ELUS ET NON ELUS D’«ENSEMBLE » S’ENTRE-DÉCHIRENT

En cette période de manœuvres vers la formation du Gouvernement et en perspective des mises en place dans les entreprises publiques, les sociétaires élus de « Ensemble pour le changement » décident de s’affranchir sur le sort personnel de Katumbi et entreprennent un rapprochement vers Cach. Pendant ce temps, Francis Kalombo et Cie choisissent de demeurer dans les rangs de Lamuka en attendant la position officielle de Moïse Katumbi.

Une certaine confusion règne dans les rangs du regroupement politique « Ensemble pour le Changement » présidé par Moïse Katumbi Chapwe. En effet, alors que mardi dernier, son vice-Président, Pierre Lumbi, soutenu par de hauts cadres du regroupement, publiait une déclaration dans laquelle il annonçait la fin de l’existence de Lamuka comme plate-forme électoral et laissait entrevoir un rapprochement vers Félix Tshisekedi dont il reconnait désormais la légitimité comme Président de la République élu, une surprise est tombée mercredi soir pour littéralement biffer toutes ces mentions. En effet, Francis Kalombo, se présentant comme porte-parole de Moïse Katumbi, a déclaré sur Top Congo FM que jusqu’à nouvel ordre, son mentor Katumbi n’a pas encore quitté la plate-forme Lamuka et que, dans tous les cas, s’il doit le faire, ce ne sera pas à travers un communiqué ou une déclaration de presse.

Kalombo faisait aussi savoir que Katumbi doit se concerter avec les quatre autres partenaires signataires de l’accord de Genève avant de donner sa position finale. Qu’en est-il alors de la déclaration lue par Lumbi ? A cette question, Francis Kalombo réagit en biais en affirmant qu’il n’a rien à en dire avant de souligner que Moïse Katumbi avait signé l’accord de Genève comme Président de « Ensemble » qu’il représentait. Comme pour dire ainsi que la déclaration de Lumbi, ainsi que les autres propos des sociétaires d’Ensemble comme Christophe Lutundula n’engagent qu’eux-mêmes.

A quoi rimerait donc une telle confusion ? L’on croit comprendre qu’en fait, la plate-forme pro Katumbi se trouve à la croisée des chemins entre les sociétaires élus et ceux qui ne l’ont pas été. Il s’agirait surtout, dans ce dernier camp, de ceux qui ont délibérément décidé de lier leur sort à celui de Katumbi depuis qu’il a décidé de prendre le chemin de l’exil. On peut parler, notamment, de lui-même Francis Kalombo, Olivier Kamitatu et tant d’autres qui tournent autour de Katumbi ainsi que ceux qui n’ont pas été élus. Dans l’autre camp, on retrouve donc les élus tels que Kyungu Wa Kumwanza qui fut le premier à quitter Lamuka, Lutundula, Lumbi et son MS qui a des élus ou encore Christian Mwando, même si celui-ci ne s’est pas encore officiellement exprimé. Avant eux, c’est Delly Sesanga et son Alternance pour la République (AR) et Claudel Lubaya qui s’étaient détachés pour apporter officiellement leur soutien à Félix Tshisekedi pendant la campagne électorale.

Désormais donc, l’aile Lumbi d’Ensemble revendique la première force politique de l’opposition en nombre de députés nationaux et provinciaux. L’on croit donc comprendre que les Lutundula et autres ne souhaitent pas dépendre du sort personnel de Moïse Katumbi depuis 2015 et ne voudraient pas, non plus, continuer à demeurer sur le bord de la route. Pour dire simple, tout indique un rapprochement de ce groupe d’élus vers la plate-forme CACH en vue d’une démarche concertée dans l’identification de la majorité au Parlement. Rien n’exclut, dans ces conditions, que l’on assiste à des tentatives de pêche à la ligne dans les rangs du FCC malgré le resserrement des liens qui vient de s’y opérer.

La politique sous les tropiques étant un domaine du tout-est-possible, il est toujours possible que les jeunes loups qui viennent de gagner l’hémicycle du Palais du peuple soient jaloux de leur liberté, surtout lorsqu’il y a une promesse à la clé.

Jonas E. Kota

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