Contrairement à la rumeur qui s’est répandue jeudi et qui a même été relayée par certains médias, le Premier ministre n’a jamais été renvoyé mercredi dernier de la Cité de l’Union Africaine par le protocole du chef de l’Etat. Ceci pour la simple raison que Sylvestre Ilunga n’a pas effectué le déplacement de la résidence/bureau du Président pour un échange au sujet de l’affaire de son contreseing.
A la Primature on explique qu’ici comme à la Présidence de la République, le protocole d’Etat est au fait de ses obligations en tenant l’agenda du chef de l’Etat ou du Premier ministre. Celui-ci ne peut, donc, pas effectuer tout déplacement vers le Président de la République en dehors d’un rendez-vous formellement pris et confirmé. Et le protocole d’Etat est suffisamment organisé pour diffuser l’information aussi bien vers le chef de l’Etat que vers ses hôtes. Il en est de même avec la sécurité qui surveille toute fréquentation des visiteurs en fonction du journal du protocole.
Par ailleurs, contrairement à l’orientation que l’opinion donne à l’affaire du contreseing, on fait savoir que la communication du Premier ministre sur cette question n’était pas destinée au chef de l’Etat mais à l’opinion publique. Les ordonnances à la base de cette déclaration avaient, en effet, été portées à la connaissance du public par voie de presse (RTNC). Le contreseing du Premier ministre étant un endossement de l’acte concerné et son engagement à en assurer l’exécution, il était de la première importance qu’il en soit préalablement informé.
Par son initiative, le Premier ministre aurait donc voulu signifier sa réserve vis-à-vis de ces documents qui, manifestement, n’avaient été ni proposés par le Gouvernement ni délibérés en conseil des ministres comme le prévoit l’article 81 de la constitution. De même, pour ce qui est de l’article 82 prévoyant des propositions du Conseil supérieur de la magistrature pour la nomination des magistrats du siège et du parquet, il s’avère que l’assemblée générale de cet organe faitier de la justice congolaise ne s’est jamais réunie pour ce faire.
Dans la même déclaration de son porte-parole, il annonçait son intention de rencontrer « de nouveau » le Président de la République « en vue de tirer au clair cette situation préoccupante ». Rencontrer « de nouveau » laisse donc entendre qu’un premier contact avait déjà eu lieu avant la déclaration qui en a fait état.