Au lendemain de la première audience du procès sur l’exécution du programme des 100 jours du chef de l’Etat, les réseaux sociaux grouillent subitement d’un document dont la nature dit long sur son origine et l’objet de sa présence sur la place publique. Le document, c’est la décision n° 19/095 du 15 juin 2019 portant mise en place d’un « comité technique spécifique au cabinet du Président de la République ». Signé par Vital Kamerhe, ce document dresse une liste de 95 personnes (y compris le Dircab lui-même) impliqués dans la mise en œuvre du programme de 100 jours d’urgence du Président de la République.
On rappelle qu’à la faveur des questions préliminaires du juge président lors de l’audience du 11 mai dernier, Vital Kamerhe, avait déclaré qu’il n’était pas le seul à travailler sur ce programme, citant au passage certains noms tout en parlant de structures telles que la supervision et la coordination. Pourquoi avait-il fait cette déclaration tout en citant des noms ou des fonctions ? Des supputations convergent vers l’idée selon laquelle Kamerhe entendrait amener le procès sur le terrain collectif et ainsi dissiper l’impression d’une implication exclusive de sa personne.
Quelle est la responsabilité des collaborateurs de Vital Kamerhe?
Pour autant, les autres personnes impliquées dans la gestion du programme de 100 jours porteraient-ils une quelconque responsabilité dans les griefs qui lui sont reprochés, principalement celui du détournement des fonds ? Seuls, à ce stade, Vital Kamerhe pourrait, le moment venu et dans sa stratégie, dire le fin mot de cette dimension de l’affaire.
En attendant, sur la liste de sa décision de juin 2019, on relève plusieurs catégories d’intervenants selon les rubriques et l’ordre de leur énumération. En tête vient la supervision, catégorie qu’il partage avec 8 autres personnes telles que Eberande Kolongele, son désormais remplaçant à la direction du cabinet du chef de l’Etat. On lit aussi Henri Yav, Thomas Luhaka, Pierre Kangudia (tous membres du Gouvernement Tshibala d’alors) ainsi que Déogracias Mutombo, Gouverneur de la banque centrale.
La deuxième catégorie est celle de la Coordination chapeauté par Nicolas Kazadi, Ambassadeur itinérant du chef de l’Etat. Kazadi est secondé par un certain Justin Kamerhe à qui l’on attribue une parenté avec l’autre. Cette catégorie connait également la participation d’un certain John Ntumba, le même qui fait l’objet de poursuites judiciaires pour sa gestion des fonds du programme pour la province du Kasaï central. On y retrouve également Peter Kazadi, le même ; Alexis Kadima et Henri Suana, tous célèbres personnages des gouvernements sous la transition mobutiste des années 90.
Bref, plusieurs autres catégories sont reprises dans cette équipe de mise en œuvre du programme de 100 jours du chef de l’Etat dont plusieurs ministères de l’époque, mais surtout plusieurs membres du cabinet du chef de l’Etat (conseillers principaux, conseillers et autres membres du personnel d’appoint). Cependant, parmi les 95 noms sur la liste du « comité technique spécifique au cabinet du Président de la République », le nom de Muhima Ndoole Jeannot, intendant à la présidence chargé de l’import/export, n’est repris nulle part…
JEK