Jules Alingete, Inspecteur général chef de service de l’inspection générale des finances (IGF) est rongé par le chagrin. Tout ses efforts pour endiguer la corruption et autres antivaleurs, se butent à un mur de protection des délinquants qui devraient être derrière les barreaux.
Ce mur, ce sont les immunités qui couvrent la plupart d’anciens ou actuels dirigeants (chefs d’entreprises publiques ou ministres). Le premier des flics des finances déclare que le Procureur général a déjà ficelé au moins 85 dossiers, mais seulement 5 peuvent passer en procès. Les restes sont coincés par les immunités.
Tous les responsables du dossier Bukangalonzo sont aujourd’hui des oaelzlznrairezTous
Sur le dossier Bukanga Lonzo, par exemple, Jules Alingete déclare que tous les responsables qui doivent répondre des actes de détournement des fonds publics sont aujourd’hui soir sénateurs, soit députés nationaux ou provinciaux. Même l’ancien comptable du projet est aujourd’hui parlementaire. Une seule personne dans ce dossier n’est pas couverte.
Willy Bakonga également concernés par les fonds dits de la gratuité de l’enseignement primaire
Plus proche de nous, Jules Alingete révèle que dans affaire dite de détournement des fonds de la gratuité de l’enseignement primaire, le ministre de l’EPST devrait également être poursuivi, mais son statut actuel le protège. Aujourd’hui Willy Bakonga a adhéré à l’USN qui, aux yeux de certains, constituerait aussi un bouclier contre la justice.
Son plus gros chagrin est que ce système des immunités accompagne certains justiciables comme des boucliers sur un champ de bataille. En effet, lorsqu’ils quittent par exemple le gouvernement, ils passent directement sous la couverture de parlementaire pour la plupart d’entre eux qui sont des élus.
Ces affaires qui moisissent dans les tiroirs
Plusieurs dossiers demeurent sans suite, au grand dam du public. On cite, par exemple, l’emblématique affaire des 15 millions Usd de la rétrocession pétrolière. Les enquêtes de l’IGF furent stoppées à l’époque par Vital Kamerhe, alors Directeur de cabinet du Chef de l’État. Félix Tshisekedi autorisa quand-même le Procureur général de faire son travail. Aujourd’hui plus de deux années se sont écoulées sans suite.
Autre affaire : les allégations de corruption lors de l’élection des sénateurs. Ici aussi, le dossier était passé par le chef de l’État qui avait ordonné l’enquête. Le PG avait conclu en des indices sérieux pouvant déboucher sur un et ou des procès. Plusieurs personnalités, dont ceux de la famille politique très proches du Chef de l’État sont impliquées.
On n’oublie pas le dossier de détournement des fonds de la lutte contre le Covid-19 dont devrait répondre l’actuel ministre de la santé. On n’oublie pas, non plus, l’affaire du programme de 100 jours sur son volet de la voirie au Kasaï. Ce dossier vise un ministre UNC contre lequel l’Assemblée nationale avait déjà autorisé une instruction judiciaire. L’affaire est cependant demeurée sans suite à ce jour. Le même ministre était cité dans le dossier du dédouanement des maisons prépayées.
Last but not least, la vieille affaire de 100 millions Usd pour l’achat de produits pharmaceutiques. Un nébuleux dossier dont les ramifications partent de la présidence de la République.
Jonas Eugène Kota