Un groupe de notables réunis au sein du « barza intercommunautaire » de cette province est descendu dernièrement dans la ville de Goma pour se rendre des travaux de réfection et de modernisation des routes qui s’y effectuent. Effectués par la Société congolaise de construction (Sococ), ces travaux s’inscrivent dans le cadre du programme de 100 jours du chef de l’Etat. La Sococ avait, en effet, été chargée de la réhabilitation de 12,52 Km de routes dans la ville de Goma et 20 autres à Bukavu.
Les notables du Nord-Kivu ont sillonné des avenues telles que l’axe Unicef – cour d’appel, celui compris entre le rond-point des banques et celui de la Justice. Ils ont également visité le chantier de la route de Birere et l’ouvrage déjà praticable de la direction provinciale de la Regideso. Leur visite s’est terminée sur l’entrée de l’avenue Président M’zee Kabila à Himbi.
De cette tournée, les notables du Nord-Kivu ont constaté avec satisfaction la bonne évolution de tous ces travaux. A ce jour, en effet, 7,9 km sont déjà réalisés ou sont en cours d’exécution sur les 12,52 Km prévus, soit un taux d’exécution de 58,2%. A Bukavu, la Sococ a déjà réalisé ou est en train de réaliser 13 Km sur les 20 prévus.
En effectuant cette descente, les notables du Nord-Kivu voulaient s’imprégner de la réalité des faits par rapport aux poursuites judiciaires dont fait l’objet l’un des leurs en la personne de qui est directeur général de la Sococ. Arrêté depuis le 13 mars dernier, celui-ci est accusé de participation aux détournements des fonds destinés à la réalisation de ces travaux.
Dans un mémorandum adressé au Président de la République à travers la vice-Gouverneur Marie Kahambo, les notables du « barza intercommunautaire » du Nord-Kivu, par la voix de leur Président Alex Bauma Balingene, estiment qu’au stade actuel « il n’est pas logique et loisible d’arrêter Makabuza Ngoga Rutabala Modeste et de le détenir en détention à la prison centrale de Makala à Kinshasa ». Ils considèrent que cette détention « est de nature à freiner l’élan d’exécution des travaux de réhabilitation et de modernisation de la voirie de Goma et de Bukavu, et ainsi contribuer à freiner le développement de ces deux provinces ».
Au Gouvernement et aux institutions compétentes, ils demandent la mise en liberté provisoire du DG de la Sococ « au vu du niveau d’exécution des travaux, surtout que sa fuite n’est pas à craindre ».
Dans une mise au point de ses avocats le 10 avril dernier, la Société Congolaise de Construction avait reconnu qu’elle « exécute bel et bien des travaux dans le Nord et Sud Kivu dans le cadre du programme de 100 jours du chef de l’Etat » et que « ces travaux se poursuivent normalement à ce jour dans les deux provinces ». Elle précisait, cependant, que la Sococ « préfinance les travaux et se fait rembourser sur présentation des factures couvrant les travaux exécutés, et ce au travers des banques auprès desquelles le Foner effectue des traites en vue d’honorer les factures des travaux exécutés ». Les avocats de la Sococ ajoutaient que celle-ci effectue ces travaux alors que plusieurs factures de ses autres travaux demeurent encore impayées. Pour ce qui est des travaux prévus au Kasaï (Kananga et Mbuji-Mayi), la Sococ précisait aussi qu’elles n’ont pas encore débuté « par manque d’un montage financier de la part de Foner ».
A noter, enfin, que lors d’une récente visite des travaux routiers dans la ville de Goma, le Gouverneur Carly Nzanzu Kasivita avait félicité et encouragé la Sococ pour la qualité de ces travaux et la célérité dans leur exécution.
Jonas Eugène Kota