Dans une stratégie diaboliquement huilée, les ennemis de la RDC ont perpétré des tueries à Beni dans le but de faire avancer le lobbying de soumission à l’assemblée générale de l’ONU. Tous les éléments se tiennent pour le démontrer, mais la réussite de ce nouveau plan machiavélique dépend de l’unité et la cohésion des Congolais que l‘on cherche à ébranler par la médiatisation à outrance de l’émotion suscité en vue de discréditer et démobiliser les forces de sécurité. Vigilance, vigilance et vigilance !
L’émoi et la colère déferlent à nouveau à Beni suite aux nouveaux assassinats qui viennent de s’y perpétrer. Samedi dernier, en effet, des assaillants sortis de nulle part, on surgit en pleine ville de Beni, au milieu d’un dispositif militaire impressionnant pour s’adonner à un massacre sauvage au sein de la population. A l’arme lourde comme à l’arme blanche, d’innocentes et paisibles personnes ont été fauchées pire comme du bétail.
Lorsqu’une seule vie humaine doit être fauchée au moyen d’une dizaine de balles, il n’est point besoin d’explication pour comprendre que l’on fait là face à une attaque préméditée visant un objectif précis. La témérité même de cette incursion dans une zone militarisée à suffisance en rajoute à cette certitude qui est soulignée par la médiatisation à outrance de ce nouveau drame qui se produit alors que Beni commençait à humer l’air de la paix, loin de ces incursions devenues plutôt rares ces derniers mois.
Scénario du chaos pour couler la RDC à New-York
Il ne faut pas trop de gymnastique pour comprendre que le nouveau drame de Beni est en relation directe avec la session de l’assemblée générale de l’ONU qui s’est ouverte lundi à New-York. Une session où le dossier RDC est sur toutes les tablettes et les lèvres, et pour lequel on observe une offensive de lobbying impressionnant. Cette session à l’ONU est aussi particulière pour la RDC en ce qu’elle devrait se focaliser sur le processus électoral à laquelle Joseph Kabila ne participera pas, lui qui faisait l’objet de toutes les invectives jusque dans l’hémicycle de la maison de verre.
La coïncidence des événements ne laisse aucun doute, par ailleurs. D’abord, les tueries sont perpétrées le samedi, soit la veille de l’arrivée (dimanche) de Joseph Kabila à New-York et de l’ouverture (lundi) de la 73ème session de l’assemblée générale de l’Onu. Ensuite, la su-médiatisation dont fait l’objet ces tueries sur les médias périphériques et dans les réseaux sociaux.
RFI s’y distingue particulièrement avec moult reportages sur les réactions de la société civile, mais aussi d’organisations étrangères comme le Groupe d’études sur le Congo (GEC) dirigé par Jason Stearn, ancien expert au bureau des droits de l’homme de la Monusco qui avait été déclaré persona non grata en RDC. Le site belge lalibre.be ne rate pas l’occasion et tire le gros lot avec une interview du Dr Denis Mukwege qui, tout naturellement, charge le Gouvernement et indexe les FARDC.
Bref, la nasse semble avoir bien ajustée pour s’assurer d’attraper le poisson RDC à New-York. Les personnages mis à contribution dans ce scénario sont les mêmes agents toujours à l’œuvre pour la déstabilisation de la RDC au profit de leurs ambitions personnelles : soit le pouvoir, soit des prix internationaux, mais rien pour les Congolais !
Les agents congolais de l’opération
Mais ce n’est pas tout. Côté congolais, tandis qu’une forte délégation d’opposants et leurs alliés de la société civile écument les couloirs de l’Onu à New-York sans badges pour aller plus loin, des politiciens comme Vital Kamerhe, Martin Fayulu et autres donnent de la voix pour se livrer, sans vergogne, à une macabre instrumentalisation du drame de Beni au profit de leurs candidatures. Pour leur part, des acteurs de la société à Beni se livrent au même jeu macabre jusqu’à trahir leur connivence avec les commanditaires de ce massacre bien calculé.
En effet, en décrétant un deuil à Beni jusque vendredi prochain, ils trahissent le plan de diabolisation de la RDC à New-York parce que c’est le même vendredi que doit se tenir la réunion de haut niveau sur la RDC que la délégation congolaise a déclinée pour n’avoir pas été associée à sa préparation.
En un mot comme en mille, les dernières tueries de Beni sont destinées à la consommation du dispositif impérialiste à New-York où toutes les batteries sont mises en marche pour soumettre la délégation congolaise conduite par Joseph Kabila. Des lobbies sans foi ni loi ont fauché des vies des Congolais pour arriver à leurs fins avec la complicité diabolique des fils et filles du pays, tout cela pour assouvir leurs ambitions personnelles.
Mais les Congolais doivent comprendre que la réussite de ce plan de soumission de la RDC dépend d’eux-mêmes à travers la cohésion nationale, l’unité et la solidarité. Le discrédit que l’on tente de jeter sur les FARDC, les forces de sécurité dans leur ensemble et les autorités politiques et civiles ne visent que la division du peuple congolais pour faciliter la réussite de ce plan. L’enjeu de cette division réside dans la terreur que l‘on cherche à semer à travers des attaques spectaculaires et asymétriques. Spectaculaires pour frapper l’imaginaire pour susciter un maximum d’émotion, et asymétriques pour surprendre les forces de sécurité malgré leur vigilance et leur présence.
Seule arme de réussite, la division des Congolais
Et l’enjeu de cette division est d’autant plus délicat que les assaillants évoluent pour la plupart au sein de la population dans laquelle ils se fondent. Les Congolais doivent donc réaliser cet enjeu pour éviter de tomber dans le piège de la division qui leur serait fatale. De l’opposition comme de la majorité, ils doivent comprendre que ce mode opératoire ne vise nullement la cause de la RDC, mais l’assouvissement des plans d’hégémonies étrangères sur le terreau des ambitions personnelles de certains fils et filles du pays.
Une fois pour toute, l’on doit comprendre que les dernières tueries de Beni sont destinées à la consommation internationales à New-York et, si l’on n’y fait garde, New-York pourrait renvoyer un anticyclone plus violent à Beni au cas où l’on baisserait la garde jusqu’à démobiliser les énergies de nos forces de sécurité qui ont besoin du concours de la population.
A nous Congolais donc d’être unis, solidaires et vigilants.
Yvon Ramazani