FLAMBÉE DES PRIX : ACACIA BANDUBOLA COMBATTUE A L’UDPS

La ministre de l’Economie, Acacia Bandubola, fait l’objet de critiques acerbes dans les rangs de son parti politique, Udps. Combattue depuis sa nomination dans le Gouvernement Ilunkamba, elle a même essuyé des huées des combattants de Paris lors du dernier séjour du chef de l’Etat. Ces critiques se font plus virulentes ces derniers temps, surtout dans les réseaux sociaux où elle est accusée d’incompétence.

Tout part de la flambée actuelle des prix sur le marché et qui alimente les pourfendeurs de Bandubola au motif qu’elle serait incapable d’endiguer cette situation. Ces critiques vont jusqu’à citer la ministre de l’Economie parmi ceux qui gêne la réalisation de la vision du chef de l’Etat.

Dans les couloirs du ministère de l’Economie, le discours et bien différent. Sans nier la préoccupation que représente cette situation, on explique que tous les services du ministère font bloc autour de la ministre Bandubola pour trouver des solutions le plus rapidement possible. Déjà l’on rappelle qu’Acacia Bandubola avait reçu les félicitations du Premier ministre Sylvestre Ilunga pour avoir su maîtriser les prix sur le marché pendant la période des fêtes de fin d’année caractérisée souvent par des spéculations diverses.

Un expert du ministère de l’Economie explique que le traitement de la question des prix intègre plusieurs paramètres qui impliquent bien d’autres ministères et services publics en plus du ministère de l’Economie. Dans tous les cas, la RDC est dotée de la loi organique n° 18/020 du 9 juillet 2018 relative à la liberté des prix et à la concurrence. Cette loi a l’avantage de contenir deux matières essentielles, à savoir l’énonciation des principes clairs qui doivent gouverner la fixation de prix et la mise en commun de deux matières relatives au prix et à la concurrence. Face à la flambée des prix observées ces derniers temps, la ministre Acacia Bandubola a tôt fait de battre le rappel de ses troupes pour ramener tout le monde à l’observance des règles.

Plus concrètement, il est rappelé qu’en dehors des prix de l’eau, l’électricité, le transport en commun et le carburant qui sont fixés par le ministère de l’Economie, tous les autres produits sont livrés à la vérité du marché et à la concurrence, mais à condition de respecter les proportions de la loi. Celle-ci stipule, en effet, que le prix de vente d’un produit ne doit pas excéder 20% de son prix d’achat sur lequel il est ajouté le transport, la douane et d’autres frais pour ce qui concerne les produits importés.

 

D’où vient la surchauffe des prix ?

Pour le cas de la flambée des prix actuelle, l’on fait savoir qu’elle est consécutive à plusieurs facteurs qui ont affecté les principaux produits de consommation courante. Ces facteurs sont le taux de change, les conditions climatiques, les sanctions contre les opérateurs économiques et la détérioration des infrastructures routières. On indique, en effet, que la décote observée sur le taux de change a conduit à la spéculation des prix pour les importateurs. Ayant effectué des importations au taux de change de 1.650 Fc/dollar, ils se retrouvent sur le marché avec un taux de 1.720Fc/dollar, ce qui a conduit à des anticipations et des spéculations sur les prix.

D’autre part, il a été constaté que les conditions climatiques ont affecté la production du sucre par l’industrie locale qu’est la sucrière de Kwilu Ngongo. Cette entreprise a connu une chute de récolte de la canne à sucre suite à la surabondance des pluies. De 7.750 tonnes par mois, la production a chuté à 4.700 tonnes. Le sucre figurant parmi les produits restrictifs, c’est-à-dire protégés contre les importations afin de promouvoir l’industrie locale, on en est donc arrivé à la spéculation due à la rareté.

Pour ce qui est des produits surgelés, qui sont importés à plus de 98%, on fait savoir que le marché local a été affecté à la suite des sanctions américaines contre Mino Congo. Cette entreprise pèse à elle seule au moins 40% du marché des surgelés à l’Ouest du pays. Les sanctions américaines, suivies de celles du gouvernement qui a gelé les avoirs de cette entreprise, ont donc provoqué un déséquilibre sur le marché, provoquant également la surenchère.

Enfin, le marché des produits agricoles, principalement le haricot et le maïs grain, a été touché par la détérioration des voies d’évacuation de ces produits vers les centres de consommation. On parle, par exemple de la route Nyanya-Kisangani qui est devenue impraticable à cause de l’abondante pluviosité de ces derniers temps.

 

Les mesures de sauvegarde

Sous la conduite de Acacia Bandubola donc, toutes ces situations ont été observées pour faciliter la recherche des remèdes idoines. Le travail a été fait de manière collégial avec l’implication des ministères sectoriels. Pour la situation des routes, par exemple, il a été décidé de l’urgence de leur réfection pour faciliter l’évacuation des produits agricoles de première nécessité.

Quant à la situation du sucre, il a été décidé de la levée de la mesure d’interdiction de son importation. Depuis lors, le stock intérieur a été reconstitué jusqu’à 20.000 tonnes désormais disponible, ce qui a provoqué la chute progressive des prix de ce produit.

Pour le reste, s’agissant de la spéculation sur le taux de change, la Banque centrale et le ministère du commerce extérieur ont été appelés à prendre des dispositions pour préserver le marché des contrecoups de la spéculation.

Comme on peut le voir, le ministère de l’Economie fait de son mieux pour maîtriser la situation et encadrer le marché. Pour preuve, la ministre Acacia a décidé de redynamiser  le comité de suivi des prix sur le marché. Ce service qui avait sombré dans la léthargie, a même été renforcé pour impliquer aussi bien des délégués du ministère de l’économie que ceux de la présidence de la République, de la Primature, du Commerce extérieur, de la FEC que du mouvement consumériste congolais.

Au-delà de ces mesures, et face à la mauvaise foi d’une certaine opinion, on rappelle que les choses ne sont pas allées comme sur des roulettes. Acacia Bandubola a dû faire face à plusieurs adversités dans sa quête du contrôle des prix. A ce jour, elle n’a réussi à la faire que sur la ville de Kinshasa. La plus grande résistance vient de la FEC où des opérateurs économiques semblent avoir le bras long jusqu’en dans le gouvernement central.

Sans se démonter, Acacia Bandubola tient bon face à ses détracteurs au sein de l’Udps et entend assumer ses responsabilités jusqu’au bout. Déjà, la commission de contrôle de la structure des prix devra siéger chaque mois, tandis que des équipes de terrain travaillent au quotidien.

JEK

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