PARANOIA AUTOUR DES FAUX MERCENAIRES A KINSHASA

Des mercenaires ont-ils été utilisés le 21 janvier dernier pour disperser les marches convoquées par le Comité laïc de coordination (CLC) mais interdites par l’autorité urbaine ? Certains internautes en font état dans les réseaux sociaux, et même le très sérieux magazine Jeune Afrique s’y intéresse. Depuis hier, ce magazine a, en effet, diffusé, une vidéo d’amateur montrant des personnes en tenue civile munies d’armes et qui participent à l’opération de dispersion des manifestants.

L’auteur de la vidéo l’appuie de commentaires tendant à présenter ces personnes comme des étrangers venus réprimer les manifestants pour le compte du pouvoir en place. Et Jeune Afrique tend à y apporter quelque crédit en avançant des commentaires plutôt tendancieux.

Information prise de bonne source, il s’avère que l’autorité étatique n’a jamais recouru à des mercenaires pour assurer l’ordre public et protéger les personnes et leurs biens. Les personnes souvent en tenue civile font bel et bien partie des unités de la police et jouent un rôle précis lié, notamment, au renseignement par les infiltrations. Ils peuvent aussi être utilisés en pleine opération tout en gardant cette tenue. Cette pratique est courante partout ailleurs, et même au sein de l’armée ; fait-on savoir. Et c’est le contraire qui constituerait un manque de professionnalisme pour un corps de police ou de toute force de sécurité.

Pour le reste, contrairement aux allégations présentant ces policiers en tenue civile plus particulièrement comme des rwandais, cela est tout à fait faux, puisque très peu de rwandais parlent le swahili. Ils s’expriment plus en kinyarwanda et anglais. Et les personnes évoluant dans la vidéo sous examen s’expriment en swahili, entre autres. Au demeurant, un mercenaire digne de ce nom est censé se parer de tous les moyens nécessaires à son efficacité en commençant par éviter de se faire repérer. Et la meilleure manière, pour ce faire, est de se dissoudre dans les unités locales en prenant leurs couleurs.

L’on peut comprendre le désarroi des auteurs de l’insurrection qui se tramait derrière la marche du 21 janvier dernier, un désarroi qui confine à cette sorte de paranoïa qui n’a de commune mesure que la maturité des Congolais qui ont massivement refusé de se laisser embarquer dans leur manipulation en préférant ne pas se rendre à l’église le dimanche dernier. C’est ainsi que des casseurs avaient été loués pour venir combler les vides à la fin des messes et tenter de prendre la tête des différentes processions.

Tout en déplorant les dérapages et les bavures qui ont été observés à certains endroits et qui seront sanctionnés comme promis par le Général Silvano Kasongo, il est faut reconnaître que les forces de l’ordre et de sécurité ont su s’acquitter efficacement de leur tâche puisqu’au tour de 11 heures déjà, la situation était redevenue normale dans l’ensemble du territoire national.

TNB

Related posts