Une ambiance d’émeutes s’observe actuellement à travers la ville de Kinshasa. Depuis tôt le matin, en effet, il s’observe une ruée de la population vers les différents points d’approvisionnement en vue de faire face au confinement annoncé jeudi soir par le Gouverneur de la ville. Petits marchés, marchés, boutiques, alimentations et autres supermarchés sont pris d’assaut par les Kinois qui, chacun selon ses moyens, souhaite se constituer un stock de vivres pour tenir pendant quatre jours, quitte à le refaire à la prochaine relaxe.
Une bousculade s’observe ainsi dans différents marchés et dans des magasins et alimentations. Les gens se frottent dans une inquiétante promiscuité qui fait craindre un boom de contagion. La population s’est, en effet, laissée aller à un relâchement des mesures préventives, le temps de s’assurer un tant soit peu la survie.
Même observation dans les transports où les mesures de réduction du nombre des passagers à bord ont été transgressées surtout aux petites heures, lorsque les agents de la circulation ne s’étaient pas encore déployés.
Nombre des Kinois déplorent cette situation et responsabilisent l’autorité urbaine qui, selon eux, a décrété le confinement brutalement, sans leur donner le temps de se préparer et s’organiser. Cette situation a coïncidé avec l’effectivité d’autres mesures, notamment celles interdisant le commerce d’autres produits que ceux alimentaires et de première nécessité.
Pas facile donc trouver, par exemple, des insecticides et autres désinfectants domestiques, certains objets ménagers ou encore tout autre matériel permettant de meubler le temps. Avec la réduction des points de vente à travers la ville, les kinois se sont retrouvés dans une forte promiscuité là où il pouvait trouver quelque chose. Des files d’attente sans respect de la règle de distanciation, des chamaillades dans les rayons et aux caisses, des bousculades dans les couloirs des marchés surpeuplés comme jamais auparavant, des ruées et même parfois des bagarres sur le peu de stock de certains produits, etc. ; telles sont les scènes qui caractérisent actuellement la vie à Kinshasa.
On peut bien se demander ce qui pourrait arriver dans les jours à venir si, dans le lot des kinois qui se bousculaient, il y en avait déjà de contaminés…
JEK