Tout ce qui fait la force politique du FCC est combattu par le CACH qui veut réduire à néant cette force en recourant ‘’aux passages en force’’ pour des matières au sujet desquelles la Constitution et la loi sont pourtant limpides et claires. L’annonce, lors de son message à la nation du vendredi 23 octobre, d’une consultation des leaders politiques (pour constituer l’union sacrée et dont la fin sera sanctionnée par des décisions de Félix Tshisekedi qui n’excluront aucun cas de figure), est une violation évidente de la Constitution impulsée par la volonté d’esquiver la majorité parlementaire dont dispose le FCC.
C’est comme si l’on contournait cette majorité du FCC au profit d’une majorité populaire que légitimeront ces consulations des leaders politiques afin d’aboutir à un gouvernement d’union nationale dont l’existence suppose la dissolution au-préalable du Parlement actuel et la mise en place d’un gouvernement de consensus politique.
Si ce cas de figure se réalisait, il consacrerait l’aboutissement d’un processus astucieux et insidieux qui a commencé avec la déclaration de Félix Tshisekedi de Windhoek en février 2019 et qui s’est poursuivi avec toutes les pressions dont Félix Tshisekedi a fait l’objet de la part des Occidentaux, en commençant par Emmanuel Macron qui, en marge de One Summit Planet en mars 2019 à Naïrobi a enjoint Félix Tshisekedi de prendre ses distances vis-à-vis de Joseph Kabila, surtout à un moment où il était question de désigner un Premier ministre. Comment cela pouvait-il se faire sans violer la Constitution qui stipule que la RDC a un régime semi-présidentiel ou semi-parlementaire, définissant des attributions, compétences et prérogatives précises à chaque animateur des institutions ? A Windhoeck, Félix Tshisekedi avait déclaré que lui, en tant que chef de l’Etat, il ne pouvait pas accepter de régner sans diriger. Une déclaration qui s’inscrit en faux contre le régime semi-présidentiel du pays et qui méconnaît les attributions, compétences et prérogatives précises que la Constitution a conférées à chaque institution.
Soit dit, au vol, que si Joseph Kabila a semblé avoir plus de pouvoir que ne lui permettait la Constitution, c’est parce que la majorité parlementaire durant s es deux mandatures était de sa famille politique. Félix Tshisekedi ne dispose pas d’une telle majorité et ne peut donc pas bousculer les choses pour agir comme il le fait, par populisme et exploitant la diabolisation dont est victime le FCC pour l’accuser d’entraver son action en faveur du peuple.
Il est évident que c’est la volonté de Félix Tshisekedi et celle des Occidentaux qui sont tenues responsables de la bélligence observée sur la scène politique congolaises. Ces volontés empêchent la prise en compte des conséquences du régime semi-présidentiel du pays ainsi que des attributions, compétences et prérogatives constitutionnelles de chaque institution. En clair, Félix Tshisekedi cherche, dans cette annonce, une légitimation et un apui auprès des leaders politiques qu’il va consulter pour qu’on lui propose des mécanismes de dissoudre le Parlement et d’établir un gouvernement d’union national. Si cela se réalisait, aucune requêtede protestation introduite par le FCC à la Cour constitutionnelle n’aura gain de cause, car cette cour est déjà acquise à Félix Tshisekedi et les leaders politiques appuyeront, par des actions sur le terrain et le déploiement médiatique, les décisions de Félix Tshisekedi. Pire, les cadres du FCC peuvent être neutralisés par des actions judiciaires contre eux. Les USA et compagnie se rangeraient vite derrière ces décisions qu’ils ont initiées de façon occulte.
Il est tout à fait instructif de lire ce qu’écrivait déjà Colette Braeckman. « Même si l’ex président Kabila demeure aussi discret que d’ordinaire, ses partisans multiplient les reproches à l’égard de leur allié de circonstance : selon eux, le contrat initial ne serait pas respecté par Tshisekedi et son parti UDPS, le chef de l’Etat outrepasserait des pouvoirs qui, dans un régime parlementaire, devraient se limiter à un simple arbitrage, le Premier ministre Ilunga Ilunkamba serait réduit à n’être qu’un simple figurant, le ministre de la Justice Tunda ya Kasende, n’a toujours pas été remplacé…En outre, la cabinet présidentiel, pléthorique, se serait transformé en gouvernemlent parallèle tandis que, plus grave encore, la majorité parlementaire dont se prévalent les partisans de Kabila serait ignorée. A cela s’ajoutent les repropches de ‘’tribalisation’’ d’un pouvoir qui, comme autrefois le président Mobutu, aurait tendance à chercher à l’extérieur du pays (en Belgique et surtout aux Etats-Unis) sa légitimation ».
On se dirige droit vers ce que le pays a connu de 1960 à 1965, à la grande honte de la classe politique congolaise.
Nathan MBISA