Contrairement aux affirmations, la semaine dernière, du porte-parole du Gouvernement, Jolino Makelele, et de la porte-parole adjointe du chef de l’Etat, les troupes zambiennes campent encore sur le sol congolais. Une nouvelle preuve vient d’en être administrée par l’Administrateur du territoire de Moba qui s’est confié à Top Congo Fm. Didier Mumbere fait savoir, en effet, que l’armée zambienne s’est plutôt retirée à Kipindye, à 3 Km de sa position initiale de Kibanga, l’un des secteurs occupés.
Tout en faisant également savoir que les populations congolaises ne sont pas encore retournées à Kibanda et Kalubamba, mais se trouvent encore à Moliro centre l’AT dénonce les mensonges diffusés sur la situation réelle du terrain. Il demande, dès lors, la SADC soit la seule à assurer effectivement le suivi de la situation.
Les propos de l’Administrateur du territoire de Moba viennent corroborer ceux de Lambert Mwila Kipuyu, chef du groupement Muliro, chefferie de Manda en territoire de Moba où ces troupes occupaient notamment les localités de Kibanga et kalubamba. Se confiant le 6 août dernier à Congovirtuel, en effet, ce dernier affirmait que les troupes zambiennes avaient effectivement quitté, depuis trois jours, les positions qu’elles occupaient depuis la mi-mars 2020, mais pour aller se repositionner à Kanyungo derrière la montagne de Kimpindye qui se trouve en territoire congolais et où aurait été implantée une nouvelle borne de délimitation frontalière entre la RDC et la Zambie.
Francine Muyumba, seule à avoir dit la vérité
Ces nouvelles révélations de l’AT de Moba, qui confirme celles du chef Mwila Kipuyu, donnent de nouveau raison à la Sénatrice Francine Muyumba qui, dans une déclaration début août 2020, avait été la première à alerter l’opinion sur les contradictions entre, d’une part, les affirmations du gouvernement contenues dans le compte-rendu de son conseil des ministres du 27 juillet 2020 annonçant le retrait des troupes zambiennes, et, d’autre part, le communiqué de la SADC du 27 juillet qui indiquait qu’elle n’avait pas encore publié les conclusions et les recommandations de sa mission de sensibilisation et d’arbitrage de ce conflit frontalier. En ce moment-là, en effet, le Secrétariat opérationnel de la SADC ne disposait pas encore du rapport de l’équipe de terrain pouvant le déterminer à régler ce différend comme l’avait affirmé le Gouvernement congolais.
Francine Muyumba, également présidente de la commission des relations extérieures du Sénat, mettait ainsi le gouvernement au défi fournir l’origine de ses affirmations rapportées dans son compte-rendu de fin juillet 2020 tout en déplorant les effets d’annonce qui caractérisent la diplomatie congolaise sans la moindre preuve.
Face à cette situation plutôt embarrassante, le gouvernement devrait se montrer plus proactif, notamment en rappelant l’ambassadeur de la RDC en Zambie pour consultation, tout en augmentant la vigilance et la pression en massant des FARDC à la frontière querellée.
JEK