LE PREMIER MINISTRE N’A PAS AUGMENTÉ LES ÉMOLUMENTS DES DÉPUTÉS (Budget)

Le Premier ministre n’a jamais ordonné au vice-Premier ministre en charge du Budget d’augmenter les émoluments des députés nationaux et les frais de fonctionnement de l’Assemblée nationale. Ainsi s’exprime, sous anonymat, un conseiller au cabinet du VPM Mayo Mambeke. Notre interlocuteur réagit au tollé général soulevé par une correspondance de Sylvestre Ilunga Ilunkamba adressée au VPM du Budget en rapport avec une requête de la Présidente de l’Assemblée nationale sollicitant l’augmentation de 2.000$ des émoluments des députés et le relèvement de 50% des frais de fonctionnement de l’Assemblée nationale.

Dans cette correspondance, le chef de l’Exécutif demande au ministre du budget, en concertation avec celui des finances, d’examiner cette question (la requête de Mabunda) « en vue de permettre au Gouvernement de réserver une suite appropriée à cette demande ». Cette démarche procède de l’organisation normale du fonctionnement du gouvernement à travers le principe de l’interministérialité. En sa qualité de coordonnateur de l’Exécutif, le Premier ministre, qui interagit avec des tiers, décide sur base des avis éclairés de chaque ministre sectoriel.

Pour le reste, la demande des députés a soulevé une indignation unanime des congolais qui se demandent comment leurs élus peuvent réclamer de tels avantages dans un contexte de crise aussi évident. La situation économique déjà précaire a connu une dégradation dangereuse avec la pandémie du coronavirus. En sorte que le pays se trouve aujourd’hui au bord de la récession qui le mettrait en cessation de paiement.

Déjà à l’heure actuelle, des appels– dont certains émanant des députés – demandent avec insistance la réduction du train de vie des institutions publiques pour dégager des fonds permettant de faire face à d’autres besoin plus importants. Rien que pour honorer la paie régulière des salaires, le Gouvernement peine à réunir les moyens et se trouve même en impossibilité d’honorer ses engagements de relèvement de ces salaires et même d’intégrer des non payés et de nouvelles unités.

Le pays se trouve au bord de grèves généralisées des infirmiers, des médecins, des magistrats, des enseignants et autres magistrats qui détiennent tous des engagements d’améliorations de leurs salaires et autres primes de la part du même gouvernement. Pendant ce temps, les charges de soutien à l’économie demeurent présentes alors que s’en rajoutent d’autres chaque jour.

Pour toutes ces raisons, les congolais estiment que la demande des députés est, à la limite, immorale. Une demande qui, plus grave encore, intervient au moment où le Gouvernement, à la demande des mêmes députés, s’attèle à recadrer le budget en vigueur en le révisant à la baisse.

JEK

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