BAGARRE AU LYCEE TOBONGISA ENTRE PARENTS, ENSEIGNANTS, COMITE GESTIONNAIRE ET ELEVES

Une situation confuse et honteuse s’est observée en milieu de matinée de ce mercredi 25 novembre 2020 à l’école primaire du Lycée Tobongisa situé à Binza Ozone, commune de Ngaliema. Une bagarre rangée y a, en effet, mis aux prises parents, enseignants, comité gestionnaire et élèves autour de la grève des enseignants qui dure déjà sept semaines.

Un groupe de parents s’est présenté à l’école pour se plaindre de ce que leurs enfants n’étudient pas depuis la rentrée scolaire à cause de la grève des enseignants qui réclament notamment une augmentation de leurs salaires conformément aux engagements pris avec le Gouvernement. Ces parents ne comprenaient pas pourquoi les enseignants ne reprennent pas les cours alors qu’ils perçoivent les salaires du premier palier qui est déjà en application. Ils se disaient d’autant plus choqués qu’ils ont appris que ces enseignants ont perçu leur dernier salaire la semaine passée mais sans reprendre la craie. D’autant plus, par ailleurs, que l’enseignement primaire est gratuit

Il s’en est suivi une vive altercation verbale avec les enseignants réunis sous les arbres dans la cour de l’école pendant que les enfants se trouvaient dans les classes. Alerté, le comité gestionnaire, avec à sa tête la sœur directrice, va intervenir pour calmer la situation, mais il va se retrouver au milieu de l’altercation suite à une vive prise à partie du groupe des parents en colère.

Visée particulièrement par une femme, la sœur directrice, hors d’elle, décoche un coup mais qui est interceptée d’une main ferme par un homme à côté d’elle. La femme visée en profite pour griffer la sœur directrice au visage. La tension se ravive alors est débouche sur une bousculade puis une bagarre rangée à laquelle se mêlent les enseignants, le comité gestionnaire et même des élèves qui sortent des classes.

La sœur directrice perd le contrôle et tombe à terre où elle est piétinée jusqu’à se fracturer la jambe droite. Des policiers d’un sous-commissariat situé presqu’à l’entrée du lycée vont alors intervenir pour calmer la situation. Les parents en colère sont évacués et les élèves renvoyés à la maison. La sœur directrice, elle, est conduite aux soins et le comité gestionnaire décide de fermer l’école jusqu’à nouvel ordre avec promesse de radier tout élève qui se présenterait à partir de ce jeudi.

Cette situation est consécutive au flottement qui s’observe dans les écoles catholiques depuis la rentrée scolaire le 12 octobre dernier. Suite aux négociations engagées entre parents, enseignants et écoles, le ministère de l’EPST a interdit toute relance des frais d’intervention ponctuelle des parents. Quelques responsables scolaires et comités des parents ont été sanctionnés, mais ces négociations se poursuivent dans plusieurs écoles catholiques et certains ont déjà abouti, comme au Lycée Notre Dame de la Province où un arrangement a été trouvé pour des frais de 130$ pour les classes montantes du secondaire et 150$ pour les terminales.

Dimanche dernier, le Cardinal Fridolin Ambongo, Archevêque de Kinshasa, a déclaré que l’église catholique ne s’opposera plus aux frais d’intervention des parents si c’est à l’initiative de ces derniers.

JEK

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