LE FMI CONSTATE UNE STABILITÉ MACROÉCONOMIQUE EN RDC

Une mission du Fonds Monétaire International (FMI) a séjourné à Kinshasa du 22 mai au 4 juin 2019 dans le cadre des consultations avec le Gouvernement congolais sur l’évolution de la situation macroéconomique et financière de la RDC. Ces consultations, les premières depuis 2015, ont également évalué les risques éventuels pouvant influer sur la stabilité de cette situation et recommander des ajustements des politiques économiques ou financières du pays. Ces éléments d’analyse et leurs résultats constituaient les critères et la finalité des consultations qui rentraient dans le cadre de l’article IV des statuts du FMI, cela en perspective de la relance du programme avec le Gouvernement congolais.

Au terme de l’évaluation, le FMI a noté trois observations majeures, à savoir : « la croissance des activités non minières devrait plus que doubler en 2019, mais la croissance du PIB total ralentira basé sur l’hypothèse de ralentissement de l’activité minière ; une mobilisation plus forte des recettes est nécessaire pour accroître les dépenses d’infrastructure ; la réduction de la réglementation, la simplification des paiements d’impôts et l’amélioration de la gouvernance devraient contribuer à stimuler les investissements du secteur privé ».

Commentant sa visite en RDC dans une note publiée par le FMI, le chef de la délégation a noté que « la stabilité macroéconomique a continué de se consolider en 2018 grâce aux politiques macroéconomiques prudentes mises en place depuis mi-2017 dans un contexte de forte détérioration des termes de l’échange et de chocs politiques et de retrait du soutien des donateurs ». Mauricio Villafuerte dit aussi avoir constaté que « la production minière a augmenté plus rapidement que prévu, sous l’effet d’une forte augmentation des prix du cobalt qui a plus que compensé le ralentissement de la croissance du PIB non extractif ».

 

Les indicateurs de la stabilité constatée

Quant aux autres volets de la situation macroéconomique, le chef de la mission du FMI a relevé qu’« en l’espace d’un an à peine, jusqu’en décembre 2018, l’inflation en glissement annuel est tombée de 54,7 % à 7,2 %, tandis que le taux de dépréciation du taux de change a fortement ralenti, passant de 31 % à 2,7 %. Le déficit budgétaire de 2018 a été contenu à 0,1 % du PIB, contre un excédent de 0,5 % du PIB un an plus tôt, malgré des dépenses plus élevées occasionnées par la tenue des élections en décembre dernier qui ont été couvertes totalement par les ressources propres du gouvernement ».

Tournant son regard vers l’avenir dans l’objectif d’une diversification de l’économie afin de mieux lutter contre la pauvreté, il a estimé que la bataille devra se concentrer sur  la réduction de la réglementation, la simplification et la consolidation des impôts et des paiements non fiscaux. Elle devrait aussi se focaliser sur l’amélioration de la gouvernance et l’intensification de la lutte contre la corruption.

Dans la même optique, la recherche de rentes devraient contribuer à améliorer l’environnement des affaires et à encourager les investissements du secteur privé. « Dans ce contexte, peut-on encore lire dans le compte rendu, l’équipe des services du FMI a encouragé les autorités à accélérer l’adoption du projet de loi anticorruption et de la loi portant création d’une commission indépendante de lutte contre la corruption, en tant que mesures essentielles pour ancrer la crédibilité du gouvernement dans sa quête d’une croissance inclusive et soutenue de la RDC ».

 

Préalables pour la poursuite de la croissance

Par ailleurs, toujours selon Villafuerte, « les plans de réhabilitation et de construction d’infrastructures des autorités sont cohérents avec l’objectif de créer les bases d’une croissance durable, mais nécessiteraient une plus forte mobilisation des recettes ». Et de poursuivre : « L’équipe des services du FMI a exhorté les autorités à s’employer à rationaliser les dépenses fiscales et à consolider les diverses sources de recettes minières au sein du Trésor, ce qui donnerait au gouvernement une plus grande marge de manœuvre budgétaire et une capacité d’emprunt accrue pour soutenir les investissements publics et les priorités sociales ». De même, « une plus grande transparence dans la gestion des ressources naturelles est capital pour atteindre cet objectif. Étant donné que les recettes minières peuvent conduire à des dépenses volatiles, l’équipe des services du FMI a suggéré de modifier la formulation de la politique budgétaire de manière à ce qu’elle repose sur un solde budgétaire non minier et de continuer à faire preuve de prudence dans les emprunts publics pour préserver la viabilité de la dette ».

Enfin, tout en remerciant les autorités congolaises « pour leur hospitalité, leur ouverture et leur coopération », le FMI se dit « prêt à soutenir les autorités dans leurs efforts de réforme et à poursuivre la coopération dans le futur ».

JEK

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