MBEKI ENVOYÉ EN RDC : UNE FAKE NEWS DE « LA LIBRE » ?

Thabo Mbeki ne viendra pas en RDC comme envoyé spécial, ni de la SADC, ni de l’Afrique du Sud. Kikaya Bin Karubi, Diplomate de carrière et actuel chef du collège des conseillers diplomatiques du Président Joseph Kabila est intervenu en milieu de matinée dans les médias, surtout ceux en ligne, pour démentir cette nouvelle qui s’est répandue à la vitesse virale à partir des médias sud-africains qui l’ont diffusé.

« Il n’y aura plus d’envoyés spéciaux en RDC », a déclaré Kikaya qui a reconnu que la question avait été évoquée avec la partie sud-africaine avant le récent séjour sur Président Cyril Rampahosa à Kinshasa. « Nous avons rejeté cette idée et cela a été signifié de manière claire à la délégation sud-africaine ».

L’on se souvient qu’en avril 2018, lors du précédent sommet de la SADC tenu à Luanda, la proposition de désignation d’un envoyé spécial, notamment pour la RDC, avait été rejetée. La personne de l’ancien Président namibien, Hiphikepunya Pohamba, avait même été avancée. Dans le communiqué final ayant sanctionné ce sommet, les Chefs d’Etat et de Gouvernement, avaient « pris note des progrès remarquables réalisés en RDC. A cet effet, il (le sommet, Ndlr) est revenu sur la décision qu’il avait prise consistant à dépêcher un envoyé spécial en RDC ». Et dans le même communiqué final, le sommet de Luanda avait remercié la Namibie et son ancien Président « qui s’était montré disponible de servir d’envoyé spécial de la RDC en RDC ».

 

« lalibre.be » à la base ?

Et au dernier sommet de la SADC qui vient de se tenir à Windhoek, le sujet n’avait même pas été abordé. La question est alors de savoir qui a bien pu diffuser une telle information et dans quelle intension. Kikaya Bin Kabubi se la pose dans sa réaction et estime, à son avis, qu’il s’agit « d’un article réchauffé (…) par un éditorialiste en mal de scoop ».

Mais pour mieux cerner cette gigantesque « fake news », il faudrait remonter à 2017 lors du 37ème sommet de la SADC tenu en Afrique du Sud. A l’époque, et au regard de la situation qui prévalait alors, l’organisation régionale avait noté qu’il ne sera peut-être pas possible de tenir des élections en décembre 2017 « en raison d’un certain nombre de défis ». Le sommet avait alors recommandé à la CENI de publier rapidement « un calendrier électoral révisé ».

C’est dans ces conditions que, sous la signature de Marie-France Cros, le site belge d’information « lalibre.be » avait évoqué l’idée de la désignation d’un envoyé spécial tel qu’il avait été évoqué lors du sommet sous examen (https://afrique.lalibre.be/7717/rdc-thabo-mbeki-pour-suivre-le-processus-electoral/). Le nom de Thabo Mbeki aurait ainsi été évoqué à cette époque, selon lalibre.be. Mais comme indiqué plus haut, cette perspective sera enrayée en avril 2018 au sommet de Luanda, au regard des embellies et des progrès réalisés entre-temps.

Cependant, alors que l’on en était là et que l’on attendait le sommet de Windhoek, Hubert Leclercq de lalibre.be (toujours) va se fendre d’un article au vitriol sous ce titre conquérant : « RDC/Afrique du sud : « On a perdu trop de temps avec le régime congolais » (https://afrique.lalibre.be/16835/rdcafrique-du-sud-on-a-perdu-trop-de-temps-avec-le-regime-congolais/). Dans cet article datant de mars 2018 (en prévision certainement du sommet de la SADC d’avril 2018 à Luanda), notre confrère fait plutôt parler un diplomate sud-africain sous anonymat et qui fait une sorte de témoignage sur… Thabo Mbeki. Le mystérieux diplomate, qui ne fait pas de quartier à l’ancien Président de son pays, établi des connivences entre Mbeki et le régime de Kinshasa pour finir par estimer, entre les phrases, que cette « chicanerie » ne doit plus reprendre.

L’on peut donc comprendre que l’on assiste, ici, à une campagne de diabolisation de Mbeki qui aurait échappé à ses auteurs pour tomber entre des mains qui se seraient, à leur tour, trompé de période. A moins, bien entendu, qu’il existe encore d’autres échéances politico-diplomatiques pour lesquelles les détracteurs de Mbeki prennent le soin de l’éloigner des tablettes d’intérêt. D’ailleurs, certaines sources évoquent depuis quelques jours l’idée d’éventuelles négociations pour une transition de 3 ans, sous la forme de l’ancien 1+4. Ces sources insistent sur l’« inclusivité » de ces négociations et de la transition qui en découlerait… Suivez leur regard…

JEK

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