INTOX SUR UNE TRANSPLANTATION DES HUTUS A L’EST DE LA RDC

Une fausse lettre attribue à Boshab, alors Président de l’Assemblée nationale, unrapport au Chef de l’Etat sur une mission que celui-ci lui aurait confiée d’implanter des hutus au Sud-Kivu. Rien de plus faux et le document bidonné trahit le montage.

Décidément, la RDC traverse un mauvais temps où tout semble permis, même les coups les plus bas, dans cette course effrénée au pouvoir. Et l’arme central n’est autre que la disqualification de l’adversaire, à tout prix. Une arme particulièrement adulée par ceux qui n’ont pas intérêt à attendre les urnes pour faire valoir leurs arguments. Au nombre de ces coups figure en bonne place l’intox de tous genres, même l’usage de faux documents. C’est le cas de ce nouveau document qui circule dans les réseaux sociaux au sujet d’une transplantation des hutus qui aurait été opérée en 2010 en territoire de Shabunda dans la province du Sud-Kivu.

En fait de document, il s’agirait prétendument attribuée à Evariste Boshab du temps où il était Président de l’Assemblée nationale. Boshab y ferait rapport au Chef de l’Etat sur cette mission de transplantation qu’il prétend avoir réussie, toujours selon cette prétendue lettre.

Mais, comme il existe un Dieu de vérité, les auteurs de cette fausse lettre sont tombés dans le piège des détails. Des détails dans les formules administratives en ce genre de correspondance. Des détails aussi sur les personnalités qui auraient été impliquées dans la démarche, parmi lesquelles un certain Vital Kamerhe présenté comme un « hutu » d’origine, ce qui est faux. D’ailleurs, dans la période à laquelle la démarche aurait été menée, Kamerhe ne faisait plus partie de la famille politique du Chef de l’Etat et ne pouvait donc pas être associé à ce genre de mission si elle avait eu lieu. Pire encore, Kamerhe et Boshab vivaient déjà comme chien et chat et l’on voit mal comment ils pouvaient se retrouver associés dans une mission aussi délicate, au cas, bien entendu, où elle aurait eu lieu.

Mais en ciblant le territoire de Shabunda pour entretenir ce genre d’intox, les auteurs de cette démarche ont bien quelque chose derrière leur tête, de nature à opposer les communautés pour créer de nouveaux conflits meurtriers. Aux congolais de ce coin de ne pas se laisser prendre au piège de cette sordide manipulation.

PDM

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