tous les préalables pour la sortie imminente du gouverment sont réunis avec la constitution du bureau définitif de l’Assemblée nationale qui organisera toutes les activités au sein de l’institution qui a la compétence d’investir l’équipe exécutive nationale. Patience donc et peut-être jusqu’après les 100 premiers jours du gouvernement qui sortira pour évaluer la volonté du changement du nouveau régime dans le sens du testament d’Etienne Tshisekedi, à savoir : « Le peuple, d’abord ». En fait de progrès dans le pays, il ne devrait pas y avoir des acteurs d’un côté et des spectateurs de l’autre, car tous doivent agir, chacun selon ses ressources et compétenbces, pour contribuer au bien-être collectif.

Dans une RDC où les antagonismes sont devenus une valeur et où les gens n’ont plus honte des mômeries, il est à appréhender que la propension à la nuisance de certains porte préjudice à ce bonheur collectif à forger par tous et que les réalisations soient tout simplement niées par les adversaires politiques. On a cru que la négation par défi de bonnes actions d’un dirigeant cesserait avec le départ de Joseph Kabila du pouvoir, mais cette tare congolaise subsiste même après son départ. Ce qui devrait ouvrir la voie à des cogitations plus profondes pour éradiquer ce mal dans l’arène politique congolaise. Réussi de façon brillante ou mitigée, le programme d’urgence de cent premiers jours de Fatshi a, quoiqu’on en dise, le mérite de brandir le symbolisme ou d’afficher la volonté d’agir de ce nouvel occupant de la magistrature suprême. La réussite ou l’échec de ce programme sera, toutefois, de façon objective, apprécié quand les chiffres de réalisations totales, partielles ou nulles seront donnés par des structures habilitées, maintenant que les cent jours sont révolus. Qui vivra verra

Samy BOSONGO

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