LE FMI ACCORDE A LA RDC 368,4 millions USD

Le Fonds Monétaire International (FMI) a donné son accord pour l’octroi d’une facilité de crédit rapide de Usd 368,4 millions destinés à renforcer les réserves internationales de la Banque Centrale du Congo (BCC). L’annonce a été faite lundi par le vice-Gouverneur de la BCC, Jules Bondombe, au cours de la 14e réunion du conseil des ministres. Jules Bondombe a été invité pour faire l’état des lieux du programme de référence conclu le 15 novembre dernier entre la RDC avec le FMI au terme des discussions sur cette facilité qui doit couvrir la période d’octobre 2019 à fin mai 2020.

La Facilité de crédit rapide (FRC) consiste à apporter rapidement une aide financière concessionnelle assortie d’une conditionnalité limitée aux pays à faible revenu et butés à une difficulté immédiate de balance des paiements. « La FCR a été créée comme guichet du fonds fiduciaire pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance dans le cadre d’une réforme plus large visant à assouplir le soutien financier du FMI et à mieux l’adapter aux besoins divers des pays à faible revenu, notamment en période de crise », peut-on lire dans un communiqué du FMI. Celui-ci ajoute que la FRC unifie l’aide d’urgence concessionnelle du FMI et peut être utilisée de façon souple dans un plus grand nombre de circonstances. Il met davantage l’accent sur les objectifs du pays en matière de croissance et de réduction de la pauvreté ».

En vue d’assurer le suivi de ce crédit, des évaluations périodiques au titre d’actions préalables et prioritaires sont prévues du 05 décembre 2019 à début mai 2020. Au cours de la réunion de son Conseil d’Administration en juillet 2020, le FMI statuera sur la mise en œuvre globale du programme de référence et une éventuelle conclusion du programme formel triennal qui pourra déboucher sur l’octroi des facilités élargies de crédit.

Le programme de référence vise, notamment, à maintenir et renforcer la stabilité du cadre macroéconomique à travers l’ajustement budgétaire et le relèvement du niveau des réserves internationales. Il a également pour objectif d’améliorer la gouvernance économique et institutionnelle et, à terme, de redorer l’image du pays vis-à-vis des partenaires traditionnels et des investisseurs potentiels. Il vise également à accroître les recettes publiques aux fins d’éviter tout financement monétaire.

 

Les recommandations du FMI au Gouvernement

Au terme d’une mission effectuée en RDC du 6 au 15 novembre 2019 sous la  conduite de Mauricio Villafuerte, le FMI a, au regard de la situation socioéconomique et financière actuelle de la RDC, formulé quelques recommandations au Gouvernement. « Pour mettre en œuvre les plans de développement et les plans sociaux ambitieux du Gouvernement de manière durable, il est nécessaire de se concentrer sur la mobilisation des recettes et de fixer les priorités en matière de dépenses », a préconisé Villafuerte. Qui a constaté que la gratuité de l’enseignement primaire décidée par le chef de l’Etat dès l’année scolaire en cours et les travaux d’infrastructures engagés dans le cadre du programme des 100 jours d’urgence du Président de la République ont gravement grevé les réserves internationales de la Banque centrale (BCC) qui a financé ces initiatives, au regard de la modicité des recettes intérieures qui devaient les financer.

Face au niveau « extrêmement bas » bas atteint par ces réverses internationales, le FMI estimait qu’il était « urgent d’accroître les recettes, de maîtriser et de rationaliser les dépenses afin de consolider la stabilité macroéconomique. L’objectif immédiat de la Banque centrale devrait être de constituer ses réserves internationales tout en préservant une faible inflation ». Dans le même ordre d’idées, « le transfert de ses dépôts en devises détenus auprès de banques commerciales nationales sur ses propres comptes bancaires à l’étranger contribuerait à accroître les réserves internationales ».

De même « pour renforcer la stabilité financière, la Banque centrale devrait prendre des mesures pour que les réserves obligatoires des banques soient libellées dans la devise des dépôts respectifs. Elle devrait également continuer à utiliser les instruments à sa disposition pour maintenir une inflation faible et pour intervenir sur le marché des changes afin de lisser la volatilité excessive ».

Le Fmi estimait, par ailleurs, que « l’amélioration de la gouvernance et du climat des affaires est essentielle, l’accent étant mis sur la gestion des ressources naturelles et des entreprises d’État ». De même, la RDC s’étant engagée à se conformer aux exigences de l’Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE), « des mesures devront être prises pour simplifier la fiscalité et alléger le fardeau fiscal ». Dans le même cadre, le Fmi a préconisé l’organisation d’un dialogue national afin de trouver les moyens de remédier aux faiblesses du système judiciaire.

Jonas Eugène Kota

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