Mgr AMBONGO VICTIME DE L’OMBRAGE DU CARDINAL MONSENGWO ?

Les rangs des fidèles de l’église catholique de Kinshasa grouillent des commentaires allant dans tous les sens sur le communiqué du Secrétaire chancelier de l’Archidiocèse de Kinshasa invitant Abbés, Pères curés, Sœurs et frères chrétiens à se mobiliser pour assister Mgr Fridolin Ambongo, Archevêque métropolitain de Kinshasa, qui va présider la messe d’enterrement de feu Etienne Tshisekedi. « Nous vous prions d’encourager vos fidèles disponibles à y participer », écrit l’Abbé Georges Nzila qui conclue avec cette formule qui suscite des interrogations : « Nos fraternels remerciements pour ce service ».

Le « service » ici, tente de comprendre un fidèle, c’est la contribution des Abbés, Pères curés et autres à la mobilisation des fidèles, mais l’équivoque qui s’érige dans sa tête est de savoir si c’est pour aller assister à la messe et rendre leurs derniers hommages au Premier ministre honoraire, ou bien assister Mgr Ambongo qui va présider la messe. Aussi troublé que lui, un autre fidèle se justifie en ces termes : « C’est la toute première fois qu’un Archevêque métropolitain, Ordinaire du lieu qu’est Kinshasa en l’occurrence, se voit dans l’obligation de publier un communiqué pour annoncer qu’il va présider une célébration eucharistique (ce qui est son pain quotidien même si c’est une messe de suffrage d’un politicien important), et il invite ses fidèles en lieu et place de ceux qui ont demandé la messe ».

Pour ces fidèles et d’autres observateurs, Mgr Fridolin Ambongo semble quelque peu à l’étroit sous l’ombrage de son prédécesseur, le Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, qui aurait bien aimé trôner lors de cette messe de haute importance au regard aussi bien de la visibilité qu’elle va avoir que de la dimension politique que confère l’illustre disparu. « Pour cela, notre Archevêque s’est cru en devoir d’appeler ses collaborateurs en renfort afin de renforcer son rôle métropolitain le temps d’une messe », commente un autre fidèle. Pour celui-ci, en effet, il semble clair que l’ex-Archevêque de Kinshasa est parti sans partir et qu’il aurait encore la main haute sur la vie diocésaine à Kinshasa.

Dans ce cas, s’inquiète-t-il, il y a fort à craindre que les observations et recommandations du nouveau Nonce apostolique sur le caractère apolitique de l’église ne fasse pas l’effet escompté. En effet, lors d’une intervention à l’ouverture de la 31e Semaine théologique de l’Université Catholique du Congo (UCC), Mgr Ettore Balestrero, successeur de Mgr Luis Montemayor à la Nonciature apostolique de Kinshasa, faisait observer, notamment, que « les conférences épiscopales ont un rôle particulier en donnant la possibilité à l’Eglise de parler d’une seule voix pour le bien du pays. Il est nécessaire d’avoir l’équilibre. Souvent, c’est un équilibre déséquilibré. La mission centrale de l’Eglise et de la conférence épiscopale, c’est le salut des âmes ». Il ajoutait aussi qu’il y a, certes, une activité politique des évêques, mais cela ne peut être la majeure partie de leur activité. L’Eglise s’occupe de l’homme et elle prend des positions pour défendre l’homme dans la société, mais l’Eglise n’est pas là pour faire la politique. L’Eglise existe pour le salut des âmes. Nous devons respecter cet équilibre ».

Et de conclure au sujet de l’implication de l’église dans la politique : « C’est vrai qu’il y a des urgences et en période d’urgence on doit le faire, mais on ne doit pas vivre que dans l’urgence. Et même l’évangélisation est urgence, et une urgence prioritaire ».

JDW

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