« Le Comité de suivi a tenté, sans succès, de convaincre la partie Kasonga Tshilunde de mettre à sa disposition toutes les informations et tous les documents susceptibles d’aider à arracher l’adhésion de la partie Tabasenge dans l’organisation des assises de Muanda. Dans les conditions actuelles d’accaparement de toutes les prérogatives statutaires de l’UNPC par un seul individu, qui est à la fois président, vice-président, secrétaire général, trésorier général, commission électorale et candidat à sa propre succession, la tenue d’un congrès est moralement inadmissible ». Tel est le constat du comité de suivi du protocole d’accord sur la pacification de l’UNPC.
Le comité de suivi du protocole d’accord sur la pacification de l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC) vient de faire l’amer constat de l’échec de la médiation initiée par le Ministre d’Etat en charge de la Communication et médias. Dans une déclaration diffusée tard dans la soirée de vendredi, ce comité a formellement tenu Kasonga Tshilunde, Président contesté, pour responsable de l’échec de cette démarche qui avait également pour but de créer les conditions de la tenue d’un congrès apaisé et consensuel.
Kasonga Tshilunde est allé jusqu’à interdire l’accès de ses protagonistes et du comité de suivi aux installations de l’UNPC
« Le Comité de suivi a tenté, sans succès, de convaincre la partie Kasonga Tshilunde de mettre à sa disposition toutes les informations et tous les documents susceptibles d’aider à arracher l’adhésion de la partie Tabasenge dans l’organisation des assises de Muanda », s’indignent les signataires de la déclaration. Et de révéler encore : « Le Comité de suivi se dit indigné de l’affront et du mépris affichés ce matin par la partie Kasonga Tshilunde en fermant la porte à la partie Tabasenge et aux délégués du Comité de suivi pourtant chargés, de commun accord, d’avoir accès aux documents, notamment le budget global du congrès, la liste des participants ainsi que les preuves des dépenses déjà engagées ».
En effet, la partie Tabasenge et les délégués du Comité de suivi accueillis par une escouade de la police qui avait reçu mission de « barrer la route « aux inciviques qui vont tenter d’attaquer le bureau de l’UNPC ». Les « inciviques » ici, ce sont, entre autres, Kibambi Shintwa qui préside le comité de suivi, Tshivis Tshivuadi de JED, Tito Ndombi (Président du CSAC) ou encore Chantal Kanyimbo, ancienne Présidente de l’UNPC.
Ferme mais ouvert, le comité Kibambi invite les professionnels des médias à s’opposer à toute caporalisation ou infantilisation de la corporation
De tout ce qui précède, le Comité de suivi constate que « dans les conditions actuelles d’accaparement de toutes les prérogatives statutaires de l’UNPC par un seul individu, qui est à la fois président, vice-président, secrétaire général, trésorier général, commission électorale et candidat à sa propre succession, la tenue d’un congrès est moralement inadmissible ». Ainsi donc, « devant un mur infranchissable de surdité et d’opacité, le Comité de suivi, préoccupé par l’avenir de la corporation des journalistes et son image de marque gravement écornée par des comportements erratiques, estime, en toute conscience que l’urgence de la tenue du congrès de Muanda ne peut se justifier que par la volonté nécessaire de réconciliation au sein de l’UNPC ».
Le comité de Kibambi Shintwa estime également que « pour donner la chance à cette réconciliation encore fragile d’aboutir afin d’arriver à sauver la corporation des journalistes, le congrès de Muanda doit éviter d’inscrire à son ordre du jour toutes les questions qui fâchent, notamment l’organisation des élections (…) afin d’éviter que le manque de consensus sur cette question précise ne conduise à des contestations des résultats de nature à troubler l’ordre public ».
En attendant, le Comité de suivi « en appelle aux pouvoirs publics d’aider la corporation des journalistes, à privilégier la voie de la raison qu’elle a déjà prise en signant librement le Protocole d’accord du 28 septembre 2020 ». Et les professionnels des médias sont, quant à eux, appelés à « se désolidariser de tout processus anomique qui tend à caporaliser et à infantiliser la corporation des journalistes ».
Pour rappel, le protocole d’accord sur la pacification de l’UNPC avait été signé le lundi 28 septembre 2020. Les mandataires de Kasonga Tshilunde l’avaient signé sous réserve. Ce protocole prévoyait, entre autres, l’organisation consensuelle du congrès par les deux parties en conflit. Les parties s’étaient également engagés à ce qu’aucun des membres actuellement en conflit ne se représente aux prochaines élections. Cependant, dès le lendemain, Kasonga Tshilunde va le dénoncer en annonçant le maintien de sa candidature.
Depuis lors, il fera systématiquement échec à toutes les initiatives de mise en œuvre du protocole d’accord.
Jonas Eugène Kota