Le Docteur Jérôme Munyangi fait la une de l’actualité sur la pandémie du coronavirus qui frappe l’humanité. Il est, en effet, le co-auteur du traitement contre le coronavirus mis au point à Madagascar. Ce citoyen congolais est aussi entrain de mobiliser les Africains, à travers un appel sur les réseaux sociaux, pour qu’ils puissent se prendre en charge dans la réduction, par eux-mêmes, des solutions à leurs problèmes. Dénonçant certains produits pharmaceutiques étrangers qui déciment les Africains, il responsabilise les Africains de se lancer dans la recherche pour produire eux-mêmes des médicaments capables de guérir les différentes maladies qui les frappent.
Diplômé en Médecine à l’Université de Kinshasa, deux fois Master à l’Université Paris Diderot et à l’Université d’Otawa, Jérôme Munyangi a été recruté en 2011 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme chercheur sur les maladies tropicales négligées. Il travaille depuis 6 ans sur un traitement alternatif contre le paludisme à base de l’artemisia, une plante couramment exploitée en République démocratique du Congo dans le traitement de cette maladie.
Réfugié en France depuis juillet 2019, avait fui la RDC suite aux menaces dont il faisait l’objet à cause de ses recherches. Arrêté à deux reprises avant sa fuite, son avocat, Patrick Kitembo, justifiait ses déboires par un litige au sujet d’un contrat, pourtant inexistant, entre lui et une entreprise pharmaceutique. « Le contrat en question n’existe pas. Le seul objectif était de déstabiliser le Dr Munyangi et ses recherches sur des traitements alternatifs au paludisme », déclarait alors l’avocat. Dans le documentaire « Malaria business » diffusé récemment sur France 24, le Dr Munyangi affirme qu’une étude sur 1.000 patients avait prouvé que sa tisane d’Artemisia était plus efficace que les médicaments conventionnels contre le paludisme recommandés par l’OMS.
Devenu ainsi gênant face à l’industrie pharmaceutique qui brasse des fortunes sans trop de succès sur la santé des africains, le Dr Jérôme Munyengi ne fait, cependant, aucun objet d’attention de la part de nos dirigeants. Voici une sommité scientifique qui s’expatrie aussi facilement pour fuir l’insécurité dans son pays avec cela entraine comme perte pour la République. Nos dirigeants sont à ce point intéressés par l’enrichissement individuel qu’ils ne réalisent pas combien il est important de financer la recherche scientifique qui peut devenir génératrice d’importantes recettes pour le trésor public.
Même dans le cas présent de la lutte contre le covid-19, nos dirigeants ne portent que très peu d’intérêt sur la recherche scientifique. Seul sur ce front, le Ministre de la recherche scientifique a mis sur pied une commission qui travaille sur cette question, pendant que l’attention semble s’être résignée sur le fait de l’inexistence d’un traitement spécifique, les gens se contenant du protocole de la chloroquine, surtout lorsque le plus gros lot à ce jour (plus de 50.000 cures) est un don.
Il est temps de mettre fin à cet appétit glouton de nos dirigeants pour l’enrichissement facile et donner à nos scientifiques les moyens de leurs recherches qui vont sauver des vies.
Yvon Ramazani
