FATSHI, CONTESTATION POUR VOILER SES INSUFFISANCES

Alors qu’ils battent campagne sans aucun programme électoral ni moyens pour aller à la rencontre du peuple (ils étaient bloqués à Bunia par manque d’avion), Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe appellent déjà à contester les résultats de la présidentielle qui ne proclameraient pas le candidat « CACH » comme vainqueur. Le duo de Nairobi ne doit pas se prévaloir de ses propres turpitudes par une fuite en avant pour contester déjà les résultats d’un derby électoral auquel il aura, à tous points de vue, été incapable de faire face.

L’épilogue de la campagne électorale est en train de mettre à jour les constats individuels de chaque camp politique quant au sort de chacun. Hier, c’est « Lamuka » qui a marqué un rétropédalage plutôt spectaculaire vis-à-vis de la machine dont cet attelage avait consigné le rejet dans son accord de Genève jamais renié. Le tollé général et l’indignation collective des observateurs n’ont pas suffi pour susciter ne fut-ce qu’un mea culpa de la part de ce regroupement politique qui a fini complètement de dérouter ses propres électeurs après leur avoir formellement recommandé de ne pas voter sur la machine ad hoc le 23 décembre 2018. Et ces électeurs n’ont même pas eu droit à la moindre explication sur ce nouveau et spectaculaire revirement de position.

Aujourd’hui vient le tour d’un autre regroupement dénommé Cach (Cap vers, sur ou pour le changement ? on ne sait pas trop) de changer de discours pour replonger dans un radicalisme des années Tshitshi. En effet, alors qu’hier le ticket Félix Tshisekedi – Vital Kamerhe semblait mener une campagne de responsabilité malgré leurs faiblesses évidentes, le voici lancé dans une démarche de contestation des résultats des élections avant même le vote.

 

Baroud d’honneur et fuite en avant

Les observateurs parleraient de baroud d’honneur pour ce duo contre nature et conscient du sort que lui impose ses propres insuffisances. On n’expliquerait pas autrement ce quasi subit appel au rejet de ces résultats au cas où ils proclameraient comme élu le candidat du FCC, Ramazani Shadary.

En tous cas, entre Félix Tshisekedi et  Vital Kamerhe, c’est bien le premier qui se montre particulièrement extrémiste sur ce thème de la contestation prématurée des résultats. Et les mêmes observateurs ne s’en étonnent pas outre mesure, vu que la contestation semble inscrite dans l’ADN de tout tshisekediste qui se respecte. Quant à lui, Vital Kamerhe s’en fera bonne conscience, lui qui, en bon stratège politique, aura certainement vu loin pour comprendre que le deal de Naïrobi n’avait aucun avenir.

Il ne reste pas moins que prenant conscience de cette évidence qui s’impose au jour le jour, Félix Tshilombo Tshisekedi joue le va-tout pour programmer la contestation dans le mental de ce qui peut lui rester encore d’électeurs. L’étape de Matadi aura bien été symptomatique de cette pirouette plutôt machiavélique lorsque, pour galvaniser le public matadien, Fatshi lui a demandé de rejeter tout résultat qui proclamerait comme vainqueur un autre candidat que lui, et plus particulièrement Emmanuel Ramazani, au motif que ce serait là de la tricherie. Par contre, il a assuré, pince sans rire, que « CACH » va battre tout le monde, aussi bien Shadary que Fayulu, mais aussi la Ceni et la machine à voter.

 

Ces insuffisances de « Fatshivit » qui le rendent incapables de gagner la présidentielle

La question à poser le plus honnêtement du monde serait alors de savoir si Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe se sont donné les moyens nécessaires pour espérer gagner les élections face à une concurrence dans laquelle les pronostics devenaient progressivement difficiles. Il faut rappeler que l’alliance entre ces deux candidats à la présidence a été scellé dans un contexte de confusion générale après qu’ils eurent été conspué par leurs militants respectifs après avoir pris des engagements à Genève que ceux-ci et leurs états-majors respectifs rejetteront brouillement.

Voulant jouer les faux dures, Fatshi avait même tenté de faire prévaloir son leadership et son autorité en insistant que c’est Fayulu qui incarnait le changement et qu’il allait regagner Kinshasa pour raisonner les siens, ce qu’il ne fit jamais. A la place, lui et Kamerhe se replièrent sur Bruxelles pour des conciliabules qui déboucheront à Nairobi sur une alliance de campagne à la Poutine-Medvedev, tandis que la campagne électorale avait déjà démarré au pays. Selon leur nouveau pacte, Félix Tshisekedi allait devenir Président de la République en cas de victoire tandis que Kamerhe prendrait la Primature et quelques postes clés.

Le duo se montra ainsi égoïste en satisfaisant leurs ambitions personnelles, oubliant superbement le souverain primaire qu’ils devaient être censés servir en cas de victoire. Et pour cause, le duo de Nairobi s’est lancé dans la campagne sans programme électoral correspondant à leur nouvelle alliance. Sur quelle base donc sollicitent-ils le suffrage du peuple et pour en faire quoi lorsque, sans projet de société, ils ne proposent aucun destin aux congolais ?

Cette grave carence s’est particulièrement révélée à l’étape de Kimpese au Kongo Central où, au lieu de proposer des perspectives à la population, le candidat « CACH » se retrouvé en train de recenser les besoins et doléances de cette contrée. Et sans se rendre compte de la gravité de cette posture, Abraham Lwakabuanga l’a ostensiblement proclamé dans les médias.

Par ailleurs, même s’ils avaient disposé d’un programme, Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe aurait eu du mal à le « vendre » à travers le pays en raison de l’exiguïté de leurs moyens pour battre campagne. Le duo s’est, par exemple, retrouvé coincé à Bunia en attente d’un vol régulier puisqu’ils ont été incapables d’affréter un Jet privé. Et Félix Tshisekedi l’avait formellement reconnu dans une déclaration sur Top Congo Fm, mais en cherchant à renvoyer cette insuffisance à la responsabilité du FCC, sans dire à ses propres militants ce qu’il aura fait de leurs cotisations, sinon de sillonner le monde à la recherche des alliances que ces mêmes militants finiront par rejeter.

Pour toutes ces raisons donc, Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe ne doivent pas se prévaloir de leurs propres turpitudes par une fuite en avant pour contester déjà les résultats d’un derby électoral auquel ils auront, à tous points de vue, été incapables de faire face.

Jonas Eugène Kota

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