RDC, Fatshi est-il réellement garant de la nation ?

Quelques jours après la décision de Felix Antoine Tshilombo de suspendre, lundi 18 mars dernier,  l’installation des sénateurs élus et de renvoyer sine die l’élection des gouverneurs des provinces, bon nombre d’observateurs formels se posent encore la question de savoir si le successeur de Joseph Kabila est réellement le garant de la constitution et de la nation. Accrochés au développement de l’actualité Rd-congolaise, ces observateurs  attendent voir jusqu’où irait le 5ème Président de la République démocratique du Congo dans ses décisions.

Il faudra rappeler que tout est parti d’une manifestation des militants de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti du Président actuellement au pouvoir en République démocratique du Congo. Ces membres de la base ont fustigé l’échec cuisant de leur parti aux élections sénatoriales organisées le vendredi 15 mars dernier sur toute l’étendue du territoire national. Ces manifestations, précise-t-on, ont eu lieu dans les seules villes de Kinshasa et de Mbuji-Mayi. Dans cette dernière ville, un élément de la Police nationale congolaise (PNC) a été lâchement abattu.

Cependant, aussitôt rendues publiques, ces décisions ont suscité moult réactions. Et là où le bât blesse, ce sont les circonstances mêmes qui ont conduit à la prise de celles-ci. Tout est parti de la douche froide enregistrée par l’Udps aux dernières élections sénatoriales. Mécontents des résultats de leur parti, les militants de la famille politique du Chef de l’Etat, y compris ceux du Cap pour le changement (CACH), ont été reçus par le Président Félix Antoine Tshilombo à la cité de l’Union africaine. C’est au cours des échanges entre le Président de la République et la délégation des militants que sera annoncée la réunion interinstitutionnelle de lundi 18 mars, au cours de laquelle seront prises trois grandes décisions.

Néanmoins, ces décisions posent en elles-mêmes beaucoup d’autres problèmes parmi lesquels l’assise juridique de l’institution qui a pris ces décisions. Aux yeux des observateurs, cet organe informel, à savoir, la réunion interinstitutionnelle, est dépourvue de tout pouvoir décisionnel lorsqu’on sait que cette structure ne figure nulle part dans la constitution actuellement en vigueur en RDC. Et ce n’est pas tout.

Il appartient à la seule Cour constitutionnelle de suspendre une élection après l’avoir examinée au lendemain de la publication des résultats provisoires, crédible ou non. Aussi, le report de l’élection des gouverneurs aura également de l’impact dans la mise en place de plusieurs autres institutions, lorsqu’on sait que jusqu’ici, le pays est suspendu au processus de mise en place des nouvelles institutions après les élections.

Président de la RDC ou de la seule Udps ?

Par ailleurs, les mêmes analystes critiquent l’acte posé par le Président de la république, qui a reçu dans son bureau, les militants de son parti, rien que pour une question purement interne à un parti politique. Pour ces observateurs, jusqu’ici, non  seulement le sommet de de l’Etat tâtonne et confond la gestion de la république à celle du parti, mais l’on se comporte également comme étant Président de l’Udps, en lieu et place du Président de la RDC. Une violation majeure de la Constitution de la part de celui à qui les congolais ont confié leur destinée.  Dans le même ordre d’idées, ces analystes font observer que les manifestations du week-end dernier n’ont eu lieu que dans les seules villes de Kinshasa et de Mbuji-Mayi. Et là encore, seuls les militants de l’Udps et quelques-uns de CACH ont manifesté.

S’agissant de Mbuji-Mayi, un policier a été tué par les militants du parti au pouvoir. Et ce qui est grave, jusqu’ici, c’est que la mort de ce paisible citoyen congolais qui a choisi de servir sous le drapeau national n’a reçu aucune compassion de la part du Chef de l’Etat. Un acte que l’on ne devait se permettre, affirme encore ces observateurs.

Giscard Havril

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