LaCENI s’en tient à l’arrêt de la Cour d’appel sur le cas Mukumadi et reprogramme l’élection du Gouverneur pour ce lundi, le Conseil d’État tient à l’application de sa décision et considère que le Conseil supérieur de la magistrature n’a pas compétence dans cette affaire, la CENI délocalise l’élection vers ses installations où une partie des députés provinciaux refusent de se rendre, le Chef de l’Etat décide de renvoyer sine die l’élection mais certains députés ne croient pas en la mesure qui ne serait encore que verbale.
Une nouvelle semaine débute dans la confusion totale à Lusambo, chef-lieu du Sankuru sur la tenue ou pas de l’élection, ce lundi, du gouverneur de province. Le scrutin reprogrammé tangue au gré des mesures et contremesures, tandis que la ville de, Lusambo et le reste de la province vivent une ambiance entre soulagement et attentisme de la population.
Ce matin même, alors qu’au moins 13 députés se trouvaient à l’Assemblée provinciale pour participer à l’élection du Gouverneur, une nouvelle tombée tard dans la nuit vient d’être diffusée, faisant état du report, sine die, du scrutin à la demande du Chef de l’Etat. Le commandant ville de la Police a livré la nouvelle aux députés provinciaux qui restent dubitatifs, ne sachant pas à quoi s’en tenir en l’absence de toute preuve de cette décision qui ne serait que verbale.
Pendant ce temps, une autre confusion règne sur le lieu même de la tenue de l’élection. Hier dimanche dans la soirée, la CENI avait décidé de la délocaliser vers les installations de son secrétariat exécutif provincial pour raison de sécurité, mais Certains députés jurent de ne pas y mettre les pieds et préfèrent que tout se passe à l’Assemblée provinciale.
Pendant ce temps, les blocages de départ demeurent entiers. En effet, le vote est buté à des contradictions entre, d’un côté, la Ceni, la Cour d’appel et le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) et, de l’autre, le Conseil d’État et le candidat Stéphane Mikumadi. La première partie s’en tient aux dispositions de l’article 27 alinéa 4 de la loi électorale pour soutenir que l’arrêt de la Cour d’appel invalidant la candidature de Mikimadi pour cause de nationalité douteuse du fait qu’il détiendrait un passeport français et ordonnant son arrestation immédiate. La seconde partie, pour sa part, estime que par le principe de hiérarchie des juridictions impose l’exécution de la décision du Conseil d’État qui a réhabilité Mukumadi dans la course au gouvernorat du Sankuru. Cette partie considère également que le CSM étant un oegane administratif, ses décisions n’ont aucune valeur d’arrêt de droit.
Les choses se sont cependant corsées le week-end puisque le Conseil d’État, campant sur sa décision, a de nouveau ordonné son exécution sans faille « au nom du Chef de l’Etat ». De son côté la CCU-A ou regroupement politique « Alliance », qui soutient la candidature de Lambert Mende, a annoncé que ses députés (plus de 13 sur 27) vont se présenter ce lundi à l’Assemblée provinciale pour participer à l’élection du gouverneur.
Pour l’Alliance, en effet, cette élection ayant été reportée faute de quorum samedi passé, elle peut valablement se tenir ce lundi même avec un seul député et le vote sera valable. De même les pro-Mende estime que le Président de l’Assemblée provinciale qui refuse de convoquer la plénière n’a pas qualité pour bloquer l’organisation d’une élection d’autant plus qu’il n’est qu’un électeur comme les autres députés provinciaux.
L’on se trouve ainisi en présence d’un bras de fer entre la CENI et le Conseil d’État dont le Président, le professeur Vunduawe Te Pemako, soutient les magistrats menacés de sanctions par le CSM qui leur reproche des fautes qu’ils auraient commises dans cette affaire.
Jonas Eugène Kota