PRÉSIDENTIELLE : SHADARY EN TETE DES SONDAGES

Un peu plus de soixante jours avant la date butoir du 23 décembre 2018, les choix potentiels des électeurs se font de plus en plus clairs. La prochaine élection présidentielle historique de la RDC devrait se jouer entre le candidat indépendant soutenu par le Front Commun pour le Congo (FCC) et celui de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Sociale(UDPS). Cette tendance relevée lors de notre premier sondage des intentions de vote effectué  au mois d’août dernier se confirme. Comme précédemment, c’est Emmanuel Ramazani Shadary qui arrive en tête, devant Félix Tshisekedi qui se trouve comme le reste des candidats de l’opposition, en incertitude de la candidature commune.

Une carte de la RDC aux couleurs des regroupements politiques ou partis politiques des différents candidats à la magistrature suprême permet déjà de dessiner une tendance à partir des dernières intentions de vote et des scrutins de 2006 et 2011.

Beaucoup d’électeurs, environs 32%  qui étaient encore indécis jusqu’au mois d’août semblent avoir effectué leur choix, ce qui a contribué à faire booster un peu plus l’électorat du côté du candidat Ramazani Shadary qui s’en sort bien avec 35% d’intentions favorables, soit 9% de progression par rapport au précédent sondage. Par contre, on observe un autre mouvement d’abstention dans le grand Equateur dû à l’invalidation de la candidature de Jean Pierre Bemba.

En face, l’opposition toujours en quête de son candidat commun, s’enfonce dans une sorte de crise qui ne dit pas son nom. Ce qui impacte négativement sur les intentions de vote en faveur de ses principaux candidats dont Félix Antoine Tshisekedi. Ce dernier, présenté jusqu’ici comme le plus grand poids lourd de tous les candidats de l’opposition se classe deuxième avec 17,1% d’intentions favorables et connais également une légère augmentation des cote de 1,4% par rapport au précédent sondage.

Mais la bataille entre ces deux têtes d’affiche ne fait que commencer au regard de la teneur imprévisible de la prochaine campagne électorale et compte  tenu des moyens logistiques et financiers mis à la disposition de tout un chacun. Sur ce dernier point, le dauphin du Chef de l’Etat semble avoir une longueur d’avance.En témoignent  ses récentes sorties dans la province du Kongo Central précisément à Kamba où il a rencontré le Chef de l’église catholique et à Kinshasa où on l’a vu venir en aide aux nécessiteux ou encore de la réponse qu’il a apportée à la crise sociale qui voulait naitre dans la province du Maniema en payant la caution de la vignette pour tous les conducteurs de tai motos de la ville de Kindu.

Autant dire qu’il dispose d’un soutien positif, avec 85% de ses sympathisants  et partisans du FCC qui disent admettent qu’ils le soutiennent contre 54% de sympathisants de son concurrent direct. Dans ce sondage, ces derniers promettent de voter pour Félix Tshisekedi tout simplement parce qu’ils considèrent qu’il est le seul candidat de l’opposition capable de battre Shadary. Toutefois, l’écart entre les deux candidats diffère selon les provinces.

 

L’opposition dans son ensemble en souffrance

Après avoir pris une bonne option dans les intentions de vote en août et en Septembre, l’opposition est en train de prendre de l’eau. Ses bonnes cotes même auprès des électeurs de Kinshasa qui lui ont  toujours été traditionnellement acquis se sont fondues au cours de dernières semaines à cause de manque du consensus sur la candidature commune contrairement au candidat du pouvoir qui lui dame des pions.

Ainsi, en dehors de Félix Tshisekedi, Martin Fayulu et Vital Kamerhe,  le reste des candidats de l’opposition et indépendants regroupés réalisent 4,8% d’intentions de vote. Ce score médiocre se justifie par le fait que la quasi-totalité des candidats à la présidentielle n’ont pas une dimension nationale et certains passent inaperçus même dans leurs  provinces.

A titre exemplatif, après l’invalidation de la candidature d’Adolphe Muzito, certains habitants du Grand Bandundu qui étaient favorables à son élection lors du précédent sondage se sont déclarés indécis cette fois-ci au lieu de déporter leurs voix aux candidats issus de leurs provinces. Il en est de même de certains originaires du Grand Equateur qui affirment ne plus avoir de  choix après l’invalidation de la candidature de Jean-Pierre Bemba. Et tout porte à croire que si l’opposition ne parvient pas à se mettre d’accord pour désigner un candidat unique, cette tendance ne fera que s’aggraver.

Par conséquent, chaque candidat de l’opposition est victime de cette incapacité  de l’opposition à se désigner un candidat commun. Et malgré le fait que le vote est souvent sociologique en RDC, ils peinent à s’attirer la sympathie de leurs propres communautés ou provinces.

C’est le cas de Vital Kamerhe qui, se classe 4eme dans ce sondage avec 4,7% d’intentions favorables mais classé  deuxième dans son propre fief du Sud-Kivu derrière Ramazani Shadary qui bénéficie d’un soutient massif des ressortissants de cette province, membres du FCC.

Pour la énième fois, le leader de l’UNC récolte les fruits de sa versatilité et de ce que beaucoup de congolais considèrent comme son principal défaut:  «la  trahison ».

Bonnes nouvelles pour l’exceptionnel Martin Fayulu parce qu’il est soutenu par des leaders politiques originaires de tous les coins du pays, et semble récupérer l’électorat de Bemba dans l’équateur (1%) et d’Adolph Muzitu dans le Bandundu (0,5%). Martin Fayulu est aussi en bonne position dans la ville de Kinshasa et récolte quels que points dans toutes les provinces issues du démembrement de l’Ex-Bandundu. En effet, malgré la forte présence des candidatures des originaires du Grand Bandundu à cette élection, le candidat de la Dynamique de l’opposition gagne des points dans les cœurs de l’électorat de ce coin du pays, ce qui justifie ses 4,3% d’opinions favorables.

Parmi les raisons de cette amélioration de sa cote de popularité, on signale entre  autres, son esprit d’ouverture et son dynamisme politique.

A l’opposé, d’autres candidats natifs du Bandundu poursuivent leur galère dans les intentions de vote et  ont été classés parmi les lanternes rouges. Ainsi, à la surprise générale, le candidat Freddy Matungulu ne compte que 0,7% d’intentions favorables, derrière Mabaya Gizi Amini mais devance tout de même certains candidats du grand Bandundu.

Seule femme dans la course, Marie-José Ifoku ne connaît pas un décollage, elle se positionne à la neuvième place avec 0,7% des intentions de vote. Pas du tout encouragent pour l’unique femme candidate à la course à la succession de Joseph Kabila, elle qui est encore étiquetée de collabo du pouvoir.

De leur part, Ngoyi Ilunga ; Mpunga Mbomba  et le reste des candidats n’ont littéralement rien à mettre sous la dent car, ils ne sont pas parvenus à atteindre plus de 0,5 % d’intentions de vote si la présidentielle se tenait ce dimanche 21 Oct. 2018.

Avec l’institut des sondages Les Points

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