WASHINGTON FINALISE L’OPTION MILITAIRE CONTRE LA RDC

Las de ne pas pouvoir pénétrer la pensée de Joseph Kabila sur son sort politique à court terme, l’Occident examine désormais l’option militaire tant évoquée contre la République Démocratique du Congo. Ce sujet a longtemps été avancé par des analystes sur base de certains comportements en Occident pour devenir aujourd’hui plus qu’une réalité. Bob Kabamba, professeur d’université et analyste de la scène politique congolais, ne s’en fait plus d’illusion.

Dans une intervention ce mercredi matin sur RFI, son analyse de la situation tourne autour de l’usage de la force pour contraindre Joseph Kabila, soit à quitter le pouvoir, soit à ne pas se représenter pour les élections de décembre 2018. Un usage de la force qui se traduirait donc par une intervention militaire sur laquelle même l’Union africaine fermerait les yeux pour autant qu’elle aboutisse à ce que Kabamba appelle un rétablissement de l’ordre constitutionnel, soit un soulèvement populaire à l’initiative d’organisations comme le CLC qui a déjà appelé à des manifestations à partir du 14 août prochain (http://congovirtuel.org/wp-admin/post.php?post=867&action=edit ).

Concoctées par les puissances occidentales sous l’initiative et la férule des USA, ces options de coup de force se fondent sur la crainte qu’une représentation de Kabila à la prochaine présidentielle puisse provoquer des situations qui iraient jusqu’à déstabiliser les voisins de la RDC. C’est ici que l’on s’interroge vraiment sur le vrai fondement de cette croisade militaire envisagée contre Joseph Kabila sous prétexte que son maintien au pouvoir soit une cause d’instabilité dans la région.

L’on fait ici face à une sorte d’hypocrisie qui cache mal la volonté des prédateurs occidentaux de prendre simplement le contrôle du pouvoir en RDC pour s’y positionner après avoir marqué une longueur de retard face à la puissance financière asiatique avec, notamment, la Chine et l’Inde qui sont très présentes dans l’économie congolaise. Une volonté de soumission de tout un pays sous prétexte de se débarrasser d’un individu par une association d’intérêts qui ne laisse pas dupes les observateurs.

 

La RDC a toujours été déstabilisée par ses voisins

Personne n’est, en effet, dupe du danger que représenterait une intervention militaire en RDC pour ses pays voisins. Les mêmes pays voisins dont le Rwanda particulièrement qui est responsable de l’instabilité de la partie Est de la RDC depuis ses guerres des années ’90 sans que personne en Occident n’en fasse le cas dans les analyses.

Autant pour le Congo-Brazzaville dont certains déplacés dus à ses guerres civiles vivent encore en territoire congolais (à Kinshasa, dans le Bandundu ou en Equateur). Idem pour le Burundi dont la situation jusqu’à ce jour continue de déverser aussi bien des déplacés civils que des groupes armés sur le territoire congolais vers Uvira dans le Sud-Kivu et même jusqu’au Tanganyka.

Ce même peuple dont on prend le sort social comme prétexte est exclu de tout rôle sur son propre destin. Rien ni personne n’indique à quel moment et comment ce peuple se prendrait en charge sans se retrouver sous une nouvelle colonisation impérialistes qui pointe à l’horizon le plus immédiat.

Ces deux semaines qui nous séparent de l’ouverture du dépôt des candidatures pour la présidentielle et les législatives nationales vont être décisives sur ce qui va advenir de la RDC au regard des assauts impérialistes qui se précisent. Ce qui est sûr, dans tous les cas, est que ce qui pourrait arriver ne sera pas une quête pour la sauvegarde d’une démocratie quelconque, mais certainement une nouvelle mainmise sur la RDC. Les élections et l’alternance tant évoquées ne sont qu’un prétexte ou le paravent de cette nouvelle conquête impérialiste dont le vrai soubassement n’est autre que le nouveau code minier qui a inversé la chaîne des intérêts au profit de la RDC.

 

Les Congolais doivent se prendre en charge

Congovirtuel.org a déjà eu à l’évoquer à plusieurs reprises, faisant notamment état des réunions tenues à Genève pour armer des groupes congolais afin de mener la guerre contre le pouvoir constitutionnellement établi. La question à présent est de savoir ce que les Congolais veulent réellement entre cette soumission impérialiste qui se prépare et  leur propre autodétermination.

Il semble que l’engouement observé autour du processus électoral est une réponse claire qui vient aussi mettre à nu ce stéréotype qui veut faire croire que la démocratie ou l’alternance est une affaire exclusive de la Présidence de la République. Le vrai pouvoir du peuple, par le peule et pour le peuple se vit dans des hémicycles parlementaires, à commencer par le niveau national jusqu’à nos quartiers et nos rues.

Et il est clair que ceci ne figure nulle part sur les tablettes à Washington, New York, Paris, Bruxelles ou Londres. Il est tout aussi clair qu’une intervention militaire en RDC conduira à la déstabilisation de ses voisins que l’on craint.

Aux Congolais donc d’ouvrir l’œil pour savoir identifier où se situe réellement leurs intérêts face à cette nouvelle colonisation qui se dessine avec la complicité de certains de leurs propres compatriotes.

PDM

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