Un vent favorable rapporte, ce mardi 20 mars 2018, à congovirtuel.org le « désappointement » de certains milieux diplomatiques à Kinshasa suite à la lettre du Comité laïc catholique (CLC) adressée à la « communauté internationale ». Motif : Ndaywell et Cie se sont permis de menacer l’ONU, l’UA, l’OIF, la CIRGL, etc. ; avec des ultimatums au cas où les revendications qu’ils leur ont adressées ne sont pas satisfaites. Impensables dans les us diplomatiques de la part d’une structure sans existence légale connue !
Dans une correspondance datée du 10 mars 2018 et adressée, entre autres, au SG de l’ONU, au Président de la commission de l’Union africaine, à la SG de l’OIF, ou encore aux Secrétaires exécutifs de la SADC et de la CIRGL, le CLC leur a lancé ce qui n’est pas moins un ultimatum les engageant à s’impliquer pour satisfaire ses revendications relatives au respect du calendrier électoral, à l’application des mesures de décrispation politique ainsi que la crédibilisation et la redynamisation du processus électoral, notamment par la restructuration de la CENI. Pour cela, les Profs Ndaywell, Thierry Nlandu et autres membres du comité de cette structure, ont accordé à leurs destinataires un délai allant jusqu’au 30 avril 2018, délai au-delà duquel le CLC reprendrait ses manifestations publiques tout en les intensifiant.
Il n’en a pas fallu plus pour provoquer une ire diplomatique chez ces destinataires qui n’ont pas du tout apprécié ce ton utilisé qui, selon un interlocuteur de congovirtuel.org, « frise l’injonction et se dénue de toute forme de courtoisie en ce genre de démarche ». La « communauté internationale », poursuit notre interlocuteur, a choisi de ne réserver aucune suite à cette attitude « désinvolte » de la part d’une structure « qui n’a pas qualité pour se poser en interlocuteur de ces institutions dont sont sociétaires des Etats parties ». Et un autre de crier son indignation: « Comment un professeur de la trempe de Ndaywell, qui a eu à travailler avec l’OIF pour le sommet de la Francophonie à Kinshasa, peut-il avoir laissé passer des entorses diplomatiques de ce genre?»
On rappel, en effet, qu’après plusieurs semaines d’interrogations sur l’identité et la nature du CLC, le Nonce apostolique fit savoir, au détour d’une phrase dans une déclaration à la veille de la troisième marche de cette structure, que celle-ci appartenait à l’archevêché de Kinshasa qui lui avait attribué une « recognition provisoire » Chose que le Cardinal Laurent Monsengwo, Archevêque de Kinshasa, corroborera quelques jours plus tard, en faisant diffuser dans les réseaux sociaux, un document déclarant cette reconnaissance en novembre 2017.
Quoiqu’il en soit, et même alors, l’on explique que cette « reconnaissance » ne confère nullement au CLC une stature d’interlocuteur de ces institutions internationales, même à travers leurs représentations diplomatiques à Kinshasa. Et les consultations que mènent souvent des missions de ces organisations en RDC pour obtenir un dégel politique ne constituent nullement une quelconque reconnaissance au motif que des structures comme le CLC sont consultées pour le compte de la société civile, surtout, ajoute un autre interlocuteur, que « le CLC n’a aucune personnalité juridique pour se prévaloir face aux tiers ». A la limite « peut-on comprendre qu’il (le CLC) se fasse porter diplomatiquement par l’Archevêché de Kinshasa ou carrément la Cenco qui est l’organisation faitière de l’église catholique dont se réclame le CLC ».
Dans tous les cas, et pour revenir aux injonctions de tous les malheurs, le CLC n’avait pas à exercer des pressions, surtout de ce genre, sur des organisations qui ne cessent de s’inquiéter de la situation en RDC et de travailler pour l’apaisement. Le dernier cas en date est celui du Conseil de sécurité de l’ONU, mais aussi la déclaration subséquente du SG de l’ONU, Antonio Gutteres, qui invite les Congolais à se départir de toute autre voie de conquête du pouvoir pour s’engager résolument et sans atermoiements dans le processus électoral. Cet appel concerne aussi au plus haut point le CLC qui a pactisé avec les radicaux de l’opposition et de la société civile qui militent pour une « transition sans Kabila ». (Lire, pour ce faire, notre article à ce lien : http://congovirtuel.org/wp-admin/post.php?post=340&action=edit )
Ce désappointement de la communauté internationale vient à nouveau souligner le caractère subversif et conflictuel du CLC, bras séculier de Monsengwo, dont les objectifs ne cadrent nullement avec ses professions de foi. Structure à l’existence douteuse, le CLC a toujours usé de méthodes en marge des lois pour prétendre porter des revendications démocratiques.
Depuis le début du processus électoral en cours, l’église catholique dont le CLC se réclame en a pris des distances et n’a rien fait de construction pour le faire avancer. On se souvient, par exemple, que l’église catholique, faisant partie de la société civile, avait refusé de participer à la désignation du remplaçant de feu l’Abbé Malu-Malu à la tête de la CENI. Elle avait également refusé, et c’est encore le cas aujourd’hui, de siéger au sein de la CIME qui est une structure d’intermédiation pour des élections apaisées, autant qu’elle contribue à la partialité de l’application de l’accord de la Saint Sylvestre en refusant de siéger au CNSA comme le prévoit le même accord.
Avec un tel pedigree qui contredit les intentions de son église, L’on se demande à présent comment le CLC compte mener à bien ses menaces à l’encontre de la communauté internationale à l’expiration de son ultimatum si ses revendications ne sont pas satisfaire, puisqu’il est certain que personne ne lèvera son doigt pour faire droit à tant de désinvoltures et d’indélicatesses. Et c’est à juste titre qu’un observateur de la tragicomédie politique congolaise s’interroge : « Quand ils reprendront leurs manifestations, ce sera contre la communauté internationale ou le régime qu’ils combattent » ?
Affaire à suivre…
PDM